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Critiques de Riad Sattouf (2055)
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Le petit Riad, alors âgé de 2 ans en 1980, suscitait l'admiration des passants de par sa longue et épaisse chevelure blonde mais, surtout, celle de ses parents, Clémentine, d'origine bretonne, et Abdel-Razak, syrien. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l'école, à La Sorbonne. Dans l'espoir de faire un jour de la politique (et pourquoi pas un coup d'état!), il avait choisi histoire. Devenu docteur en 1978, un peu déçu par la mention "Honorable" et comme pour se venger de la France, il a fait des demandes un peu partout dans le monde pour enseigner. Et voilà comment toute la petite famille a fait ses bagages et s'est envolée pour Tripoli, dans un pays gouverné par Kadhafi. Une maison vétuste qui se fissure, l'eau qui goutte du plafond, des chantiers à l'abandon, des rues désertes, voilà les premières images que retient le petit Riad. Il reste toute la journée avec sa maman qui a la tâche de garder la maison, fait la connaissance avec ses petits voisins de palier, un Yéménite et une Indienne, va faire la queue sur les épaules de son papa pour aller chercher la nourriture dans une coopérative et écoute les leçons de vie de ce dernier qui impose sa loi selon une certaine tradition...



Dans ce premier tome, Riad Sattouf nous raconte les premières années de sa vie. De la France où il est né, à la Lybie de Kadhafi où son père enseigna ou à la Syrie d'Hazed Al-Assad où un autre poste d'enseignant l'attend, entrecoupé d'un séjour en terre bretonne, l'on suit les périples de ce petit bonhomme à la chevelure dorée et de sa famille. De son regard d'enfant posé sur le monde, il relate avec force et densité les gens qui l'entourent, entre la grand-mère qui lèche les yeux des enfants, les gamins des rues sans cœur, les tantes qui sentent la sueur ou la voisine de la grand-mère bretonne qui vit comme au Moyen-Age. A la fois historique, didactique et très personnel, ce récit foisonne de petits détails, passionne tout autant qu'il étonne. L'auteur met en lumière les failles de ces régimes. Et pourtant, le ton est souvent drôle, anecdotique mais terriblement parlant et intelligent.



L'arabe du futur... prometteur...
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

L'Arabe du futur est une bd de l'excellent Riad Sattouf qui retrace sa jeunesse depuis sa naissance jusqu'à ses 6 ans, ballotté entre la Lybie, la France et la Syrie. Né d'un père syrien et d'une mère française, en 1978, l'auteur a l'avantage de pouvoir nous offrir un point de vue double, à la fois arabe et français. Bon, il faut reconnaître que le genre autobiographique n'est pas forcément le plus adapté au neuvième art, mais après tout pourquoi pas et il faut bien avouer que Riad Sattouf s'en tire plutôt bien.



Commençons directement par ce qui fâche, à savoir l'aspect graphique du bouquin. Non pas le dessin en soit, toujours très expressif et efficace, avec une remarquable économie de moyens, mais la composition des planches, très monotone, on peut éventuellement friser l'ennui par moment. Quant à la monochromie, même topo, même si elle participe d'une certaine ambiance et permet de se repérer facilement avec un code couleur simple : Syrie = rouge, France = bleu, Libye = jaune.



Par contre l'évocation de sa vie est l'occasion pour l'auteur de mettre en avant sa sensibilité et sa personnalité, et cet arabe du futur, appelé de ses vœux par son père, offre de multiples dimensions.



-une réflexion sur la mémoire, en tant qu'elle est subjective, et donc, par extension sur la construction de soi, in fine, en tant qu'elle est, d'une certaine façon, faussée. Mais c'est notre lot à tous et il faut reconnaître qu'il faut du courage pour affronter ainsi son passé. On est frappé du regard sans concession, ambivalent, mais néanmoins plein de tendresse que Riad Sattouf porte sur son père, ainsi que par la présence toute relative de sa mère, qui semble un peu spectatrice des événements, même si elle sait se positionner fortement par moments.



-une dimension historique : légère mais bien réelle, elle nous permet de (re)découvrir ce que furent les régimes de Kadhafi et de Assad père (ce qui, au passage, surtout pour ce dernier, peut éclairer l'actualité) et le contexte dans lequel ils sont nés.



-une dimension culturel, à travers la confrontation entre une culture européenne et une culture arabo-musulmane, les tiraillements que provoquent les va et viens entre les deux, ainsi que les modes de vie, les structures familiales, notamment en ce qui concerne la société syrienne. A la limite, on est parfois pas loin d'une visée ethnographique.



En résumé, l'exercice de style est intéressant, même si l'enjeu est évidemment bien plus fort que cela pour Riad Sattouf et sa sensibilité tout comme son authenticité nous emportent, malgré un aspect graphique des plus austère.



note : 3,5/5
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L'Arabe du futur, tome 4 : Une jeunesse au ..

"Avec L'arabe du futur 4, je me suis libéré de mon secret de famille." Riad Sattouf.



Dans les premiers tomes, Riad avait une certaine fascination pour son père, dans ce dernier tome, il n'en a plus...

L'intolérance, la racisme, la violence sous le prisme de l'humour et un catharsis pour un petit garçon qui découvre la vie quotidienne, en Syrie!



"Mon père ne me manquait pas, mais je pensais souvent à lui. Que faisait-il en Arabie Saoudite?"



C'est une autobiographie de l'enfance de Riad Sattouf. Il imagine son père râler, là bas, sans argent ( "Je suis docteur à la Sorbonne" et faire la manche, pour survivre.)

Et si son père se faisait couper la main ou décapiter, pour vol ou pour meurtre ?



Mais surprise! Son père est revenu, sans prévenir, en exhibant une fausse montre en diamants ( cadeau d'un membre de la famille Saoudienne?)



Et ce père encombrant, qui glorifie Saddam Hussein, veut farcir la tête de son fils, de thèses racistes, sur les Juifs et sur la grandeur de la Nation Islamique...



Pire, il embarque la petite famille, pour un retour en Syrie, dans un petit village près de Homs. Et c'est la désillusion complète, face aux mensonges et agissements de ce père adoré...



Riad ne comprend pas la langue arabe, ni la prière, ni l'obligation du pèlerinage à la Mecque...



Ce père qui lui recommande de ne pas se marier avec une Française, ( Riad a 11 ans, et sa maman est bretonne!) mais avec une Syrienne...

- Elles te suivront PARTOUT, sans jamais plaindre. Elles t'obéiront. PARTOUT"...



A l'école, Riad se fait voler son sandwich, par Maher, un petit arabe qui le menace avec un morceau de verre effilé... Et la maîtresse n'ose pas intervenir !



La maman de Riad veut demander le divorce, alors le père va... Mektoub: c'est le destin!

"Ma vie est liée au dessin." Interview de Riad Sattouf, Le Figaro.fr



L'Arabe du futur est traduit dans 15 langues (700 000 exemplaires vendus ) mais les pays arabes ne veulent pas du tome 3 et 4...
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L'Arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au ..

Et voilà, c'est fini!

Petit Riad est devenu grand, et ce tome 6 de L'Arabe du futur emmène le lecteur du lycée aux écoles d'art et dans les antichambres des éditeurs de bande dessinée... Avec les rencotres qui comptent, aussi. En route vers le succès et des retrouvailles finales.

Mais la route est encore longue, hantée par ce père qui a enlevé Fadi, le petit frère... Et Riad ne saura faire l'économie d'une sérieuse psychothérapie... pour bien continuer, voire repartir, il faut lâcher le mauvais lest!

Et puis, il y a les grands-parents qui s'éteignent et la maman qui tentera tout pour retrouver Fadi.

Et voilà, c'est la fin!

Riad Sattouf nous a offert ces six tomes de vie tellement passionnantes que l'on ne peut que se dire que l'on y reviendra faire quelques visites... Y retrouver quelque chose d'oublié.

Et, merci à vous, Riad Sattouf.

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L'Arabe du futur, tome 2 :  Une jeunesse au..

1984, le petit Riad a 6 ans. Après quelques semaines passées en France, toute la petite famille retourne vivre en Syrie, dans le village de Ter Maaleh, près de Ohms. Abdel, le papa de Riad, veut rester près de sa maman, âgée. Il a d'ailleurs l'intention de construire une grande villa. le petit garçon passe ses journées à jouer oubliant que la rentrée des classes approche. Aussi lorsque son père lui apprend que l'école commence dans deux jours, cela l'empêche de dormir. le lendemain, ils vont tous les deux acheter une blouse et un cartable. C'est alors que Riad confie sa peur à son père d'autant qu'il a entendu dire que le professeur allait le punir pour avoir été absent l'année passée. Quand arrive le jour J, Abdel est obligé d'accompagner son fils qui ne sait pas où est l'école. Arrivant en retard, deux enfants se sont serrés dans le fond pour lui faire de la place. La maîtresse s'avère être très sévère et, sous peine de bavardage, elle n'hésite pas à donner des coups de bâton sur les mains tendues. Finalement, le journée aurait pu être pire : Riad s'est fait deux nouveaux amis...



Après le succès du premier tome, Riad Sattouf nous propose cette fois-ci un retour dans les années 84-85. Alors âgé de 6 ans, le petit garçon qu'il était retourne vivre en Syrie. C'est là qu'il découvrira les joies et les peines de l'école, notamment en la personne de l'institutrice (femme voilée, haut perchée sur ses talons aiguilles, ses grosses jambes boudinées dans sa jupe trop courte) qui n'hésite pas à donner des coups de bâton ou encore à faire chanter l'hymne national syrien tous les matins. L'auteur porte un regard à la fois critique et attendri sur la société et l'enfant qu'il était. Il raconte les faits, ne portant pas de jugement sur la société parfois dure (violence faite aux femmes, pauvreté, antisémitisme...). Des anecdotes à la fois touchantes, drôles et intéressantes.
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

L'arabe du futur c'est ce que répète le père de Riad quand il est enfant , l'arabe du futur c'est lui qui doit aller à l'école , pour être un digne représentant de son père

L'auteur raconte son enfance , né d'un père Syrien et d'une mère française d'origine bretonne , avec la particularité qu'il va passer sa petite enfance d'abord en Lybie , puis dans la Syrie d’Hafez al Assad .

L'enfant est blond comme les blés et attire tout le monde , il est un dieu pour ses parents jusqu'à l'arrivée de son petit frère , il devient alors presque invisible , déjà ce passage m'a touché par sa justesse , on ne se rend pas toujours compte de l'effet que ça peut faire sur un enfant

Les souvenirs de la Lybie de Kadhafi sont sans concession , l'auteur nous montre un pays où les portraits de Kadhafi sont partout , où l'approvisionnent dans les magasins nous étonne , on n'y trouve quasiment rien , parfois des bananes à profusion

Les logements n'ont pas de clés , il arrive parfois qu'une autre famille s'y installe

Après un bref retour en France , c'est le départ en Syrie , dans le village natal du père , près de Homs , là ce ne sont plus les portraits de Kadhafi qui ornent les murs mais ceux de Hafez al Assad , le père de Bachar al Assad .

C'est un des grands intérêts de cette BD autobiographique , c'est qu'elle se passe dans deux pays arabes où il aura la guerre quelques années plus tard

Ici on est à la fin des années 70

On voit des changements qui se produisent chez le père , il rêve de construire une grande maison , d'avoir une mercerdes , il veut montrer qu'il a réussi , mais le retour au pays n'est pas si idyllique que ça , sa famille ne s'attendait pas du tout à son retour , surtout avec une femme française

Le père instruit , intelligent a du mal à trouver sa place , il veut tout à coup que son fils aille à l'école , alors que celui ci ne parle pas arabe , n'est pas accepté de ses cousins à cause de ses cheveux blonds , on l'appele le Juif .

J'ai vraiment aimé cette BD , on sent un sens d'observation hors du commun , un don précoce pour le dessin aussi

J'ai été émue par l'évocation de la maman , qui va travailler à la radio à son arrivée en Lybie , mais qui attrapera le fou rire lors d'une émission , ne pouvant se résoudre à lire le texte , qui essayera de sauver un chiot , tombè aux mains d'enfant , qui vont le martyriser et le tuer de façon violente

Elle essaye de garder le cap entre les deux cultures comme elle le peut .

Une BD à lire , un témoignage très intéressant sur cette enfance tiraillée entre deux mondes si différents , mais une enfance heureuse .



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La vie secrète des jeunes

Oh l'autre, vazi, t'es chelou, mon frère, mais je te kiffe grave!





"Quand j'étais enfant, je lisais avec grand intérêt une série de livres animaliers illustrés appelés " La vie secrète des bêtes ". On y découvrait les moeurs et les comportements de nombreuses espèces animales.." Riad Sattouf.





L'ex-collaborateur de Charlie Hebdo s'est penché, comme un entomologiste, sur la faune dans le métro et les rues de Paris...





1/Entre le cloporte caillera:

- Deux amoureux à Mac Do.

Un dzeun à casquette se plaint de son menu à 4,95 euros.

-Grossputvaaa! C'te grosse pute, j'lui fais vazi, remplis bien la frite, et c'te pute, regarde c'qu'elle me fait, y a pas d'frites dans sa frite, c'te grosse pute.

Le sandwich, il est froid putain d'sa race.

La copine du mec veut calmer les choses...

-Ta gueule toi, ta gueule.

VAZI, t'as qu'à les bouffer ses frites grossputva!"

Et, il lui balance les frites dans la figure.

Un vrai dîner d'amoureux...





2/ Et l'éléphantesque Farid le taxi :

Riad Sattouf a droit à un cours sur la religion musulmane, en prenant un taxi. ( le père de Riad est musulman et Syrien, vous en apprendrez plus dans "L'arabe du futur, tome 4")

D'entrée, Farid veut savoir si ce n'est pas un juif, dans son véhicule.

"Sans indiscrétion, c'est pas juif, Sattouf, hein? Et dis moi, tu fais tes prières, cousin? Tes prières.

Comment tu ne fais pas la prière! Et le Coran! Tu lis le Coran, mon frère !





Riad aurait pu répondre, ( Je ne connais pas, je ne suis pas au Coran...)

- Écoute, j'te raconte cousin : Allah, Dieu, les anges, Satan et tout ça.

-J'crois pas en Dieu... C'est une sorte de concept philosophique. Répond Riad.





Farid s'énerve :

- Pchhh! Arrête ! Yarouilla que tu blasphèmes!

Tout est dans le Coran. La terre est plate...

Farid veut mettre un CD pour faire écouter le Coran, à son passager.

Un CD qui ne fonctionne pas...

- C'est à cause de toi, cousin, si ça marche pas, c'est toi et tes questions.

- Héhéhé, oui en fait, c'est moi Satan, c'est moi qui bloque l'autoradio, héhé.





Alors, Farid lance un regard meurtrier au dessinateur. C'est la dernière vignette, on ne sait pas si Riad est descendu du véhicule, en marche...





C'est un ton décalé, très drôle, très Charlie Hebdo! Il n'y a aucune intention de polémique, Riad se borne à passer à la moulinette les travers de ses "con"- citoyens...

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L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au ..

Ce troisième épisode de la jeunesse franco-syrienne du petit Riad est encore meilleur que les précédents.

On retrouve les mêmes thématiques : mariage mixte et choc des cultures, difficultés conjugales, petits et gros problèmes du quotidien d'un enfant, vie au Moyen-Orient dans les années 80 (pauvreté, pénurie, corruption...), religions. L'auteur évoque également la situation en Arabie Saoudite.



Riad Sattouf démontre encore son talent pour rendre compte des observations et sentiments d'un enfant, sans mièvrerie, avec la candeur et la brutalité de cet âge. C'est instructif, parfois émouvant et souvent drôle. Toujours très juste, en tout cas. ♥
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Riad Sattouf, né d’une mère bretonne et d’un père syrien, raconte son enfance peu banale en France puis en Lybie et en Syrie dans les années 80. Cette BD pleine d’humour, aux dessins épurés en noir et blanc avec des courbes arrondies et un décor assez discret est de la même veine que Persepolis de Marjane Satrapie. Pour accentuer l’atmosphère propre à chaque période, Riad Sattouf apporte un peu de bleu et une touche de rouge pour les périodes passées en France, de l’orange avec une touche de vert pour celles passées en Lybie et enfin du rose et une touche de rouge pour la Syrie.

La saveur de la lecture tient à la qualité du récit qui ne faiblit jamais et au regard décalé du garçonnet à la chevelure blonde sur la vie dans des pays, des cultures et des systèmes politiques très différents, même s'il n'a pas la même espièglerie que la petite Marjane.

Riad Sattouf livre les faits sans concessions, il n’y a aucune trace de tendresse et on ne s’attache pas particulièrement à la famille de Riad Sattouf, certaines attitudes sont parfois difficiles à comprendre mais il serait trop hâtif de les juger avec sa propre histoire et sa propre culture.

On prend malgré tout un plaisir jubilatoire à regarder le monde à travers les yeux du petit Riad et on voudrait déjà lire la suite dans le prochain tome.

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L'Arabe du futur, tome 4 : Une jeunesse au ..

A vos bouliers, calculettes ou tableurs : Riad est né en 1978, ce récit est autobiographique, quel(s) âge(s) a-t-il entre 1987 et 1992 ?



Réponse en lettres à cette question en chiffres : il est pré-ado, puis ado.



Il a donc tous les problèmes qui vont avec – questionnements sur la sexualité, physique ingrat, boutons, brimades des autres collégiens (pas facile de s'appeler Sattouf, en France...). Et d'autres en prime : Syrie, Arabie Saoudite, ou France ? Papa ou maman ? Ces deux-là se bouffent le nez non-stop et l'ambiance quand ils sont (rarement) ensemble ou échangent par téléphone est très conflictuelle. Donc traumatisante pour Riad et ses deux petits frères.

Pour ne rien arranger, la santé mentale du père semble se dégrader : un cocktail explosif de paranoïa, mythomanie, mégalomanie, manipulation, intégrisme, racisme (les Juifs sont partout, les 'négros' (sic) vont envahir la France), négationnisme, machisme... Bref, il fait peur, mais il aime ses fils, on dirait.



Je n'ai pas relu les trois premiers volets de la série avant de découvrir celui-ci. Parce que je suis tombée dessus par hasard au moment de sa parution, que je n'avais donc pas anticipé, et que j'étais vraiment impatiente de m'y plonger.

En revanche, avant de rédiger ce billet, j'ai relu mes avis sur les premiers opus. Conclusion sur le troisième : « Mariage mixte et choc des cultures, difficultés conjugales, petits et gros problèmes du quotidien d'un enfant, vie au Moyen-Orient dans les années 80 (pauvreté, pénurie, corruption...), religions. Riad Sattouf démontre encore son talent pour rendre compte des observations et sentiments d'un enfant, sans mièvrerie, avec la candeur et la brutalité de cet âge. C'est instructif, parfois émouvant et souvent drôle. Toujours très juste, en tout cas. »



Je signe et persiste pour ce quatrième volet, mais le ton de l'album change. C'est moins léger, moins drôle, et cette lecture m'a même souvent rendue triste à pleurer : à l'adolescence, on prend la vie avec moins d'insouciance, et le ciel s'obscurcit pour Riad avec les terribles querelles parentales.



Fin en cliffhanger.

Vivement la suite, pour savoir si...
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L'Arabe du futur, tome 3 : Une jeunesse au ..

1985, le petit Riad a maintenant 7 ans. La famille est toujours installée à Ter Maaleh, en Syrie. Tandis que son père, Abdel-Razak, donne des cours à Damas, sa mère, Clémentine, reste à la maison, à s'occuper de son petit frère, Yahya. Elle se désole parfois d'habiter dans ce village reculé, loin de la ville, d'autant que les conditions de vie sont parfois pénibles. Riad, lui, continue sa scolarité, en troisième année à l'école du village. Élève très doué, il ne ramène que des bonnes notes à son papa. Noël approchant, sa maman veut célébrer cette fête chrétienne. C'est l'occasion pour Riad d'expliquer ce qu'est Noël à ses cousins et qu'il leur suffira d'écrire une lettre au Père Noël pour recevoir des cadeaux. Sous l'influence de sa propre mère, Abdel-Razak décide de circoncire son fils qui appréhende aussitôt mais qui se réjouit de montrer à ses cousins qu'il n'est pas juif...



Avec ce troisième volet, l'on continue de suivre la jeunesse du petit Riad en Syrie. Les ingrédients ne changent pas d'un tome à l'autre : c'est bourré d'anecdotes croustillantes, drôles ou émouvantes. L'on ressent un peu plus l'écart qui se creuse entre les parents de Riad, elle n'aspirant qu'à une seule chose : rentrer en France et offrir une vie plus décente à ses enfants. Elle s'affirme enfin, elle qui était effacée dans les tomes précédents. Mais, le père de Riad, lui, a semble-t-il, d'autres projets. L'on retrouve avec plaisir les aventures de Riad et sa famille. Ce dernier, de par son âge et sa candeur, pose un regard bien différent sur la Syrie. L'auteur croque avec humour, intelligence et tendresse ce petit bonhomme ainsi que le monde musulman. Des souvenirs touchants et amusants servis par un trait naïf mais efficace.
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L'Arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au ..

Sixième et dernier opus des mémoires de Riad Sattouf.



L'adolescent qui se cherche finit par trouver sa voie : il deviendra dessinateur. Il réussit à financer ses études, à Nantes puis à Paris, en commençant à travailler. On sait où cela le mènera.

En parallèle, il tente de soutenir sa mère qui cherche toujours à faire revenir le dernier frère que le père a emmené en Syrie. Il faudra le printemps arabe de 2011 et la mort du père pour que les enfants soient enfin réunis.



Si les 5 premiers tomes faisaient en quelque sorte l'éloge de la lenteur (5 tomes pour couvrir les 16 premières années de la vie du petit Riad). Le temps s'accélère dans ce sixième tome, qui couvre les 17 années suivantes de l'existence du jeune homme. La narration devient beaucoup plus rythmée, moins contemplative.

On y retrouve le trait de dessin de l'auteur, et son sens du récit. Cela confirme, s'il en était besoin, qu'il a bien raison de ne pas se contenter d'être un illustrateur.

Ce dernier tome frustrera peut-être certains lecteurs, mais la série est un peu à l'image de la thérapie suivie par Riad Sattouf : il faut plus de temps pour évacuer les traumatismes de l'enfance que pour balayer les troubles de l'adolescent et du jeune adulte.

Un fin de série en forme d'apothéose.
Lien : http://michelgiraud.unblog.f..
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L'Arabe du futur, tome 4 : Une jeunesse au ..

"Al-maktoub", "Al-qadr"[القدر] ou les (très) sales tours du Destin...



Le père du petit Riad (désormais ado) vire gros bourrin ; avec ses représentations à trois balles, on le sent mûr pour rejoindre les rangs des "Frérots" [Frères musulmans] ou des futurs "daëchiens" [à cervelle-format-pois-chiche-sonnant-bien-creux-dans-leur-triste-calebasse]...



Bref, Riad souffre en silence.



Et le lecteur, lui, compatit.



L'auteur ne fait pas de cadeau à son daron et n'enjolive point la "connerification" (peu glorieuse et très sournoisement progressive) du mental paternel...

Le Père vire à Le Pen... (version salafiste)

La faute à un trop long séjour en Arabie Saoudite (où Mme Sattouf - avec infiniment de bon sens - refuse de l'accompagner...).



C'est clair désormais :

"L'Arabe du futur" sera Riad.

"L'Arabe qui déconne" sera son père.

Et leurs chemins semblent devoir - sans doute irrémédiablement - se séparer...

Et tout le monde ("Un Pôpa, une Môman et leurs trois z-enfants" comme disent les ceusses de "La-manif-pour-Tous") souffre comme un chien.



La maladie de la mère.

L'incroyable gentillesse du grand-père maternel (Charles, qui ressemble à Jacques Chirac) : Riad casse la vue en stéréo - en verre - où l'aïeul avait dix ans... Le grand-père oublie de le gronder.

La fin de l'enfance.

Les humiliations successives.

La cruauté "normale" de ce monde.



Le ton est évidemment beaucoup moins léger que dans les 3 tomes précédents (Riad enfant) qui avaient tous un beau parfum nostalgique et "fonctionnaient" avec un humour magnifiquement pudique, tendre et cruel... et surtout efficace.



Allons, puisqu'on vous dit que "L'Arabe du futur" (tomes 1, 2, 3, 4... et bientôt 5 !) sera LE chef d'oeuvre littéraire et graphique de ce début de (pourtant bien sinistre) XXIème siècle.



(S'il vous plaît, croyez-nous : nous n'exagérons point. :-D)



Avec quel talent vous nous charmez, Riad SATTOUF ! Merci à vous... et à toute votre famille (y compris bien sûr votre papa) de vous avoir conduit à "être" ce que vous êtes : un artiste unique au monde.
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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L'Arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au ..

Riad Sattouf continue la chronique de son enfance. Cet épisode est un peu plus sombre que les précédents. Riad arrive à l'adolescence : l'âge des premiers amours, platoniques ; celui où l'on quitte le collège pour le lycée ; le temps des idées noires ; et surtout, pour l'auteur, le conflit familial. Le père est rentré en Syrie, emmenant avec lui le petit frère, Fadi, que toute la famille veut faire revenir en France ; mais les démarches sont longues...



J'ai beaucoup aimé les quatre premiers tomes. J'ai été encore plus touché par ce cinquième : quand un ado ne parvient plus à nommer son père "papa" mais seulement "le père Satouff"...

Il y avait dans les premiers tomes une sorte de détachement : l'auteur portait en quelque sorte un regard extérieur, en recul, sur son enfance. La fin du tome 4 marquait une bascule : le départ du père, enlevant le 3ème fils, plongeait Riad dans le conflit familial.

Dans le tome 5, l'enfance est terminée. Le gamin n'en a peut-être pas envie, mais il s'implique aux côtés de sa mère, pour retrouver le petit frère plus que contre le père. Cela au tout début de l'adolescence, un moment où il y a la vie que l'on rêve (ou qu'on cauchemarde), et celle, très différente, que l'on vit. Le dessin, qui a gardé toute sa pureté, montre bien ces deux dimensions (fond blanc pour la réalité, fond rouge pour le reste). L'auteur semble plus impliqué dans son texte, moins observateur et plus acteur.

Textes et dessins constituent un assemblage réussi de transparence et de pudeur : Riad Sattouf nous dit beaucoup, sans doute pas tout, et le fait avec pudeur. Le lecteur n'a jamais le sentiment de devenir voyeur.



Bref, un album fort, sur une période sans doute difficile de la vie du dessinateur. Excellemment réussi !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Comment retranscrire en quelques mots le bonheur de lecture que j'ai ressenti ?

L'Arabe du Futur , c'est Riad Sattouf. Dans ce premier tome , il a entre 2 et 6 ans . Son père , Syrien, est venu faire ses études en France et est tombé amoureux d'une bretonne. Sa thèse obtenu, il quitte la France avec sa famille, peu content de la mention honorable !

La Lybie accueille la famille les bras ouverts... Pendant ce temps , lRiad se plaît à dessiner Pompidou !



Cette B.D. aussi drôle que poignante offre à travers la vie du jeune Riad et de sa famille une vision à l'instant des pays 'arabes ' que sont la Lybie et la Syrie. Culte de la personnalité des dirigeants , certes . Mais au delà des anecdotes truculentes dont est truffée la BD (les Syriens ne finissent pas leur maison car on ne paie des impôts que sur les maisons achevées, les maisons libyennes n'ont pas de serrure et si personne n'est dedans physiquement , une famille peut s'y installer quitte à "dégager" les précédents propriétaires), il y a un vrai regard politique dans cette œuvre.

Le père de Riad est le vecteur du malaise. Épris de liberté, il passe son temps à haïr Israël, à qualifier les sunnites de seuls véritables musulmans, engendrant l'admiration de Sadam Hussein en passe de botter les fesses des chiites iraniens.

Le père qui pense que la dictature dans les pays arabes est obligatoire si on veut exploiter tout le potentiel de cette population , bigote et feignante.

Un livre sans filtre mais intelligent , drôle, où l'humour adoucit les propos et la dureté de la situation, où les yeux d'un enfant qui découvre la vie atténuent les chocs culturels des différentes civilisations.



Enfin , pas de plaisir en BD si les dessins ne plaisent pas. Ici, des dessins sobres et des textes de taille idéale , ne surchargeant pas l'ensemble.

On notera les petites apartés qui nous plongent dans la tête du petit Riad , nous confrontent aux odeurs. Et puis , les couleurs associées à chaque pays, la France bleue, la Libye jaune et la Syrie rose.

Du génie à tous les niveaux.

Un livre nécessaire.

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L'Arabe du futur, tome 5 : Une jeunesse au ..

Je viens de déguster la cinquième livraison de L' Arabe du futur et le régal est toujours là pour moi, l'intérêt intact et toujours renouvelé.

Il faut dire que Riad Sattouf sait maintenir le suspens de son récit entre deux tomes!

Pas de jugement, chez Riad qui grandit, mais une observation juste et acérée, des souvenirs splendidement servis par cette bichromie bleue et rouge pour l'opus 5.

Cette cinquième partie est terrible, baignée dans uns sorte de spiritisme.

Il y a les rêves, les lectures de Lovecraft et le père absent qui s'est barré en Syrie avec Fadi, l'autre frère. Il y a cette maman dévastée, en colère, qui veut récupérer son troisième petit... L'aide des grand-parents ...Et riad qui pousse... collège, lycée, filles, dominants, profs ... Jusqu'à cette réapparition improbable...

Merci à vous ,Riad! prenez soin de vous et ne tardez plus trop à nous livrer le tome 6 de votre histoire.

Oh!.. Cette attente, à chaque fois, de vous retrouver!
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Riad Sattouf se souvient...



Seul rejeton d'un père Syrien et d'une mère Bretonne, le petit Riad détonne de par son épaisse chevelure blonde.



Contraints, pour des raisons économiques, de s'exiler en Lybie, les Sattouf n'imaginaient pas le choc de culture et de civilisation qui leur était désormais promis.

Puis viendront les années Bretonnes auxquelles succèderont les souvenirs Lybiens, autant de périples, autant d'images encore bien présentes dans un album de famille truffé d'anecdotes et digne de celui des Harlem Globetrotters...



Pudique, tendre, drôle et évocateur d'un contexte économique et social excessivement délicat ( notamment en terre Syrienne et Lybienne, merci aux humanistes reconnus qu'étaient Kadhadi et Al-Hassad ) , ces déracinés chroniques se dévoilent au gré des expéditions successives, offrant au lecteur des tranches de vie particulièrement touchantes et riches d'enseignement.



Le ton, a contrario des situations traversées, est léger et évocateur d'un passé familial aimant et soudé et ce, malgré l'âpreté des environnements rencontrés.



Le trait est simple, les couleurs pastels, et les personnages bavards sans jamais être ennuyeux.



L'Arabe du Futur de Riad Sattouf : au poil !

Désolé...

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L'Arabe du futur, tome 6 : Une jeunesse au ..

Je ne remercierai jamais assez mon amie de m'avoir prêté cet ultime tome ainsi que les précédents d'ailleurs et par la même occasion de m'avoir permis de découvrir Riad Sattouf ! C'est vrai que j'ai eu un peu de mal au début mais une fois habituée au style de l'auteur (très peu de couleurs - rouge, bleu principalement et des dessins assez particuliers car très épurés mais néanmoins très représentatifs des personnages, je suis vite devenue fan !



Dans ce dernier tome, Riad raconte comment il a réussi à percer dans le milieu très sélectif de la bande-dessinée. Après avoir suivi différentes écoles très prestigieuses à Paris; il signe un premier contrat chez Delcourt, d'abord en tant que simple illustrateur puis par la suite avec uniquement son nom sur les bandes-dessinées (ça y est, il est à la fois auteur et illustrateur) et malgré quelques débuts difficiles, son talent est enfin récompensé et surtout sa témérité ! Quant à sa mère, elle se bat toujours pour récupérer son troisième fils Fadi, que son père a enlevé et emmené avec lui en Syrie mais jusqu'alors sans succès ! Riad lui nous conte ses rencontres parisiennes, sa vie là-bas, pas toujours évidente mais il tient bon ! La preuve est ici entre vos mains chers lecteurs !

Il entreprend même une psychothérapie pour essayer de faire la paix avec son père, qu'il voit sans cesse commenter et critiquer tout ce qu'il fait et la France, lui qui n'aspire qu'à une chose, qu'il le rejoigne en Syrie mais pour Riad, il n'en est pas question ! Il ne pardonne pas ce que son père a fait tout au long de sa lente radicalisation, du mal qu'il a fait à sa mère et à toute sa famille par la même occasion ? Arrivera-t-il à lui pardonner et surtout à être enfin en paix avec lui-même ?



Un roman graphique, bande-dessinée, autobiographie percutante qui ne peux pas laisser le lecteur indifférent ! Un dernier tome qui s'achève dans la lignée des précédents, avec de l'humour parfois mais aussi beaucoup de déboires, bref la vie quoi ! A découvrir et à faire découvrir !
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L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au ..

Riad, un petit blondinet bouclé de 2 ans

pas plus haut que trois pommes,

né d'un père Syrien et d'une mère bretonne

quitte la France avec ses parents pour s'installer en Lybie.

Son papa a trouvé un poste à l'université de Tripoli.

Le petit ethnologue en herbe

livre ses première impressions

Ici, tout change de l'hexagone

les odeurs sont plus subtiles,

et les traits plus figés.

Pas de propriété privé

Mais c'est pour autant l'anarchie...

tout le monde fait la queue leu leu... pour s'approvisionner.

Et ses nouveaux copains sont intrigués par la couleur de ses cheveux.

De retour quelques temps en France, le dépaysement total de la Bretagne

avant un nouveau départ pour la Syrie.

Des bulles et des silences qui en disent long...

L'arabe du futur...un vrai regard.

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L'Arabe du futur, tome 2 :  Une jeunesse au..

Enchanté par les débuts dans la vie du petit Riad, je me suis jeté avec délectation et impatience dans ce second tome qui nous narre un an de l'existence de la famille Sattouf. Et le plaisir fut le même , la surprise en moins.



Riad est retourné en Syrie et va débuter à l'école , ce lieu où l'on apprend le coran et l'hymne national. Dans la cour, c'est la haine d'Israël qui retient toutes les attentions.Coincé entre deux civilisations, il ne demande qu'à apprendre et à se faire des amis.

Son père essaie de se faire une place dans la société locale tout en tentant de s'occuper de sa famille. Quand à sa mère, elle se désespère dans un pays où il manque de tout et où elle n'a rien à faire.



Deuxième tome aussi achevé que le premier. Tout est bien , les couleurs, les petites notes qui nous plongent dans la tête de Riad, la vision d'un enfant d'un monde cruel , l'évolution du père , la détresse de la mère, le contraste avec le retour en France pour les vacances.

Il y a de l’humanité, de l'amour entre les parents qui font de leur mieux avec leurs cultures pour vivre ensemble.

Je retiendrai particulièrement l'image des femmes qui est renvoyée.

Réduites à rien dans le village , finissant les restes du repas des hommes qu'elles servent à longueur de journée, et tuées pour enfanter hors mariage , on les retrouve "occidentalisées" dès qu'elles sont bien mariées, parlant anglais et mangeant à la tables des hommes.



Que du bonheur de lecture, du rire, des larmes , des interrogations , une stigmatisation du régime syrien et ces dessins si évocateurs, sublimés par les couleurs.

Et le peuple syrien qui tente de survivre comme il le peut dans des maisons fissurées , prenant l'eau où tout semble compliqué !

Vivement le tome 3.
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