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Critique de Eric76


Le « Silence des agneaux », c'est d'abord le portrait de Clarice Starling, héroïne lumineuse de ce thriller sombre et angoissant. Autant vous l'avouer : elle m'a tapé dans l'oeil. C'est une femme extraordinaire dotée d'un caractère complexe où se côtoient doute et détermination, ambition et humilité, intuition féminine et force brute. Clarice Starling, c'est une Révolte à elle toute seule. Révolte contre le sort que veulent lui assigner les hommes. Révolte contre l'injustice et la médiocrité, de la sienne d'abord, et de celle des autres ensuite.
Elle ne devra pas seulement plonger dans les ténèbres pour arrêter la folie meurtrière de Buffalo Bill, l'écorcheur de jeunes femmes ; elle devra aussi lutter pied à pied, avec opiniâtreté, contre ces hommes lourds et forts qui voient d'un très mauvais oeil cette femme, petite chose inutile et encombrante, se hisser à leur niveau. Clarice Starling, c'est le refus acharné de la compromission. le genre de personne à préférer tout perdre que de céder d'un pouce ou de se contenter d'un petit morceau.
Cette soif d'absolu, ce refus de la médiocrité, cette ambition démesurée impressionnera Hannibal Lecter. le divin marquis finira par aimer à sa manière cette jeune fille qui sent la paysanne à cent mètres à la ronde. A son contact, le Prince des ténèbres retrouvera même un peu de son humanité. Ce sociopathe redoutablement intelligent et pervers s'amusera à saccager le cerveau de la pauvre Clarice, la contraignant à lui dévoiler ses terreurs les plus secrètes. Et cet instant où, dans un souffle, elle lui chuchote comment ces pleurs d'agneaux hantent ses nuits vous froisse le coeur. En contrepartie, à la manière d'une devinette, il lui donnera les clefs lui permettant de pénétrer dans le cerveau de Buffalo Bill…
Le « Silence des agneaux » est un roman extraordinairement dérangeant où la perversité, la folie, la maniaquerie transpirent dans chacune de ses phrases. Et toujours ce parfum de mort et d'accablement qui accompagne l'histoire ; toujours ces nuits sans étoiles, ces aubes grises et livides, ces rues sans âme… le livre s'achève dans un moment doux et cotonneux. Une simple parenthèse pourtant, on le devine tout de suite, ou Clarice peut s'abandonner, s'abandonner enfin, dans un sommeil paisible.
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