AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.26/5 (sur 149 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : , Mölndal, Suède , le 11/11/1977
Biographie :

Andreas Malm enseigne au département de géographie humaine de l’université de Lund (Suède). Il est l’auteur de Fossil Capital: The Rise of Steam Power and the Roots of Global Warming aux éditions Verso.

Source : http://revueperiode.net
Ajouter des informations
Bibliographie de Andreas Malm   (8)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lundi 27 mars 2023 Andreas Malm (auteur de Comment saboter un pipeline) rencontrait Les Soulèvements de la Terre au Cirque électrique à l'occasion des 25 ans de la fabrique


Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu.
Commenter  J’apprécie          150
Aucun discours ne poussera jamais les classes dirigeantes à agir. Rien ne saurait les persuader ; plus les sirènes hurleront, plus elles alimenteront le feu, si bien que le changement de cap devra leur être imposé. Le mouvement doit apprendre à déstabiliser le business-as-usual.
Commenter  J’apprécie          120
Être radical au temps de l’urgence chronique, c’est prendre les catastrophes perpétuelles à leurs racines écologiques.
Commenter  J’apprécie          120
Étant une tendance à long terme, le réchauffement mondial a donné à ses responsables des possibilités d’obstruction étendues, qui vont de pair avec une chronologie de la mortalité qui touche d’abord les pauvres. Le Covid-19 n’a rien permis de semblable. Il a frappé si soudainement que les intérêts capitalistes n’ont absolument pas eu le temps d’échafauder des dispositifs pour résister à la suspension du business-as-usual. 
Commenter  J’apprécie          100
Compte tenu de cette nature des combustibles fossiles, les renversements de dictateurs font un médiocre parallèle. Roger Hallam, d’Extinction Rebellion, affectionne l’image des milliers de manifestants qui envahissent une place pour demander le départ d’un tyran. « L’arrogance des autorités les amène à réagir de manière excessive et le peuple – entre 1 et 3 pour cent de la population est une proportion idéale – va se lever et faire tomber le régime. C’est très rapide : une ou deux semaines en moyenne. Boum : d’un coup, c’est fini. Incroyable, mais c’est comme ça que ça se passe. » De toute évidence, ça ne va pas se passer comme ça ; les combustibles fossiles, comme l’esclavage, ne vont pas être abolis en une ou deux semaines. On n’en aura pas fini d’un coup avec eux comme par miracle, car les combustibles fossiles ne sont pas, comme le régime de Slobodan Milosevic, une superstructure branlante balayée par des gens dont les aspirations aux libertés fondamentales sont partagées par pratiquement tout le monde. Le business-as-usual n’est pas un à-côté bizarre de la démocratie bourgeoise, une relique d’un âge autoritaire en attente d’une correction – il est la forme matérielle du capitalisme contemporain, ni plus ni moins.
Commenter  J’apprécie          60
La prochaine fois que des incendies dévastent les forêts d’Europe, saccager un excavateur. La prochaine fois qu’une île des Antilles est défigurée par un cyclone, débarquer au beau milieu d’une débauche d’émission de luxe ou au siège de la Shell 
Commenter  J’apprécie          60
Au cours des années 1950 et 1960, le curseur de la modération s’est déplacé rapidement, les radicaux d’autrefois – les leaders des droits civiques qui poussaient à enfreindre la loi – finissant par apparaître raisonnables et mesurés. Auprès de la menace de révolution noire – le Black Power, le Black Panther Party, les mouvements de guérilla noirs – l’intégration semblait un prix à payer tolérable.
Commenter  J’apprécie          50
Quant à la question des moteurs du changement climatique, la naturalisation a une forme aisément reconnaissable. « Des rapports sociaux de production entre personnes se présentent comme des rapports entre des choses et des personnes, ou encore des relations sociales déterminées apparaissent comme des propriétés naturelles sociales de choses », pour le dire avec Karl Marx : la production est « enclose dans des lois naturelles éternelles, indépendantes de l’histoire, (ce qui permet) de glisser en sous-main cette idée que les rapports bourgeois sont des lois naturelles immuables de la société conçue in abstracto » – ou de l’espèce humaine conçue in abstracto. Cela a pour effet d’interdire toute perspective de changement. Si le réchauffement mondial est le résultat de la maîtrise du feu, ou de toute autre propriété de l’espèce humaine acquise lors d’une phase lointaine de son évolution, comment même imaginer un démantèlement de l’économie fossile ? Ou : « l’Anthropocène » est peut-être un concept et un récit utile pour les ours polaires, les amphibiens et les oiseaux qui veulent savoir quelle espèce dévaste à ce point leurs habitats, mais il leur manque hélas la capacité d’analyser les actions humaines et d’y résister. Au sein du règne humain en revanche, la pensée du changement climatique fondée sur l’espèce conduit à la mystification et à la paralysie politique. Elle ne peut pas servir de base à la contestation des intérêts particuliers du business-as-usual indissociable de l’économie fossile. La lutte pour éviter une succession de chaos et commencer à œuvrer à la stabilisation du climat nécessiterait sans doute un équipement analytique d’un autre type.
Ce livre propose une critique du récit de l’Anthropocène à partir de points de vue variés et esquisse d’autres manières de voir et de comprendre ce monde qui se réchauffe rapidement : comme un monde de fractures profondes entre les humains. Les deux premiers chapitres analysent les racines de la situation actuelle, en s’intéressant à l’essor de la vapeur dans l’Empire britannique au XIXe siècle. Le troisième chapitre est une lecture de plusieurs ouvrages de fiction sur les combustibles fossiles, à la lueur de ce que nous savons désormais de leurs conséquences. Le quatrième suit ces fractures dans notre présent : quels sont les effets des désastres climatiques actuels sur les luttes pour la liberté et la justice ? Des gens comme les petits paysans et les travailleurs de l’économie informelle du sud-ouest d’Haïti peuvent-ils être protégés des effets du changement climatique ? Y a-t-il une manière de réduire drastiquement les risques auxquels ils font face actuellement ? Quelle que soit la réponse à ces questions, une chose semble certaine : les antagonismes entre humains ne vont pas disparaître. Le réchauffement climatique en est un résultat, et il ne fera que les attiser davantage.
Commenter  J’apprécie          30
Au dernier jour des négociations, nous nous sommes préparés pour notre action la plus audacieuse. Depuis une semaine, nous campions dans un gymnase miteux de l’est de la ville. Mes amis et moi avions débarqué dans un vieux bus délabré – il avait perdu son pot d’échappement sur la route au milieu de la nuit – mais en nous dispersant sur les terrains de sport du centre, nous avions senti monter en nous l’excitation d’un autre monde : là où nous venions d’entrer, le business-as-usual avait été suspendu. Une cuisine collective servait de la nourriture végane. Des assemblées étaient ouvertes à quiconque avait quelque chose à dire. Dans un atelier, un homme venu du Bangladesh exposait les conséquences dévastatrices de la montée du niveau des eaux pour son pays ; dans un autre, des délégués des micro-États insulaires étaient venus nous dire leur détresse et leur soutien. Avec mes amis, nous avons obtenu une audience auprès de notre ministre de l’Environnement où nous l’avons exhortée à revoir ses ambitions à la hausse. Après tout, la science était formelle depuis longtemps déjà.
Un jour nous avons déferlé depuis différentes bouches de métro sur un carrefour stratégique au coeur de la ville et bloqué la circulation avec des banderoles appelant à la réduction drastique des émissions. Des militants jouaient de la guitare et du violon, d’autres dansaient ; certains jonglaient, certains tendaient des graines de tournesol à des automobilistes furieux. Nous n’avions pas l’intention d’affronter la police ne qui que ce soit ; nous préférions nous faire arrêter que lancer une bouteille ou une pierre. Le lendemain, nous avons installé un dispositif théâtral sophistiqué sur une grande artère. Déguisés en arbres, en fleurs, en animaux, nous nous sommes étendus sur le goudron pour nous faire écraser par un véhicule de bois et de carton symbolisant le business-as-usual. Enjambant dans l’indifférence nos corps aplatis, de faux délégués de l’ONU portaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire « bla-bla-bla ».
C’était maintenant le dernier jour des négociations. Des bus loués pour l’occasion nous ont acheminés à proximité du site. Au signal, nous avons marché sur le bâtiment et tenté d’empêcher les délégués de quitter les lieux en nous enchaînant aux portes et en nous couchant par terre, aux cris de : « Plus de bla-bla, des actes ! Plus de bla-bla, des actes ! »
Nous étions alors en 1995. C’était la COP 1, la toute première d’une série de sommets de l’ONU sur le climat, à Berlin. Les délégués sont sorties par une porte de service. Depuis, les émissions annuelles de CO2 dans le monde ont augmenté de 60 pour cent. L’année de ce sommet, la combustion d’énergies fossiles a relâché 6 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère ; en 2018, ce chiffre est passé à 10. Dans les vingt-cinq ans qui ont suivi la dérobade des délégués, on a tiré plus de carbone des réserves souterraines que dans les soixante-quinze qui ont précédé leur rencontre.
Commenter  J’apprécie          21
Si le réchauffement mondial est le résultat de la maîtrise du feu, ou de toute autre propriété de l’espèce humaine acquise lors d’une phase lointaine de son évolution, comment même imaginer un démantèlement de l’économie fossile ? Ou : « l’Anthropocène » est peut-être un concept et un récit utile pour les ours polaires, les amphibiens et les oiseaux qui veulent savoir quelle espèce dévaste à ce point leurs habitats, mais il leur manque hélas la capacité d’analyser les actions humaines et d’y résister. Au sein du règne humain en revanche, la pensée du changement climatique fondée sur l’espèce conduit à la mystification et à la paralysie politique. Elle ne peut pas servir de base à la contestation des intérêts particuliers du business-as-usual indissociable de l’économie fossile. La lutte pour éviter une succession de chaos et commencer à œuvrer à la stabilisation du climat nécessiterait sans doute un équipement analytique d’un autre type
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Andreas Malm (225)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Escalier 3

Les hommes préfèrent les blondes : ..................?....................

Anita Loos
Amélie Nothomb

16 questions
125 lecteurs ont répondu
Thèmes : escalierCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}