- Quelle belle nuit, qui cache toutes les laideurs d’une belle ville brisée par une bataille sous son voile d'ombre... On ne vit plus les maisons détruites ou brûlées, on ne devine que des formes et l'on n'imagine finalement qu'une belle et grande cité, tu ne trouves pas? Comme si la nuit était une consolation pour les âmes en peine et voulait ne leur montrer que ce qui est beau.
- Alors cette nuit n'est que mensonge et le matin sera un dur rappel de la réalité, répondit froidement Brann.
Aenor secoua la tête. Oui, la lumière du jour ramènerait avec elle la réalité, mais ne serait-on pas plus fort de l'espérance que la nuit nous aurait dispensée? La jeune fille songea qu'elle, en tout cas, saurait y trouver le courage nécessaire pour affronter le jour. Elle conclut que Brann n'était qu'un rabat-joie et, à bien y réfléchir, du peu qu'elle l'avait fréquenté, il l'avait toujours plus ou moins été.
— Je pense qu'il faut savoir se réjouir et s'émerveiller au moindre éclat de beauté ou de joie. C'est un excellent remède pour rendre toute son ardeur à son cœur.
Brann sourit dans l'ombre. S'il y avait bien une personne sur terre capable de profiter du moindre bonheur, c'était elle. peut-être était-il là, le secret de sa force.
Tu sais, « choisir de vouloir ce que l’on doit faire » est une méthode excellente pour s’éviter un ulcère et des noeuds au cerveau.
Même si tous les espoirs disparaissent, l’Espérance, elle, est immortelle.