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Les couples criminels
Liste créée par gege1968 le 07/02/2024
10 livres.

Ils sont mari et femme ou amants. Pour vivre leur passion, ils sont prêts à tout, même à tuer. Au centre de toutes ces intrigues, qu’elles soient théâtrales ou romanesques, on trouve donc un couple, un homme et une femme, unis dans un projet malfaisant, « machiavélique », pour le malheur d’un tiers. La femme y est toujours au centre du jeu ; elle en est, si ce n'est l’instigatrice, du moins l’aiguillon principal. Mais le destin est parfois un adversaire redoutable ! Et l’amour et le désir sexuel peuvent vous entraîner sur le chemin du crime et de la déchéance...



1. Macbeth
William Shakespeare
4.06★ (6767)

Un couple d’ambitieux brigue la couronne de Duncan, roi d’Écosse : la pièce de Shakespeare met en scène un régicide commis par Macbeth, général de l’armée royale, et son épouse. C’est Lady Macbeth qui, par sa volonté, par le courage, si l’on peut dire, qu’elle insuffle à Macbeth, lui permet d’accomplir un acte que la force de son imagination l’empêche de perpétrer quel qu’en soit son désir (voir la scène de tentation dans l’acte I). On peut voir Macbeth comme une réécriture du récit de la chute du premier couple, mais elle renvoie aussi à l’origine du mal qui s’appuie, dans le livre de la Genèse, sur le récit de la chute originelle. Le côté monstrueux du crime de Macbeth, consistant à assassiner un roi aussi magnanime que Duncan, qui vient d’ailleurs de récompenser son général après sa victoire contre les armées norvégiennes, engendre un dérèglement de l’ordre naturel des choses. La nuit du meurtre de Duncan, une violente tempête éclate, symbole de la révolte de la nature, du chaos qu’installe dans le monde cet acte monstrueux. Le couple machiavélique n’engendre que la destruction et la mort. Comme Adam et Ève sont chassés du jardin d’Eden après avoir désobéi à Dieu, et jetés dans un monde hostile, Macbeth et sa femme sont projetés, après la mort de Duncan, dans un univers infernal. Comme Adam et Ève, ils ont fait ensemble le choix du mal, un choix qui en quelque sorte scelle leur amour mais aussi leur perte. Le chaos tragique ne cesse qu’après leur mort. L’ordre a été rétabli par Malcom : le mal a été rejeté du monde et la vie normale peut reprendre son cours...
2. Les Diaboliques
Jules Barbey d'Aurevilly
3.82★ (4725)

Dans la nouvelle « Le bonheur dans le crime », Barbey d’Aurevilly s’intéresse également au mystère du mal. La très belle Hauteclaire, explicitement comparée à Lady Macbeth, s’éprend du comte de Savigny. Ces deux-là mettent au point un plan machiavélique pour se débarrasser de l’épouse du comte. Comme il n’y a généralement pas d’amour durable dans le mal, on s'attend à une issue fatale, mais il n'en est rien ! Les Diaboliques offrent ainsi aux lecteurs français un des premiers aperçus de ce qui est devenu le mouvement décadent, avec son attrait pour l'irrationnel et sa destruction de l’enchaînement traditionnel entre vice et punition ou entre mauvaises mœurs et malheur. L’histoire de deux adultes meurtriers qui vivent heureux pour toujours est un scandale pour la morale et la religion. Une vision de l'amour à rebours de la tradition chrétienne issue du péché originel : un comble pour un écrivain ultra-catholique ! Dans « Le dessous de cartes d’une partie de whist », la comtesse du Tremblay de Stasseville et l’énigmatique Marmor de Karkoël ne sont-ils pas également complices d’un ou de plusieurs meurtres ?
3. La Lady Macbeth du district de Mtsensk
Nikolaï Leskov
4.21★ (52)

Lady Macbeth s'est réincarnée en une jeune femme russe, avenante et d'origine modeste, qui s'ennuie à mourir dans son domaine depuis qu'elle a épousé un riche marchand, bien plus vieux qu'elle. Elle est alors séduite par un jeune et beau valet de ferme, auquel elle finit par céder, et avec lequel elle va commettre toute une série de meurtres... La première tueuse en série de l'histoire de la littérature russe ! L'écriture de la nouvelle s'inscrivait dans un contexte d'émancipation de la femme russe. Un mouvement qui se voulait progressiste mais que Leskov ne comprenait pas ! Pour lui, c'est parce que Katerina Lvovna a enfreint l'interdit sexuel qui pèse sur la femme russe qu'elle devient une meurtrière. Le mal trouve donc son origine dans la libération sexuelle des femmes, porte ouverte, selon lui, à tous les excès, au dérèglement des moeurs et au désordre social. Une pensée conservatrice qu'on peut rapprocher de celle de Tolstoï.
4. Thérèse Raquin
Émile Zola
3.79★ (25025)

Même époque, même association meurtrière entre une femme et son amant, mais passées à la moulinette naturaliste. Le valétudinaire Camille y joue le rôle du mari gênant. Il va être éliminé d'une façon particulièrement sordide (nous sommes bien chez Zola). La suite n'est qu'une longue descente aux enfers : on est très loin de chez Barbey ! Un aperçu de la théorie des tempéraments et de leurs conséquences sur le comportement des gens et sur leur vie privée.
5. Les Rougon-Macquart, tome 17 : La Bête humaine
Émile Zola
4.10★ (14261)

Viols, meurtres, suicides... bienvenue chez Zola ! Cette fois, c'est Séverine qui aide son mari à tuer par jalousie. Récidivera-t-elle avec son amant Jacques Lantier, lui-même victime de folie homicide ? Il est en effet bien plus facile de maîtriser la machine que les passions humaines.
6. Le facteur sonne toujours deux fois
James M. Cain
3.69★ (846)

Frank Chambers rencontre, lors de ses pérégrinations, Nick Smith, qui tient un café au bord de la route. Quand il voit Cora, la très jolie femme de Nick, il accepte le travail que ce dernier lui propose. Franck et Cora deviennent amants, mais la présence de Nick est pour le moins gênante...
7. Assurance sur la mort
James M. Cain
3.87★ (302)

Peut-on arnaquer une compagnie d’assurance quand on travaille pour ladite compagnie ? Rien de plus simple pense Walter, un agent d’assurance sans histoire, après avoir croisé la route de la troublante Phyllis. Celle-ci souhaite en effet se débarrasser de son mari. Ni une, ni deux, les amants mettent au point un scénario machiavélique : ils maquilleront leur meurtre en accident, ce qui leur permettra de toucher la double prime prévue dans ce cas de figure (d’où le titre original « Double Indemnity »). Mais la compagnie ne l’entend pas de cette oreille…
8. Les Diaboliques (celle qui n'était plus)
Boileau-Narcejac
3.89★ (800)

Encore une histoire d'assurance, et toujours la volonté d’éliminer un conjoint gênant. Fernand Ravinel, terne représentant de commerce, assassine sa femme Mireille avec la complicité de sa maîtresse Lucienne. Sauf que... sauf que les apparences sont parfois trompeuses... Sortira-t-il du brouillard ? Et vous aussi ?...
9. Serena
Ron Rash
3.92★ (826)

Le roman de Ron Rash reprend le même schéma que Macbeth, avec un couple d'ambitieux prêts à tout, non pas pour obtenir la couronne, mais pour faire fructifier l'exploitation forestière familiale. Comme dans la tragédie de Shakespeare, les crimes de George et Serena engendrent le chaos dans la nature, notamment quand un hiver glacial et précoce s'abat sur la région. Un chœur de bûcherons y joue le rôle dévolu aux trois sorcières. Et là aussi, la palme du machiavélisme est clairement attribuée à l'héroïne, une sorte de Lady Macbeth américaine des années trente. Deux univers mentaux s'affrontent dans ce roman : celui de la prédation d'un côté, et celui de la communion avec la nature, qui est celui de Rachel, une jeune femme précédemment séduite par George. Le personnage de Rachel attire l'empathie du lecteur, enfin je l'espère. En tout cas, l'honneur féminin est sauf !
10. Dans une coque de noix
Ian McEwan
3.46★ (942)

Avec ce livre, Ian McEwan se livre à une réécriture d'un grand classique de la littérature. Un avatar d’Hamlet transposé à notre époque observe, depuis le ventre de sa mère, les agissements criminels de celle-ci et de son amant, qui n'est autre que son oncle paternel. Ces deux-là complotent contre son propre père ! Il doit les empêcher de commettre l'irréparable...
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