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Citation de CyrilDeVieillevigne


L'inconnu sortit de l'eau tel un spectre aquatique, pieds nus et arborant les cicatrices de son périple. II fendait tel un ivrogne la brume qui s'accrochait par
filaments à la Seiiki.
Les légendes d'antan affimaient que les spectres aquatiques étaient condamnés à vivre dans le silence. Que leur langue s'était flétrie en même temps que leur peau, et que leurs os n'étaient plus recouverts que d'algues. Qu'ils se tapissaient dans les hauts-fonds pour entraîner les imprudents au cœur de I'Abysse.
Tané n'avait plus craint ces racontars depuis la petite enfance. Désormais, son poignard incurvé tel un sourire brandi devant elle, elle fixait du regard la silhouette avançant dans l'obscurité.
Quand le spectre l'appela, elle tressaillit.
Les nuages laissèrent alors filtrer le clair de lune qu'ils avaient retenu. Juste assez pour lui permettre de voir à qui elle avait affaire. Et réciproquement.
Il ne s'agissait pas d'un fantôme, mais d'un étranger. Elle l'avait vu, et il était trop tard pour revenir en arrière.
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