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Critique de izziederives


En voilà une saga comme on les aime ! Prince Captif est devenu avec le temps une référence en matière de romance MM, et c'est pas tout à fait pour rien. J'ai donc eu envie de me pencher sur le sujet, vu que ça faisait un moment que les livres traînaient dans ma bibliothèque.

Commençons donc par le premier tome ! Perso, je l'ai dévoré, même si je n'ai pas forcément adhéré au style un peu simple, mais surtout à l'utilisation excessive de virgules qui hachent complètement la lecture. Une fois passé ce petit défaut, je me suis retrouvée totalement happée par l'intrigue et j'y ai trouvé ce que je cherchais : un univers assez riche, des personnages marquants, crédibles, pas forcément originaux, mais vraiment intéressants à suivre.

Damen, prince d'Akielos, est donc trahi par son demi-frère qui le fait capturer et envoyer à Vère, sous une fausse identité. On suit alors ses déboires en tant qu'esclave personnel du prince Laurent, héritier du trône de Vère et ennemi juré, à qui il va devoir se soumettre pour trouver un moyen de fuir afin de se venger et récupérer sa couronne. le voilà mêlé aux intrigues de la cour et aux manigances de Laurent, qui semble nourrir une profonde antipathie envers son oncle, actuel régent du royaume.

Il s'agit là d'un tome de présentation, la romance à ce stade étant quasiment impossible et on le comprend, puisque Damen est plus préoccupé par sa condition d'esclave que par l'idée de séduire un prince certes mignon, mais clairement hostile. Il existe une vraie opposition entre Vère et Akielos : les moeurs, les coutumes, les vêtements, le décor, et même le rapport à l'esclavage ou à la sexualité. Sur ce plan-là, c'est vraiment bien fichu. Bon, c'est pas GoT hein, mais ça tient largement la route et Vère apparaît particulièrement décadente si l'on en croit l'expérience de Damen. Même Laurent ne semble pas toujours très à l'aise avec son monde, sans forcément appuyer sur le sujet puisqu'il a bien d'autres soucis à gérer, notamment la relation ambivalente avec son oncle et les rumeurs qui courent sur les rapports qu'il a pu entretenir avec son grand frère tombé au combat.

Certains passages peuvent être difficiles à lire si on est sensible au thème de l'esclavage, de l'abus physique ou psychologique, à la pédophilie aussi, puisqu'elle est pratiquée sans vergogne à Vère. Toutefois, je n'ai pas été rebutée parce que ce n'est pas amené de façon à choquer outrageusement le lecteur. de plus, Damen et Laurent méprisent toutes ces choses plus ou moins ouvertement selon les cas, et on n'a pas ce sentiment d'apologie du Mal. C'est un contexte, l'auteur n'en fait ni trop ni pas assez. J'ai trouvé que c'était prenant, intense malgré la romance quasi inexistante, et j'ai vraiment eu du mal à lâcher cette première mise en bouche.

Mon sentiment a été plus mitigé sur le deuxième tome. Je l'ai commencé avec beaucoup d'entrain, mais je me suis peut-être un peu plus ennuyée à certains endroits.

Sympa mais sans plus à mes yeux. Je m'explique : certaines scènes sont vraiment chouettes, comme la course poursuite sur les toits et le premier « vrai » rapprochement de Damen et Laurent, qui commencent à se respecter en tant qu'hommes et moins en tant que maître et esclave, mais les fameuses batailles manquent un petit peu d'epicness. C'est parfois un peu fouillis, l'écriture pèche, ça manque de vocabulaire pour décrire les combats et ça se voit si on est attentif ou qu'on a l'habitude des scènes d'action dans un livre. Alors problème de traducteur, d'auteur, de langue ? Je ne sais pas, mais j'étais moins à fond, c'est sûr. Les intrigues de cour étaient plus ambitieuses, mieux gérées à mon sens. Mais ce n'est qu'un ressenti après tout, et peut-être que j'en attendais trop. Ça reste tout à fait lisible hein, mais mon intérêt a eu tendance à s'essouffler. Heureusement que le début de complicité de Damen et Laurent rattrape cet aspect en apportant un peu de fraîcheur aux personnages. On entrevoit enfin la romance possible, même si le passage à l'acte semble encore lointain vu toutes les embûches qu'ils ont à déjouer pour contrer les plans du régent.

Le tome trois m'a finalement réconcilié avec le style : nouveau traducteur, ceci explique peut-être cela. La lecture m'a été moins fastidieuse (exit les virgules en trop), c'est plus fluide, et j'étais aussi sûrement dans l'attente de la confirmation des sentiments que se portent Damen et Laurent.

Alors là, la dernière manigance, elle est quand même un petit peu déceptive... Tu t'attends à un truc de fou, mais en fait non, et la fin est un petit peu facile, limite bâclée vu tous les efforts fournis depuis le début. C'est dommage. Bon, je vais pas révéler la chose parce que si ça se trouve, c'est juste moi, mais arrivée au bout, j'ai ressenti comme un « Tout ça pour ça... ».

Laurent et Damen font cependant un vrai pas l'un vers l'autre. Enfin, se dit-on ! Damen est moins rustre, ses convictions ont changé, notamment sur l'esclavage, comme si tout ce qu'il avait vécu jusque-là lui avait ouvert les yeux sur ce qui était bien ou mal, sur l'humanité aussi, les différences qui ne justifient jamais qu'on traite l'autre en moins que ce qu'il est. Laurent apparaît aussi plus sensible, sa cruauté masque sa pudeur et le réel soucis qu'il a de son peuple, mais aussi celui d'Akielos, étonnamment. Il a beaucoup de mal à assumer ses sentiments pour Damen, mais aucun doute qu'ils sont là, qu'ils l'obligent à agir un peu différemment. C'est un homme de conviction et de parole, qui sait se faire respecter malgré tout ce qu'on peut lui envoyer au visage et les tourments personnels qui l'assaillent.

Pour finir, malgré tous ces petits détails un peu négatifs que je souligne et qui peuvent varier selon le lecteur, ça reste une lecture agréable, avec des personnages attachants qu'on a envie de voir ensemble, parce que l'amour n'est pas toujours simple. Et puis j'aime le message de s'aimer au-delà des différences, d'être capable de s'ajuster pour comprendre l'autre. Là-dessus c'est réussi, pas racoleur, pas tire-larme non plus, et ça vaut largement le coup de se mettre à la lecture si ce n'est pas déjà fait !
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