Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?
Postier de
Bukowski. Quel est l`auteur qui vous a donné envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?
Henri Calet. Quelle est votre première grande découverte littéraire ?
Celui Qui Revenait de Loin de Philippe Ébly.
Quel est le livre que vous avez lu le plus souvent ?
Les Éthiopiques d`
Hugo Pratt ou alors le volume 9 de Gaston par
Franquin.Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?
La Recherche du temps perdu de
Marcel Proust.Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?
Un privé à Babylone de
Richard Brautigan.Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?
La Princesse et le Président de
Valéry Giscard d`EstaingAvez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?
"Cuando se come aqui?" (Tortillas pour les Dalton par Goscinny et Morris)
Et en ce moment que lisez-vous ?
Je relis
Un privé à Babylone de Brautigan.
Comment s`est fait la rencontre ? via l`éditeur, un festival, un attrait commun votre œuvre respective?
Charles Berbérian : C`est Corinne Bertrand qui nous a présenté, éditrice à l`époque chez Dupuis. Je connaissais et appréciais déjà le travail de Christophe.
Aviez-vous déjà flirté avec la SF?
Charles Berbérian : Oui, j`ai publié chez Cornélius "
Cycloman" en compagnie de
Grégory Mardon.
Christophe Gaultier : Non et je n`en lis pas.
Y avait-il dès l`écriture du scénario des indications sur l`apparence très classique de l`extra-terrestre ou le choix s`est-il fait au fur et à mesure des recherches graphiques ?
Charles Berbérian : Je pense me souvenir que le choix s`est fait assez rapidement sur une apparence
classique assez proche de l`ET de Roswell.
Christophe Gaultier : C`est tout simplement Charles qui m`a fait un croquis. C`est bien
pratique de travailler avec un scénariste qui est également dessinateur.
Les planches pleines pages jalonnent le récit, le ponctuent: comment sont liés le découpage des cases et le rythme des récits ?
Charles Berbérian : C`est Christophe qui est le maître d`œuvre visuel et graphique. Cela dit , nous discutons ensemble du rythme de lecture et du déroulé de certaines séquences. Mais c`est Christophe qui tient absolument le crayon.
Christophe Gaultier : C`est de la métrique ça, mais je suis incapable de l`expliquer.
Comment se prend la décision sur ce découpage ?
Christophe Gaultier : On essaye qu`en bas de page la scène soit bouclée. le
scenario de
Charles est réglé comme du papier à
musique, je n`ai eu aucun mal à le découper.
Et sur le format de la BD elle-même: est-ce à l`éditeur de s`adapter aux dimensions originales des pages ? Est-ce une étape dans les discussions entre le scénariste et le dessinateur, préalables au début de l`écriture ?
Charles Berbérian : Nous tenions à ses pleines pages insérées dans le
récit, du coup un format pas trop grand s`imposait. En cours de route, on s`est dit que finalement, un format plus grand serait peut-être pas mal, mais notre éditeur, Alain David, a maintenu l`idée de départ et il a eu raison.
Christophe Gaultier : Avec Futuro on discute du format puis on s`accorde.
"Tombé du ciel" laisse une place au silence, mais il y a des passages chantés, les bruits, les bruitages .... quelle attention avez-vous porté au son ?
Charles Berbérian : Certains
dessins sont des sons, je le crois sincèrement, et je pense que Christophe aussi. Vous y êtes apparemment sensible. Nous ne sommes donc pas seuls.
Uderzo a eu quelques soucis de droits d`auteur et semble avoir été considéré comme un simple illustrateur. Au delà de l`aspect financier qui pèse souvent sur les éditions des albums d`Asterix, n`y a-t-il pas là une négation de ce qui fait la BD ?
Charles Berbérian : Je ne suis pas sûr de bien comprendre le sens de cette question. En ce qui concerne
Uderzo, j`admire l`auteur et le dessinateur. Et je ne parle pas uniquement d`Asterix, mais également d`Oum Pah Pah et Tanguy et Laverdure.
Uderzo a eu des soucis de droits d`auteur ? (NDLR : plus d`infos
ici )
Quelques indications pour la suite: une date de sortie, combien de tomes, des révélations ?
Charles Berbérian : le volume deux, où l`on pourra lire le fin mot de l`histoire, paraîtra cette année-ci. Mais encore une fois, c`est Christophe qui tient le crayon, donc c`est lui qui a le dernier mot à ce sujet.
Christophe Gaultier : 2e et dernier tome à la fin du
printemps. Boris a une famille.
Questions de
Abettik que vous pouvez retrouver sur son blog à
cette adresse !
Charles Berberian nous accueille dans son atelier avec ses pinceaux et sa guitare à l'occasion de la sortie de son dernier album.
Une éducation orientale est un plaidoyer humaniste en faveur du dialogue entre les cultures, mis en images avec chaleur et générosité.
- Selon vous, doit-on continuer à dormir sur des tatamis, ou bien faut-il se mettre à dormir dans des lits ?
- Le principal est de bien dormir, non ?
[ première soirée au restau ]
- la jeune femme : Tu crois au mariage ? T'as été marié, non ? Moi, je crois au mariage, tu comprends ? J'ai déjà 25 ans. Enfin, bientôt, dans deux ans. J'ai besoin de quelque chose de stable. Je veux des enfants. T'en as, toi, des enfants ?
- l'homme quadra : ... [ au serveur : ] Je veux bien un café. [ à la fille : ] Tu veux un café ?
[ un gendarme sur le terrain ]
- Allo. Nous avons un fourgon attaqué, une moto abandonnée et 3 morts. [...] 3 morts. 3, comme la guerre de Troie.
Remonter les souvenirs ou les rues, c'est le même mouvement.
Le réseau d'un plan de ville ou le labyrinthe de la mémoire, c'est le même jeu d'imbrication.
Nous vivons une époque dangereuse et magnifique …
dans laquelle s'enlacent désespérément la fin d'un monde …
et la naissance d'un autre
(Fernand Léger à Charlotte Perriand, avant son séjour au Japon 1940-1942)
- Nous avons relevé des traces de pas sur le champ... Et nous retrouvons les mêmes autour du lieu de l'accident et surtout... surtout : autour de votre maison !
- Ce n'est pas la mienne, c'est celle de mes beaux-parents.
- Où sont-ils ?
- En Floride avec mon fils.
- Pourquoi ?
- Ils sont victimes d'une organisation internationale spécialisée dans le lavage de cerveau.
- Hein !?!? Quelle organisation ?
- Disneyland.
[ Charles, enfant, va voir au cinéma avec ses parents 'L'affaire de l'Iris sanglant' ]
Le lendemain, j'eus droit à une mise au point.
- Tu sais, fils, dans la vie, les filles ne passent pas leur temps à se dévêtir devant des tueurs en série.
- Oui papa. Au cinéma, on voit des choses qui n'existent pas. Comme par exemple les Aristochats. En vrai, les chats ne font pas de la musique.
- Exactement. Seulement, la vie a aussi ses mystères. Et tu les découvriras au fur et à mesure en grandissant.
Un de ces mystères, je supposai à l'époque, fut cette drôle de sensation ressentie pendant que je regardais Edwige Fenech à l'écran. Une sensation certainement à l'origine de mon intérêt pour le cinéma.
(p. 30)
- Tu peux lui faire confiance, il a passé l'âge de faire des conneries.
- On n'a jamais passé l'âge de faire des conneries.
(P 98)
- Si je meurs avant toi, est-ce que tu... tu... tu me... euh... mangerais ? Tu pourrais le faire ?
- Ben... C'est-à-dire-que... C'est pas comme si on était vraiment amis ?... Oh la laa ! Fais pas la gueule ! Au moins, je ne te mange pas vivant !
"On voit qu'un ami est sûr quand notre situation ne l'est pas."
Marcus Tullius Cicéron
L'autre - p. 43
- C'est curieux, en général, les pingouins sont de gauche et toi, tu es un pingouin de droite.
- Quoi ? Moi ?
- Je ne fais pas de politique ! Je ne suis même pas sûr d'être un pingouin !
- Ça, c'est bien une mentalité de pingouin de droite.
"Le moi n'est pas maître en sa propre maison."
Sigmund Freud
La justice et le droit - p. 19