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Critique de gl622


Merci tout d'abord à babelio et aux éditions Casterman pouyr m'avoir permis de découvrir cette bande dessinée grâce à une Masse Critique. Il m'a fallu un peu de temps de réflexion avant de pouvoir mettre des mots sur cette lecture.
Commençons par l'histoire : Annie, échappe de peu à un naufrage dont on ne sait rien et échoue sur une petite île relativement déserte. La faune et la végétation foisonnante donnent un côté fictif à ce lieu et ajoutent à l'aspect onirique de cette histoire. Seule face à elle-même, Annie se met à parler de façon fictive avec son mari, à s'interroger sur un mal-être déjà ancien et à questionner petit à petit leur relation. Elle s'interroge d'autant plus qu'elle rencontre un jeune homme malicieux, joueur et silencieux, qui semble se plaire parfaitement sur cette île dont il profite de tous les plaisirs qu'elle peut offrir. Plaisirs de tous ordres qu'il va faire découvrir à sa manière douce et silencieuse à Annie. Celle-ci s'abandonne peu à peu à cette relation qui n'est peut-être pas qu'érotique mais qui est source d'in interrogations pour elle. le fait d'être isolé hors du monde moderne et de ses règles autorise-t-il une telle transgression alors qu'elle est mariée?
Annie se pose énormément de questions, tout le temps, avec beaucoup d'introspection. C'est peut-être ce qui fait qu'on a du mal à s'attacher à ce personnage si cérébral et insatisfait, qui est pourtant fragile et bienveillant. Je l'ai trouvée un peu agaçante, avec en toile de fond cette question : est-elle capable d'effectuer un choix qui lui apporte une vraie satisfaction ? Cette analyse peut sembler un peu sibylline pour qui n'a pas lu ce livre car il offre un rebondissement complètement inattendu et un dénouement qui laisse un goût doux-amer. Je suis restée un peu sur ma faim avec cette histoire qui offre pourtant de beaux moments suspendus en même temps qu'un regard assez désabusé sur les relations amoureuses. La confrontation entre Annie, qui parle beaucoup et évoque constamment son passé, et son compagnon silencieux, toujours dans le moment présent et dans une joie presque enfantine, est intéressante, de même que la différence d'âge entre les deux. Il est à l'évidence à l'opposé du mari d'Annie qui semble tout savoir sur tout, ne s'étonner de rien, tenir sa femme pour parfaitement acquise et même un peu inférieure à lui.
Les illustrations sont un sujet à elles-seules. Elles sont aussi luxuriantes et foisonnantes que la végétation du lieu, avec des couleurs vives et audacieuses, flirtant même avec le rose fluo. J'ai eu plus de difficultés avec le dessin lui-même, le trait parfois inégal. C'est aussi affaire de goût personnel.
Tout ceci conduit à une impression positive, quoique mitigée mais c'est un livre qui ne laisse en tout cas pas indifférent.
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