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EAN : 9782368465332
240 pages
Steinkis Editions (16/05/2024)
4.04/5   12 notes
Résumé :
UNE QUÊTE DE VÉRITÉ ET DE JUSTICE AU COEUR DU BASSIN MINIER DU NORD DE LA FRANCE." Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis. À sa mort, mes poings menaçant le ciel. Je n'ai jamais cessé de le lui promettre. J'allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte en esseulée. J'allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n'avaient jamais payé l... >Voir plus
Que lire après Le jour d'avant (BD)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman graphique est une adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon, publié en 2017 et que j'ai lu peu après sa sortie. Comme la plupart des romans de cet auteur, il a laissé un souvenir vivace en moi. J'étais curieuse de voir si je retrouverai l'émotion qu'avait déclenchée le livre et de découvrir comment Romain Dutter et Simon Géliot s'étaient emparés du texte originel pour en créer un autre accompagné de dessins.
Le 27 décembre 1974, Jojo meurt suite à un coup de grisou au fond de la mine à Liévin. Son frère cadet, Michel, 16 ans, décide de venger ce frère adoré; toute sa vie, qu'il passera à Paris, sera centrée sur cette haine; lorsque sa femme décède d'un cancer, il revient au pays, bien décidé à mettre son projet à exécution.
Le texte des auteurs, bien que condensé par rapport à l'original, véhicule, avec la même force, l'hommage aux 42 mineurs morts dans la catastrophe mais aussi à ceux qui ont été victimes de la silicose et n'ont pu profiter de leur retraite; j'ai retrouvé la colère mais aussi l'admiration de Sorj Chalandon pour ces hommes qui ont permis à la France d'accélérer son développement économique, aux Français de se chauffer. Cependant, j'ai été un peu désarçonnée au début par les allers-retours entre passé et présent. Les notes historiques des auteurs à la fin du roman graphique sur l'exploitation du charbon en France ainsi que le dossier sur la catastrophe de Liévin nous informent sur le contexte de l'époque et nous rappellent que cette fiction s'appuie sur une véritable tragédie qui a laissé une blessure non cicatrisée dans le Nord.
Le graphisme brut, sans finesse, à grands coups de crayon, comme l'expression de la colère qui ronge Michel, m'a tenue quelque peu à distance contrairement au roman dont les images mentales se formaient librement au fil de la lecture, générées par la plume très expressive de Sorj Chalandon.
Je remercie Babélio et les éditions Steinkis pour cette découverte.
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Le 27 décembre 1974, la fosse 3bis de Saint-Amé dans la mine de Liévin est soufflée par un coup de grisou. 42 mineurs y perdent la vie. Non, 43 : il y aussi Joseph, Jojo, qui meurt des semaines plus tard, à l'hôpital. Mais personne ne reconnaît cette mort : aucun hommage pour Jojo, aucune reconnaissance pour la famille. Michel, le petit frère, dévasté par la disparition de ce frère adoré, jure d'obtenir justice pour les siens. « J'allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte en esseulée. J'allais tous nous venger de la mine, nous laver des houillères. Des crapules qui n'avaient jamais payé leurs crimes. » (p. 91) Toutefois, derrière la vengeance, il y a la terrible histoire d'un gamin arraché à l'enfance.
J'ai retrouvé dans cette bande dessinée la force féroce du Jour d'avant écrit par Sorj Chalandon. Les images donnent au texte une dimension nouvelle, avec des camaïeux différents selon les époques du récit. J'ai une admiration immense pour Sorj Chalandon et j'aime d'autant plus quand il parle du Nord, ma région d'adoption et de coeur. La bande dessinée montre les terrils, le paysage marqué par le travail ouvrier et des vestiges industriels lourds de mémoire. « La mine n'a aucune pitié pour l'homme. Même lorsqu'il remonte au jour, le mineur n'est qu'un survivant. » (p. 191) le dossier documentaire en fin d'ouvrage est riche de témoignages, de souvenirs et d'archives. Écrire pour ne pas oublier, dessiner pour honorer : ce sont deux faces d'un même hommage aux victimes de la fosse 3bis de Saint-Amé et à tous les morts de la mine.
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Etant adaptée du roman du même nom de Sorj Chalandon, que je n'ai pas lu, le jour d'avant nous conte l'histoire de Michel, désormais quinquagénaire, bien décidé à venger son frère, Joseph, mort suite à un accident dans le bassin minier de Liévin, le 27 décembre 1974 : la fosse 3-3 bis était crainte des mineurs depuis longtemps, elle en laissera 42 sur le carreau ce jour-là, et sera la dernière catastrophe minière la plus meurtrière de l'Histoire de France.

Je ne sais pas à quel point le roman originel a été adapté, mais j'ai beaucoup apprécié la manière dont l'ensemble est retranscrit, de l'enquête de Michel des années après le drame pour retrouver celui qui est, selon lui, le responsable, pour avoir négligé l'entretien de cette fosse, au dénouement qui nous montre un tout autre versant de la réalité, en passant par les jours précédant la catastrophe racontés dans les moindres détails. L'on s'attache à cette famille qui s'est vu privée de Joseph, comme nombre d'autres l'auront été, ce 27 décembre.

Cependant, j'ai été beaucoup moins réceptive aux graphismes qui, certes, renvoient plutôt bien à l'ambiance qu'ils nous dépeignent, charbonneux, aux traits esquissés, mais auxquels je n'ai pas été spécialement sensible - question de goûts -.

Quant au cahier documentaire ajouté en fin de BD, je l'ai trouvé très intéressant, et pertinent pour parfaire l'ensemble, et sur le drame, et la vie minière plus généralement.

Je remercie les éditions Steinkis et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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27 décembre 1974 : dans le bassin minier de Liévin la plus grande catastrophe minière survenue en France depuis la Seconde Guerre mondiale. 42 mineurs ne remontent pas vivants de la fosse 3 – 3bis. Nous sommes à la fin d'une ère industrielle. Depuis les années 1960 les puits ferment les uns après les autres. Sorj Chalandon s'empare de ce drame historique pour construire une fiction tout en rendant hommage à ces 42 victimes et à leurs familles (40 veuves et 116 orphelins).

C'est l'histoire de Michel, qui revient à Liévin, où il a grandi, mais qu'il a quitté quelques années après la catastrophe. Après le décès de son épouse il décide de mener à bien la mission que lui a confié son père dans une lettre, avant de se donner la mort un an après le décès de son fils Joseph, mineur du puits 3-3bis, en 1974. Cette mission : venger Joseph, faire payer les responsables qui n'ont jamais été condamnés.

L'adaptation de Romain Dutter et Simon Géliot respecte globalement le roman de Sorj Chalandon (que j'ai lu fin 2022). J'ai été touchée par le roman, par la volonté de faire émerger la vérité ou une vérité, de mettre en lumière les faits, les enjeux, les suites de cette catastrophe. J'ai été émue par l'objectif de Sorj Chalandon de rendre justice aux 42 et à leurs familles, dans un récit imaginaire qui les respecte.

Malheureusement je n'ai pas retrouvé cette émotion dans cette adaptation, et pas seulement parce que je me souvenais de l'histoire. Si l'histoire est fidèle, je n'ai pas du tout accroché au style graphique qui a, pour moi, fait totalement obstacle à l'émotion. C'est le trait du dessin qui a fait blocage, sans pour cela renier la construction (des codes douleurs différents, une page en noir et blanc synthétique et très parlante entre chaque chapitre).

A noter la qualité du dossier qui clos l'ouvrage et le complète parfaitement.

Une petite déception qui me pousserait à conseiller la lecture du roman initial par préférence à son adaptation graphique.

Je remercie néanmoins NetGalley France et les Éditions Steinkis pour cette lecture.
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L'adaptation graphique du livre le jour d'avant est une jolie découverte.
Michel Flavent aime énormément son grand frère. Celui-ci s'est fait embaucher à la mine mais n'aime pas son travail. Un soir, il prête sa mobylette à Michel et ils sortent faire un tour. Et c'est l'accident. le lendemain, à la mine 42 hommes sont morts d'un coup de grisou. Ce drame va bouleverser la famille Flavent. Une fois adulte, Michel va vouloir venger son frère.
J'ai beaucoup aimé ce graphique.
Les dessins ne sont pas mes préférés mais adaptés à l'histoire. Les traits sont très noirs comme dessinés au charbon. On ressent toute la tristesse et la misère contenue dans cette histoire. Les émotions sont très bien transmises.
Il y a des rebondissements aussi, car je ne m'attendais pas à ce qui se passe dans la deuxième moitié du livre.
J'ai aimé également la documentation sur ce fait divers car cette histoire est basée sur un fait réel.
Le livre souligne les mauvaises conditions de travail auxquelles les mineurs étaient obligés de se soumettre et qui ont conduit à la mort de 42 d'entre eux.
Bref, c'est un roman graphique bourré d'émotion que je recommande
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critiques presse (2)
ActuaBD
29 mai 2024
Plusieurs chapitres séparés par de superbes illustrations en noir et blanc, le scénario est tragique, et ne manque pas de rebondissements. Le trait semi-réaliste de Simon Géliot restitue la noirceur des paysages et de la colère qui les habitent.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LigneClaire
24 mai 2024
Un album bourré d’émotions complété par un riche cahier documentaire.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
« La mine n’a aucune pitié pour l’homme. Même lorsqu’il remonte au jour, le mineur n’est qu’un survivant. » (p. 191)
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« J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte en esseulée. J’allais tous nous venger de la mine, nous laver des houillères. Des crapules qui n’avaient jamais payé leurs crimes. » (p. 91)
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Jojo n'aimait pas la fosse de Saint-Amé car cette mine était épuisée et son puit poussiéreux de charbon grisouteux. Tous les mineurs le disaient. Ce 27 décembre, personne n'était redescendu depuis cinq jours. Les arrosettes n'étaient pas passées au fond. L'atmosphère était irrespirable.
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Je n’avais pas honte.
Moi aussi, j’étais un ouvrier.
Pour toujours.

Paris ne changerait rien, je le savais.
Mais il fallait que je quitte le bassin.

Je ne voulais pas d’un horizon de terrils.
De l’air âcre des cheminées. Je ne pouvais plus passer devant les grilles de la mine, croiser les gars sur leur mobylettes. Baisser les yeux face aux survivants. Entendre le souffle des chevalements.

Et mon frère a disparu.
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Sa vie entière, Cécile avait vécu aux côtés de mon inquiétude. Michel Flavent, le désastre. Des drames minuscules m’empêchaient, moi aussi, de respirer. Des soucis, partout et tout le temps. Des montées d’angoisse comme des reflux de bile. Je trouvais qu’avril ressemblait à novembre et que le vendredi soir empestait le lundi.
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Video de Romain Dutter (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Romain Dutter
S'il y a un événement historique qui a marqué Romain Dutter dans son enfance, c'est l'exécution du couple Ceausescu, le 25 décembre 1989.
Depuis, Romain est resté fasciné par la Roumanie et il a embarqué Bouqé pour un voyage dans ce pays victime encore aujourd'hui de nombreux clichés.
"Goodbye Ceausescu" est un ticket pour un road-trip riche, humain et sincère.
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