Une femme musulmane était retenue prisonnière par l'empire Romain.
Quand Khalid ibn Walid رضي الله عنه l'apprit, il envoya une lettre à l'empereur Romain, en disant :
« Je vais t'envoyer des hommes qui aiment la mort comme les tiens aiment la vie.
Je vais t'envoyer une armée si longue et si grande que le premier soldat arrivera à Rome alors que le dernier ne sera pas encore parti de Médine. »
La femme fut libérée.
Combien de duels et de batailles ai-je livrés ?
Combien mon corps porte-t-il de coup de lance et d'épée ?
Et pourtant me voilà mourir dans ma demeure en paix
Loin du tumulte des combats et du fracas des haches
Mourir paisiblement comme le font les lâches.
Aujourd'hui l'errance des musulmans touche à sa fin. Nous vivons le crépuscule de la génération post-coloniale à l'horizon intellectuel limité.
L’emploi du mot « nazaréens » est parfaitement légitime puisqu’il représente la dénomination historique des chrétiens, comme l’affirme F. Blanchetière : « ce terme de nazaréen ou nazoréen a constitué la plus ancienne dénomination des disciples de Jésus, qu’ils se la soient donnée ou qu’elle leur ait été imposée, nous ne pouvons le préciser »(1). D’un point de vue historique, le terme « nazaréen » a précédé le mot « chrétien » qui n’existait pas au début du mouvement paulinien. A cette époque, Paul en personne est encore appelé lors de ses périples le « chef du parti des nazaréens » : « Nous nous sommes aperçus que cet homme est un personnage extrêmement nuisible, en tant que chef du parti des nazaréens » (Actes, 24/5).
L’unité entre la communauté judéenne et la communauté d’Antioche était maintenue à bout de bras malgré les dissensions croissantes. De ce fait, le terme nazaréen sert, à cette époque, à désigner tous ceux qui se réclament de Jésus ; le « mouvement des disciples de Jésus » inclut donc les élèves de Paul et les païens convertis. Cette dénomination ancienne des chrétiens pauliniens était d’ailleurs connue des auteurs des premiers siècles tels que Tertullien, Eusèbe ou encore Épiphane de Salamine. Eusèbe de Césarée écrit dans l’onomastique : « Nazareth. Sur la base de ce nom, le Christ fut appelé nazaréen et nous qui sommes présentement dénommés chrétiens avons reçu dans le passé le nom de nazaréens. ». Épiphane de Salamine confirmera : « Pareillement, tous les chrétiens furent autrefois appelés nazoréens ».
Cette application primitive explique donc l’utilisation, dans le Qur’an, du mot nazaréen pour désigner tous les chrétiens, car c’est là l’appellation historique de cette communauté, le premier nom qu’ils ont reçu.
(1) François Blanchetière, « Reconstruire les origines chrétiennes : le courant ‘’nazaréen’’ », Bulletin du centre de recherche français à Jérusalem. (pp. 108-109)
Khalid, réponds-moi avec sincérité car l'homme libre ne ment point.
Khalid acquiesça, le patricien reprit :
-Les gens disent que Dieu a fait descendre du ciel un glaive sur votre Prophète et que celui-ci te la octroyé. Ainsi chaque fois que tu brandis cette arme contre un peuple, tu le vaincs. Est-ce vrai?
-Non, répondit Khalid.
-Alors pourquoi t'appelle-t-on Glaive de Dieu (Sayfollah)?
- Dieu le Très-Haut, a envoyé parmi nous son messager Muhammed (Que la Paix et les Salutations soit sur lui).
Il nous a appelés à la Vérité et nous nous sommes détournés. Puis certains d'entres nous le suivirent et les autres le combattirent; je fus de ceux qui le combattirent. Puis Dieu à guidé nos cœurs et les a emplis de fraternité, alors nous l'avons suivi à notre tour. Puis il ma dit "Tu es l'un des Glaives que Dieu a brandi contre les idolâtres!" Et il a invoqué sur moi la victoire et le triomphe. "Je suis à présent l'ennemi acharné de tout incroyant."
- A quoi nous appelles-tu Khalid? demanda le Romain.
- A n'adorer que Dieu et à reconnaître en Muhammed (Que la Paix et les Salutations soient sur lui) son serviteur et Son Messager
- Et à ceux qui ne te répondront pas?
- Le versement de la Jyzia (impôt minime prélevé aux citoyens des gouvernements sous protectorat musulman)
- Et à ceux qui refusent?
- Je les combattrai!
- Quelle sera parmi vous la place de celui qui vous rejoindra ?
- La même que le premier d'entre nous. Les faibles et les forts, les premiers et les derniers sont élevés à un seul rang, celui que Dieu nous a prescrit.
- Celui qui vous rejoindra en ce jour, aura autant de droits que vous alors?
- Certes et plus encore.
Les soldats des deux armées observaient au loin Khalid et l'officier byzantin, sans pouvoir entendre leur conversation. Ils s'interrogeaient sur le sujet qu'ils traitaient et ne comprenaient pas pourquoi il
ne combattaient pas, quand soudain ils virent avec ahurissement les deux cavaliers côte à côte se diriger vers l'armée islamique.
Aux côtés de Khalid, Georges répétait ses paroles :
- J'atteste qu'il n'est de dieux que Dieu. J'atteste que Muhammed est son Messager (Que la Paix et les Salutations soient sur lui)
La vallée offrait à présent un spectacle épouvantable ; les mecquois avaient atrocement mutilé les cadavres des musulmans. Mais Hind avait réservé à Hamza une mutilation particulièrement insoutenable. Quand le Prophète aperçut son corps, il fut profondément bouleversé ; Ibn Massoud rapporta qu’il fondit en larmes en le voyant. Les musulmans, en colère, jurèrent qu’ils feraient de même pour les cadavres ennemis par mesure de représailles. Mais le verset suivant fut révélé :
« S’ils vous offensent, il vous est permis de les offenser pareillement. Mais la patience et le pardon sont plus dignes des vertueux. Ne t’afflige pas de leurs abominations, car la consolation est en Dieu seul » [Coran 16/127]
Quand ce verset fut révélé, le Prophète renonça aux représailles et pardonna ces actes. De plus, il interdit définitivement les mutilations post mortem. (pp. 39-40)
Les droits d’Allah
Les « droits d’Allah » est un terme générique pour désigner pour toutes (les actions) qui servent l’intérêt collectif et non des individus en particulier, ou qui prémunissent contre les menaces collectives touchant à la religion ou à la vie matérielle, comme la gestion des mosquées et de leurs imams et muezzins, la gestion des biens publics, des routes et des terres agricoles (coopératives), ou encore pour faire revivre des coutumes prophétiques et effacer des hérésies pernicieuses, mettre en avant les hommes de bien qui œuvrent pour tous, les hommes de religion et de savoir, les hommes pieux et dévoués appartenant aux diverses classes sociales, écarter ceux qui commettent des infamies et des agressions, les escrocs et les charlatans, les menteurs et les arnaqueurs, ainsi que toute action en faveur de l’intérêt public. Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) assumait en personne ces fonctions, il se faisait suppléer pour les territoires lointains et déléguait certains autres. Les musulmans s’entraidaient dans ces bonnes œuvres et ses califes s’approchaient de ce modèle en nommant dans chaque province un juge (qâdî) suppléant dont les jugements rendus se conformaient aux leurs. Lorsque le juge était confronté à une question délicate, il la faisait remonter au calife. Ainsi Zayd faisait remonter à ‘Umar les questions de jurisprudence et celles relatives au divorce.
Après les califes (justes), les pratiques se sont diversifiées selon les époques et les lieux selon les besoins, négligeables ou importants, mais aussi selon le dirigeant, son incapacité (à gérer les affaires), ses négligences et toutes autres raisons. Certaines de ces fonctions en vinrent à etre prises en charge par l’émir de la guerre, qui était aussi le chef de la police. Le chef de la police est devenu une sorte d’exécutant des ordres du souverain et qu’on appelait aussi « l’adjoint du Sultan ». Anas Ibn Malik disait que Sa’d était pour le Prophète (Paix et Salut sur Lui) comme un chef de police pour un dirigeant.
D’autres fonctions étaient assumées par le Muhtasib qui était chargé des campagnes de promotion de la vertu et de répréhension du vice.
Les musulmans assiégèrent la cité, mais Khalid put constater avec étonnement que sa réputation l'avait précédée en Syrie. En apprenant que cette armée était commandée par Sayfollah, les dirigeants de la ville proposèrent aussitôt la reddition sans discussion et la ville tomba aux mains des musulmans sans avoir même combattu.
Un homme avisé avait demandé aux sentinelles :
- Est-ce que leur étendard est noir? Leur chef haut de taille et robuste? Il a une longue barbe noir et porte un turban rouge vif?
Ils acquiescèrent.
- Alors il ne sert à rien de combattre cette armée.
Toi qui espères ma perte, repars sans espoir
Ne brandis point la coupe de la mort,
car c‘est toi qui devras y boire
Poème arabe
Omar ibn Al Khattab avait appris à être vigilant avec Amr Ibn Al As. Il savait que cet homme avait une très grande vivacité d'esprit. Abû Bakr son prédécesseur, avait dit de lui qu'il était "le plus malin des Quraysh". Cependant il reconnaissait à Amr ses nombreuses qualités. Omar avait l'habitude de dire que seule la fonction de général convenait à cet homme. Comme beaucoup d'autres anciens notables de la Mecque, il avait une disposition très particulière pour le commandement, l'administration, mais aussi un sens très aigu de la politique et du combat. Il était également réputé être un orateur hors-pair qui savait motiver les hommes dans les revers, maintenir leur concentration dans les fortunes et qui pouvait lors des négociations avec l'ennemi, donner un avantage à son camp.