Comme beaucoup de gens, j'ai découvert le monde des enfants particuliers avec le film de
Tim Burton. Très réussi, on s'attachait vite aux personnages de Jacob et d'Emma, et
Eva Green était – faut-il vraiment le préciser – magnifique. J'ai ensuite avalé les trois tomes, et même si tout ne me plaisait pas dans l'évolution de l'univers j'ai beaucoup apprécié le final. La sortie de ce quatrième opus m'a donc, je dois le dire, laissé perplexe. Y avait-il matière à reprendre une série, même si elle avait bien marché ? On s'attache à ses personnages, que l'on soit auteur ou lecteur, mais ne faut-il pas parfois savoir les laisser ?
Le résultat m'a à demi-convaincu. Les exploits accomplis par les enfants deviennent de plus en plus invraisemblables comparés à leurs jeunes âges, et le filon des vieilles photos bizarres inspirant des personnages particuliers commence clairement à s'épuiser. Pour autant, de bonnes idées émergent. Replaçons un peu le contexte. le monde des particuliers a été ravagé par la guerre. Les méchants ayant été vaincus dans le précédent tome, leur ancien fief est devenu provisoirement le lieu d'accueil des réfugiés et des structures administratives (oui, c'est un monde très organisé). Les Ombrines, les femmes capables de se transformer en oiseaux et de manipuler le temps, qui de tout éternité ont gouverné les particuliers, essaient de réparer les dégâts, mais voient leur autorité remise en cause…
Ça, c'est intéressant. Après des milliers d'années à mettre leurs dons au service de la communauté et à la mener, la contestation les prends totalement par surprise, et elles réagissent très maladroitement. Jacob, qui a tout de même sauvé leur monde, se voit généreusement offrir un poste de coach en motivation ! A l'évidence il les inquiète plus qu'autre chose, et elles ne savent pas trop quoi faire de lui. Evidemment il le prend mal.
Heureusement pour les Ombrines il n'essaie pas de prendre la tête de la fronde, et préfère partir avec ses amis en road-trip à la découverte des particuliers d'Amérique, sur les traces de son grand-père. Il fait notamment la connaissance d'une jeune fille nommée Nour, ayant le pouvoir de manipuler la lumière. Elle est traquée par des gangs de particuliers convoitant son don, mais également par une étrange organisation fort bien équipée, et provenant du monde des Normaux… Ca aussi c'est nouveau, et intéressant ! L'existence des Particuliers serait donc connue de certains Normaux, qui auraient un plan ?
De bons éléments, de quoi renouveler l'histoire et lui donner un nouveau souffle pour cette suite qui prend l'allure d'une seconde trilogie. A voir ce que cela donnera.
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