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4,21

sur 301 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le nouveau roman de Tiffany McDaniel renoue avec l'intensité et la virtuosité de Betty qui l'a fait découvrir en 2020.

Il s'inspire d'un fait réel : en 2015, six femmes ont été assassinées dans la ville de Chillicothe, en Ohio, droguées, prostituées. On a retrouvé leurs corps dans la rivière. La police a bâclé l'enquête. Personne ne se soucie de quelques tapineuses accros à l'héroïne, sauf Tiffany McDaniel, qui imagine leurs vies.

Deux petites filles jumelles, Arc et Daffie, en sont les personnages principaux, et parmi les mille choses magiques que leur grand-mère hippie leur a enseignées avant de mourir, il y a eu l'art de crocheter une couverture.

Côté face, les carrés de laine sont lisses et harmonieux. Côté pile, c'est le chaos, les fils dépassent, le motif se brouille.

C'est ça le « côté sauvage » de la vie . Mamie Milkweed a la solution : « Quand le côté sauvage devient insupportable, dit-elle, vous prenez une aiguille et vous faites rentrer les fils. »

Ce roman est magnifique car l'humanité en déborde à chaque page, entre violence et poésie, entre lyrisme et âpreté, entre lumière et ténèbres
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Depuis sa sortie, on entend beaucoup parler de ce livre du Côté Sauvage.
D'habitude, je ne répond pas à l'appel des sirènes, mais là, j'en ai pas pu résister.
J'ai été tellement transporté par Betty, que je voulais absolument le lire, et tout de suite, ma médiathèque m'a vu chaque semaine entre l'arrivée du livre dans une bibliothèque du réseau et son atterrissage entre mes mains.
On retrouve bien la plume poétique de Tiffany McDaniel, l'importance de la nature, mais aussi le vie dure et sans pitié pour ceux qui vivent du côté sauvage.
C'est pour cette raison que j'ai mis 4 étoiles, mais je n'ai pas ressenti le meme engouement que pour Betty, cette urgence a avancer.
J'ai été perturbé par les différents temps de l'histoire de Arc et Daffy qui sont entremêlés, trop à mon goût.
Je suis certes déçue mais étonnement par moi même, pas par l'auteur, je me dis que j'aurai dû attendre pour le lire.
La lecture est une rencontre entre le livre et son lecteur, je pense que ce n'était pas le même parfait et ma chance avec «  L'été où tout a fondu » plus tard…
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Ayant adoré « Betty » et « L'été où tout a fondu », deux véritables coups de coeur, je n'ai pas hésité à me jeter sur ce nouveau pavé signé Tiffany McDaniel !

L'autrice américaine s'inspire d'un fait divers pour rendre hommage à six femmes oubliées du côté sauvage. Six femmes disparues entre 2014 et 2015 dans la ville de Chillicothe, en Ohio. Des droguées, des prostituées, des créatures dont la société ne se soucie pas trop… dont deux ne furent jamais retrouvées et dont le meurtre des quatre autres n'a jamais été élucidé.

« du côté sauvage » invite à suivre les destinées d'Arc et de Daffie, des soeurs jumelles qui n'ont plus de père et qui survivent tant bien que mal en compagnie d'une mère et d'une tante constamment défoncées, au sein d'une maison crasseuse où les hommes défilent afin de pouvoir payer leurs doses. Heureusement que Mamie Milkweed s'occupe un peu de ses petites-filles, essayant même de porter leur attention sur la beauté des choses. À l'image de cette couverture qu'elle a crocheté pour elles, dont le côté face s'avère lisse et beau, mais dont le côté pile, débordant de fils qui dépassent, s'avère rugueux et vilain. C'est le côté sauvage, celui qui domine leur vie… et parfois, à l'aide d'une aiguille, on peut faire rentrer les fils disgracieux qui dépassent et tenter d'embellir le côté sauvage…

« du côté sauvage » se déroule à Chillicothe, dans l'Ohio, dans une petite ville qui sent mauvais, imprégnée par les odeurs nauséabondes de l'usine de papeterie. Un endroit où il ne fait pas bon vivre, surtout pour les femmes, qui ont tendance à terminer assassinées dans la rivière. Dès le début, les perspectives de bonheur s'avèrent donc très limitées pour les deux petites jumelles qui tentent pourtant désespéramment de s'accrocher à la beauté des choses. Même Mamie Milkweed ne semble pas suffisamment armée pour faire face à cette fatalité…

« du côté sauvage » est donc un conte noir, foncièrement sombre, baignant dans la misère, la drogue, la prostitution et la violence des hommes. Un récit qui deviendrait vite indigeste sans la plume lumineusement poétique de Tiffany McDaniel. L'autrice américaine démontre une nouvelle fois sa capacité à envelopper toute la laideur et la cruauté du monde d'une prose foncièrement humaine, alliant beauté et onirisme. À l'image de la couverture crochetée par Mamie Milkweed, l'autrice rentre régulièrement quelques fils qui enlaidissent le côté sauvage, afin de le rendre plus beau. Même si le côté face de cette couverture semble demeurer un rêve inaccessible, l'imagination débordante des deux fillettes parvient tout de même à nous y emmener, délivrant ainsi des petites bulles d'air qui permettent de continuer à respirer, tout en demeurant du côté sauvage.

Si cette histoire, très sombre et non dénuée de quelques longueurs, m'a un peu moins emballé que « Betty » ou « L'été où tout a fondu », elle rend néanmoins un bel hommage aux nombreuses femmes oubliées du côté sauvage, notamment grâce à cette rivière qui se transforme régulièrement en narratrice, complétant à merveille les destinées d'Arc et de Daffie et prenant soin des corps féminins que la société lui balance, les accompagnant avec respect dans leur retour à la nature et leur rendant ainsi un ultime hommage…

Je reste fan du style de Tiffany McDaniel !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je crois que c'est l'un des romans les plus sombre qu'il m'ait été donné de lire et arrivée à la moitié j'ai ressenti le besoin de faire une pause pour lire un roman plus « optimiste ». Ici, TMD nous immerge dans une pauvreté intergénérationnelle faite de prostitution, de drogues dures, de deuils…mais cette noirceur est contrée et illuminée par l'imagination des jumelles qui créent de la beauté pour faire disparaitre « le côté sauvage ». le style élégiaque de l'autrice et la construction du roman sont impeccables même si certains passables auraient pu être condensés. le côté poétique est renforcé par l'humanisation de la rivière qui devient un personnage à part entière tout comme le paysage qui montre en de nombreuses occurrences des aspects humains. Ce roman est aussi une ode féministe car les hommes sont tous présentés comme des « ogres » et la survie n'est possible que lorsqu'une solidarité féminine se met en place. Mamie Milkweed est le personnage « lumineux » du roman comme l'était le père de « Betty ». La fin m'a stupéfiée. Au global une lecture plutôt éprouvante car le côté sombre a souvent pris le dessus sur le côté lumineux.
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Me voilà dans une impasse.

J'ai ouvert du côté sauvage de Tiffany McDaniel avec des attentes, que j'ai dû abandonner en cours de lecture, tant ce roman a balayé l'ensemble de mes certitudes. À vrai dire, j'ai même hésité à poursuivre ma lecture lorsque j'ai découvert le quotidien de Arc et de Daffy, deux jumelles nées au sein d'une famille de drogués ; mais mon coeur a frémi, mon estomac s'est retourné à mesure que ces deux filles innocentes s'engagent malgré elles dans la voie tracée par leurs parents toxicomanes.

Le récit décrit la cruauté d'un monde où la femme n'est qu'une proie, un objet dont les hommes se servent à leur guise. Je n'ai pas les mots pour décrire le dégoût que j'ai ressenti lorsque la plume de Tiffany McDaniel dévoile le côté sauvage de chaque homme, la violence qui se tapît derrière les uniformes et les insignes.

Face à cela, la drogue devient le pansement avec lequel les femmes couvrent leurs plaies.

« La seringue m'aime » écrira à plusieurs reprises l'autrice.

L'imagination permet également à ces femmes de s'extraire pendant quelques instants de la rue, de mettre à distance les hommes qui les humilient, qui les frappent et les violent.

Je me suis laissée portée par l'histoire, par les cris de révolte des victimes qui rappellent leur humanité, alors même que la société les déshumanise et les range parmi les décombres et les effets collatéraux du dénuement et de la dépendance.

Toutefois, je reste sceptique quant aux choix narratifs de l'autrice. En effet, l'intrigue me paraît un petit peu trop alambiquée, en particulier le retournement de situation final qui est tiré par les cheveux. Pour cette raison, Betty restera mon roman préféré de cette autrice.

En revanche, du côté sauvage a le mérite d'afficher pleinement l'engagement de Tiffany McDaniel envers les femmes : la radicalité de sa position, la diatribe qu'elle fomente à propos des hommes l'expose davantage à la critique que n'importe quel autre roman qui traiterait du même sujet. Je ne peux donc qu'admirer le courage de cette jeune femme qui porte tout haut les revendications des femmes, dont les droits fondamentaux sont continuellement menacés.

Qu'en pensez-vous ? Connaissez-vous cette autrice ?

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Il y a eu Betty, puis L'été où tout a fondu et maintenant du côté sauvage. Tiffany McDaniel n'a pas son pareil pour nous raconter l'Amérique dépravée et ce, de façon souvent poétique. Pas évident, non ? Eh bien, elle sait le faire. Voici deux jumelles entourées d'une mère et d'une tante qui se prostituent et se droguent. Les vrais valeurs, viennent de leur grand-mère qui va mourir accidentellement. Un client de la mère va profiter des petites. Porter plainte ? Seulement le violeur pédophile est un flic... le décor est planté. Où trouver l'issue dans tout ça ? de pauvres filles sont retrouvées noyées. Là aussi, est-ce important de gaspiller du temps à rechercher les meurtriers pour, de toute façon, des êtres perdus d'avance. Ça semble bien sombre ? Eh pourtant y a toujours cette petite lumière de poésie dans la relation des deux soeurs et de leurs amies. Dans un grand champ ravagé, il y aura toujours une petite fleur qui sort de terre et qui pointe sa tête vers la lumière et qui désire vivre.
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DU COTE SAUVAGE est un roman violent, glauque même.
Mais c'est aussi une découverte de l'Amérique profonde qui souffre de la pauvreté et des addictions bien connues maintenant aux médocs et bien sur au Fentanyl et autres drogues dures.
Je ne veux pas du tout dévolier la fin du roman mais c'est l'histoire de deux soeurs jumelles, racontée par celle qui semble la plus consciente des chemins empruntés par leur mère et leur tante et qui petit à petit vont délaisser les deux gamines qui vont grandir seules et subir les affres et violences des hommes qui viennent "visiter" leur mère.
Bref la drogue est omniprésente dans ce roman mais aussi, et c'est pour cela qu'il faut le lire, la poésie. Oui oui la poésie. Celle de DAFFY qui s'affiche partout et sur tous les débuts de chapitre. Et la Poésie de la nature qui est décrite dans tout le roman. Surtout celle autour de la rivière et des étoiles, de l'infini.
On peut lire tous les rêves, tous les espoirs de ces femmes qui luttent pour retrouver leur dignité, leur enfant, leurs petits bonheurs entre défonce et passes.
J'ai aimé mon plonger dans cet univers qui n'est pas du tout un univers voyeurisme et déprimant mais une somme de rêves qui peuvent un jour se réaliser.
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Ovni littéraire
J'ai beaucoup aimé, mais, attention, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. L'auteur y aborde les sujets de la drogue, de la prostitution, entre autres…
On y trouve des personnages forts et attachants en marge de la société. Des femmes qui se cherchent et cherchent à se sauver. Des femmes qui racontent d'autres femmes : les soeurs Trung, les sorcières, Gaia…
L'écriture est travaillée. Poétique et imagée, elle met en exergue le beau dans le sordide.
La confection du livre est également très soignée avec des dessins, des images, des rapports de légiste, ce qui rend la lecture d'autant plus prenante.
Je tiens à remercier @gleeph et les @éditionsgallmeister de m'avoir fait découvrir cet ovni littéraire. Je le referme avec l'envie de lire d'autres Tiffany McDaniel.
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Sur les « granny squares » que crochète Mamie Milkweed, il y a un côté beau, régulier et chatoyant, et un côté sauvage avec des fils qui pendouillent, un peu en désordre. Et, quand le côté sauvage devient insupportable, il faut rentrer les fils avec une aiguille pour transformer le côté sauvage et côté beau.
Une leçon que s'efforceront d'appliquer Arc et Daffy, ses petites filles, chaque fois que leur vie sera trop dure, trop violente ou trop insoutenable. Et pour ces deux gamines à la chevelure flamboyante et aux billes de sorcières, ce n'est rien de dire que leur vie coule du côté sauvage. Une vie où les pères meurent sans tenir leur promesse, où les mères ne sont plus que l'ombre d'elles mêmes, ou les araignées dévorent les petites filles, où les trèfles ne portent pas chance et où les seules couronnes qu'elles portent sont vénéneuses ou mortifères, où certains hommes collectionnent des larmes et d'autres congèlent des serpents, où la rivière charrie de la boue et des cadavres de femmes.
Alors dans cette noirceur, dans cette désespérance, ces deux enfants inséparables, s'efforceront de mettre de la poésie et de l'imaginaire pour retrouver le côté beau.
.

Ce roman est absolument déchirant. Certains me l'ont demandé, bien plus dur que Betty, car ici nulle clarté. C'est crade, c'est glauque, c'est violent et certaines scènes sont même difficilement soutenables. Elle est terrible la vie de ces gamines, mais on s'attache à elles, et on souffre avec elles.  Tiffany Mac Daniel s'est inspirée d'un fait divers réel puisque qu'à Chilicotte, il y'a une dizaine d'années, six femmes furent tuees et leurs crimes jamais élucidés. Elle a écrit pour leur rendre la part d'humanité que les terribles conditions de leur décès les ont dépouillées. Et nous dire que ces femmes étaient des filles, des soeurs, des amies et des mères, dans une chaîne de sororité qui nous lient à elles. Constat terrible d'une société hyper machiste, où les femmes sont broyées, où les plus fragiles sont délaissés, où le déterminisme social ne laisse place à aucun espoir.
C'est un roman dur, et terriblement noir, mais pourtant il est beau. Tragiquement beau et presque envoutant, tant la plume de l'auteur, chargée de poésie et d'inventivité dépose une aura lumineuse sur ces terribles destinées. On le lit le coeur serré, et pourtant on est ébloui par la force de ces gamines. Elles resteront longtemps dans ma mémoire, pas loin de Betty, j'en suis sûre, au bord de cette rivière, personnage à part entière, aussi apaisante qu'effrayante, source de renouveau et de menace à la fois.
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Chillicote, Ohio : Daffy et Arc, soeurs jumelles inséparables, vivent tous les deux avec leur mère et leur tante, toutes deux toxicomanes et prostituées... Toutes jeunes, elles ont été confiées aux bons soins de leur grand-mère, mamie Milkweed, mais un jour, leurs parents redevenus sobres sont venus les récupérer. Mais tout ceci n'a duré qu'un temps et les fillettes ont vite été livrées à elle-même.
En grandissant, elles se retrouvent elles aussi face aux démons de leurs parents.Mais leur force, elle la puise dans le lien indestructible qui les unit : leur gémellité.L'amitié a également une grande place dans la vie des deux soeurs et elle forme un groupe uni avec d'autres filles perdues et délaissées. Mais petit à petit, les jeunes filles de ce petit groupe disparaissent et sont retrouvées sans vie dans la rivière...
C'est un roman dur, que j'ai mis du temps à terminer... Certains passages sont insoutenables.
Ces deux enfants, puis jeunes femmes, doivent faire face au deuil, au viol, à la prostitution et à la drogue, entourées de proches peu aimants et d'hommes violents. Leur seul échappatoire est la poésie et la beauté qu'elles voient en toute chose dans la nature qu'elles observent. le souvenir de leur grand-mère disparue ne les quitte pas non plus ainsi que la manière dont elle leur a appris à regarder le monde qui les entoure, ou comment détricoter le côté sauvage pour laisser apparaître le beau côté.C'est un roman magnifique et terrible, qui mêle horrreur et beauté, noirceur et lumière, une lecture sur la sororité, les violences faites aux femmes, la pauvreté et la noirceur de l'homme de manière générale. 
L'autrice rend également hommage aux six disparues de Chillicote.  Six jeunes femmes, vivant dans la drogue et la prostitution, dont certaines ont été retrouvées sans vie et d'autres n'ont jamais réapparu. Avec ce roman, Tiffany McDaniels met en lumière le sort de ces six femmes et le peu d'attention que leur porte les autorités, des femmes vivant en marge de la société n'intéressant personne.
Je vous conseille de découvrir ce très beau roman à l'écriture poétique mais sachez que vous n'en sortirez pas indemne et que Arc et Daffy occuperont vos pensées pendant un très long moment...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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