Lily-Belle de Chollet consacre son nouveau roman '
Le Bleu des souvenirs d'été' (
Didier Jeunesse) à un âge bien particulier, où tout se vit intensement : l'adolescence. Dans ce livre, il est question de souffrance, de non-dits et de famille, à travers l'histoire de trois jeunes femmes.
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- Astrale, ça suffit maintenant. Grandis un peu. Tu ne vas pas pleurnicher sur ta maman toute ta vie, quand même !
- Grandir? Je ne fais que ça, grandir ! Si tu passais un peu plus de temps avec moi, tu t'en rendrais peut-être compte. Et si tu lui parlais comme ça, à Maman, ça ne m'étonne pas qu'elle soit partie !
[...] elle répétait n'avoir pas partagé grand-chose avec lui, mais c'est le poids de ce qu'elle aurait pu partager qui l'écrase aujourd'hui.
Elle a toujours honte. Et lorsqu'elle appuie sur le bleu du souvenir, elle se saoule de peine.
Parapluie en main, les pieds mouillés à cause de ses tongs, elle longea la promenade qui courait au bord de l'océan, soudain euphorique. Elle n'avait rien à faire. Elle n'était pas pressée. Pas de devoir à rendre, pas de covoiturage à attraper, pas d'amis à écouter, pas de sœur à surveiller, pas de parents à réconcilier. Elle était libre.
Il parait que ce qui compte, c'est d'essayer. D'essayer encore et encore, de se relever lorsqu'on tombe, de batir des victoires sur ses échecs.
Au loin, la mer est bleue, elle aussi, bleue comme ces souvenirs d’été qui s’entrechoquent et qui se superposent, grande mosaïque mouvante, en perpétuelle reconstruction.
Parce qu’il y a des gens qu’on ne veut pas laisser s’échapper. Même quand ils nous on fait du mal, même quand ils ont commis les pires erreurs. Parce qu’on sait que ces gens-là ont un bon fond et qu’on les aime. Parce qu’on a envie de renouer. Parce qu’on sait que ça peut valoir le coup. Même si on risque de se tromper. On prend, ce risque. On le prend, car la vie est trop courte pour les regrets.
– Grandir ne devrait pas signifier qu’on renonce aux petits bonheurs. Ça devrait signifier qu’on en découvre des nouveaux.
– Je crois qu’on a grandi de travers.
– Non. Je crois qu’on a grandi entourées de travers.
C'est elle, ça ? Cette fille, là, dans le miroir ? Avec ses bras spaghettis et ses coudes proéminents, avec sa cage thoracique dessinée comme pour en étudier la composition, avec ses fesses plates, avec ses cheveux ternes et abîmés, avec ce teint
cireux et ce regard halluciné?
Comment a-t-elle pu devenir cette fille-là ? Elle n'a jamais voulu devenir cette fille-là !
Grandir ne devrait pas signifier qu'on renonce aux petits bonheurs. Ça devrait signifier qu'on en découvre des nouveaux.