Je ne sais même pas comment j'ai fait pour tenir tout ce temps, un an ou presque, je ne saurais même pas le dater, aujourd’hui quand j'y pense c’est comme un brouillon figé de jours et de nuits, un temps indéfini et glacé interminable. Moi, le plus souvent, j'étais comme une poupée mécanique, et à l'intérieur, je m'étais recroquevillée dans une grotte, qui sait, peut-être dans un ventre, le mien, j'étais redevenue un fœtus, un être en devenir, et j'attendais pour ressortir, parce que je ne savais pas comment être moi et être mère. p. 254