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Critique de sylire


Historienne, elle rend dans cet ouvrage un hommage extrêmement fort et émouvant à son père, qui a travaillé aux forges de l'usine Renault de Billancourt, dans les années 50. Elle salue également le courage de tous ces travailleurs de force qui se sont souvent ruiné la santé, travaillant dans des conditions extrêmement difficiles (chaleur, cadences…) mais fiers de leur métier. La construction du livre est simple : un chapitre sur deux est consacré aux forges, l'autre, très personnel, à l'histoire familiale des Sonnet.

Martine a six mois quand son père quitte son métier d'artisan forgeron en Normandie, pour l'usine Renault de Billancourt. La famille ne le rejoindra que 5 ans plus tard, quand un logement décent sera trouvé. Martine vit des années heureuses dans une cité de Clamart, en déplorant toutefois sa position de petite dernière, qui la met à l'écart de la fratrie. Durant les vacances, la famille retourne en Normandie où Martine s'ennuie à mourir, préférant l'animation de la ville.

La partie plus « documentaire » reprend des extraits de journaux syndicaux de l'époque. Il est beaucoup question de l'amélioration des conditions de travail, demandes qui nous paraissent tellement légitimes et pour lesquelles la direction « botte en touche » constamment. Une des revendications les plus marquantes est celle de la diminution de l'âge de départ à la retraite. Une grande partie des ouvriers mourait jeune, avant même d'avoir pu profiter d'une quelconque retraite. Les chanceux qui ne mouraient pas étaient bien souvent déclassés vers l'âge de 50 ans car ils n'avaient plus la force physique d'assurer leur dur labeur. Ils touchaient à 65 ans une retraite « au rabais ». Révoltant…

Un mot sur la couverture du livre, très émouvante elle aussi puisqu'il s'agit du père de Martine, photographié sur son lieu de travail. On est frappé par sa corpulence, caractéristique des travailleurs de force.
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