Kosmograd est une ville installée au pied d'un ascenseur spatial, la vie sur terre est condamnée à cause de la détérioration du climat, les derniers habitants de
Kosmograd sont en révolte, il s'agit essentiellement du personnel de l'entretien ou de la construction de cet ascenseur. Ils attendent en vain leur tour de monter dans les stations orbitales. On suit un trio de jeunes filles qui participent aux manifestations, elles vont être mêlées malgré elles à une affaire louche, un complot.
J'ai aimé le thème du récit, on pense bien sûr au film Elysium, un peu de Total Recall, un récit de fin du monde avec des oppositions de classes sociales. Les idées sont bonnes, bien utilisées, avec de la technologie et des bifurcations inattendues. L'intrigue est assez simple, pas de complexité inutile, favorisant le suspense et l'attachement aux personnages, des révoltées qui se retrouvent embarquées dans une affaire qui les dépasse.
Le dessin est un peu sec, les personnages sont un peu raides, mais les décors sont riches et renforcent le côté foisonnant et technologique de la ville de
Kosmograd, la mise en page est dynamique et rythme parfaitement le récit avec l'alternance des grandes vignettes et des petites cases.
Pour un lecteur qui a déjà engrangé pas mal d'histoires de ce genre, ça peut manquer d'originalité, mais pour un oeil neuf, ça vaut vraiment le détour. Cette bande dessinée est orientée vers un public ado, les codes scénaristiques en début d'histoire avec les caractéristiques des personnages, le ton de révolte et un côté rebelle classique mais fort sympathique vont dans ce sens. de plus, l'histoire est vraiment haletante, avec une fin que j'ai trouvé franchement de qualité.
Bonaventure a à son actif un certain nombre d'oeuvres en tant que simple coloriste.
Kosmograd n'est que sa troisième création individuelle, après deux albums de la série Meï chez Sarbacane. C'est très encourageant, j'espère qu'il nous prépare d'autres créations de cet acabit. En attendant, je tenterai volontiers de faire connaissance avec Meï.