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Critiques de David Bry (568)
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Au nom de nos rêves

Un roman choral qui réunit 11 écrivains qui font parler des acteurs ( étudiants ou animateurs) d'une association d'aide aux étudiants en difficulté matérielle qui s'occupent en toute discrétion de l'Association Liens Publics qui fournit des vivres et un lieu pour se rencontrer.

En difficulté car les versements trop insuffisants de leurs parents ou d'une aide publique tardent à arriver ou ne suffit pas à les nourrir, les vêtir correctement.

Le confinement , qui a isolé les étudiants dans leurs chambrettes, a été catastrophique pour les liens sociaux dont ils ont besoin.

Gros souci pour cette association bien utile animée par Espérance ; le propriétaire des lieux veut vendre les locaux.

Nola, jeune étudiante qui a besoin d'aide pour boucler ses fins de mois, voit apparaître le nom de son grand-père en tant que propriétaire. Est-ce bien lui ? Il y a bien longtemps qu'elle ne l'a pas vu. Il a la réputation de ne penser qu' à lui et d'être très radin.

De page en page, d'auteur en auteur ou d'auteure en auteure, nous vivons avec ces jeunes et leur réalité pas toujours rose. Si en plus d'étudier dur et sec, on doit encore se batailler pour son bien-être, c'est bien difficile.

Et pourtant ça existe de telles situations. Les médias nous ont assez sensibilisés pendant le confinement.

Une très belle initiative à laquelle 11 écrivains ont participé en reversant leurs droits d'auteur à Linkee : la première association française de distribution alimentaire aux étudiants.



Merci à Babelio et aux éditions ScriNeo pour m'avoir permis de lire le roman. On peut le nommer " roman " car les onze auteurs ont fourni un travail de coordination pour nous livrer un récit qui a bien un début, une fin, des rebondissements et une suite logique après chaque prise de plume des écrivains.

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Le garçon et la ville qui ne souriait plus

Une ode à la différence et à l’acceptation de soi malgré le regard des autres.



Livre découvert lors d’une masse critique de l’an dernier et acheté en format poche lors d’un récent passage en librairie. Je trouve la couverture de celui-ci beaucoup plus jolie que l’édition d’origine. Je ne suis pas adepte des titres à rallonge mais le résumé m’avait intrigué. Je ne connais pas du tout cet auteur.



On y découvre un Paris du 19ème siècle bien différent du nôtre où tous les anormaux (handicapés, obèses, voyants, homosexuels, …) sont écartés de la société et vivent reclus sur l’île de la cathédrale. Notre personnage principal est un jeune homme de 15 ans, fils de bonne famille, qui court les rues le soir quand tout le monde dort. Quel secret cache-t-il ? Le langage des anormaux est très original, bourré d’argot. Le style de l’auteur est très agréable, très visuel dans ce Paris d’un autre âge et en même temps pas du tout ennuyeux. J’ai suivi assez rapidement les pas de Romain avec beaucoup de curiosité et de plaisir. Il n’a pas froid aux yeux malgré son statut et sa jeunesse. On n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer avec Romain et ses amis, il y a quelques moments de calme mais le reste va à 100 à l’heure. J’étais tellement dans l’histoire que j’en avais le cœur qui battait au même rythme. À cause de la fatigue, je n’ai pas réussi à le lire aussi vite que je l’aurais voulu mais je n’ai pas perdu le fil de l’histoire et j’avais toujours hâte d’y retrouver Romain, Lion et les autres.



Comme vous l’aurez compris, j’ai eu un gros coup de cœur pour cet univers désenchanté mais tellement extraordinaire par sa diversité et son sujet original traité avec brio. On peut tirer bien des enseignements de cette histoire mais également des jugements sur notre propre histoire. Son style est fluide et très agréable malgré le parler de la Cour des Miracles. Dans le contexte, il est facilement compréhensible sinon il y a un lexique à la fin du roman. Je vous conseille donc très fortement de découvrir ce one-shot au sujet original et son auteur. Pour ma part, il s’agit d’un nouvel auteur français à suivre.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Au nom de nos rêves

C’est vrai qu’on passe souvent à côté de gens dont on ne connait rien, dont on ne se doute pas du tout de la tragédie de leur vie, ou tout simplement des grosses difficultés qu’ils rencontrent.

Pour moi, c’était le cas en ce qui concerne les étudiants en situation précaire, ceux dont les parents ont toutes les peines du monde à financer les études et qui doivent impérativement trouver un petit boulot pour s’acheter de quoi manger !



C’est pendant le confinement que leur situation a été révélée, car beaucoup ont perdu leur travail – dans les cafés, dans les boutiques etc.- , et en Belgique, la télévision a relayé leur problème.



Mais c’est surtout avec cet ouvrage, un petit roman narré par 11 voix (et 11 auteurs et auteures), que je me suis vraiment rendu compte de l’énormité de leur cas.

Ces jeunes en détresse (et souvent aussi en détresse psychologique) sont heureux de connaitre l’association « Liens publics » et de bénéficier de son aide. Celle-ci se charge de les ravitailler, mais aussi de les maintenir en contact, de créer des échanges. La solidarité n’est pas un vain mot, ici ! Car pendant le confinement, terrible pour certains d’entre nous, beaucoup d’étudiants isolés et/ou sans le sou ont sombré.

Et puis soudain, le drame : le propriétaire veut vendre leur local. Ces jeunes vont se révéler à eux-mêmes…



Merci à Babelio pour son opération Masse critique privilégiée, j’ai découvert ainsi 11 récits ma foi fort bien écrits, ainsi que l’association Linkee, contre le gaspillage alimentaire et pour la redistribution aux plus démunis, à laquelle les droits d’auteur seront intégralement versés.



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Au nom de nos rêves

Je remercie chaleureusement les éditions Scrinéo et Babelio pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée du roman : Au nom de nos rêves.

Nola vit dans une chambre de bonne. Marwan travaille la nuit pour payer ses études. Célian ne sort plus de chez lui depuis le confinement.

Entre angoisse et précarité, leur seul refuge est l’association « Liens publics », un espace de solidarité et d’espoir pour les étudiants. Benjamin et Espérance, les bénévoles, y apportent réconfort, repas et soutien.

Jusqu’au jour où Roger, le propriétaire du local, vend le local. Alors que l’association risque de disparaître, ils décident de se battre ensemble pour la défendre.

Parviendront-ils à sauver ce lieu qui les unit ?

Au nom de nos rêves est un ouvrage collectif écrit par 11 écrivains qui ont décidé de reverser leurs droits d'auteur à Linkee : la première association française de distribution alimentaire aux étudiants.

Je trouve l'initiative excellente surtout vu l'augmentation du coût de la vie. Il est évident que cela devient compliqué pour tous, à commencer par les étudiants qui ont été fort touchés suite à la COVID et continuent à l'être.

Nous découvrons des jeunes gens touchants, qui font face à des difficultés, notamment pour se nourrir.

Heureusement, une association est là pour eux. Son nom : « Liens publics ». Elle encourage l'entraide et surtout apporte solidarité et espoir à des jeunes qui n'en n'ont pas toujours.

Quand l'association risque de ne plus exister car le local va être vendu, les jeunes décident de s'unir pour défendre « Liens publics ».

Nola monte au créneau, elle n'est évidemment pas la seule. La différence avec ses camarades est qu'elle se rend compte qu'elle connaît très bien le propriétaire du local.. Assez pour le faire changer d'avis ?? Pas sur, malheureusement..

Au nom de nos rêves est un roman qui parle de la précarité des étudiants, de l'entraide, de la solidarité, de l'amitié aussi.

Un joli livre écrit à 11 voix et 22 mains, ce qui ma foi ne se sent pas trop. J'ai été surprise car l'ensemble est assez homogène, ils ont réussi à avoir certes chacun leur style mais c'est fluide. On ne se dit pas tiens là c'est pas le même auteur que là !

Je n'ai pas eu de coup de cœur tout en appréciant ma lecture. J'ai passé un bon moment en compagnie de tout ce petit monde.

Une bonne surprise qui mérite quatre étoiles :)
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La Princesse au visage de nuit

S’il y a bien deux atouts que je retiendrais chez « La Princesse au visage de nuit », ce sont l’ambiance et le design ! En effet, les éditions de L’Homme sans nom ont fait un très bon travail sur le maquettage : la couverture est magnifique, les intérieurs sont colorés, tandis que l’on distingue plusieurs branchages à chaque chapitre et à toutes les parties. C’est superbe ! Rien qu’au niveau du rendu, j’étais déjà en admiration du livre-objet ! Or, le résumé alléchant m’avait également attirée : il annonçait un huis-clos mystérieux où se mélangent le fantastique et le thriller/polar. Voilà un cocktail qui me plaît toujours ! Cet ouvrage n’a pas fait exception. Dès les premières pages, David Bry a su m’emporter dans son univers sombre, brutal, secret, magique et addictif. Si vous êtes un(e) adepte de thrillers fantastiques, vous serez ravis de trouver tous les éléments promettant une chouette lecture : un village rempli de non-dits, des meurtres, des drames, une légende sinistre et sanglante, des habitants cachant des choses ou ayant un comportement louche, des faits inexpliqués à la limite du mystique, etc. L’auteur maîtrise vraiment bien les codes du genre ! Si vous cherchez une lecture de saison ou quelque chose à vous mettre sous la dent pour Halloween, vous devriez être conquis. Pour ma part, j’ai adoré l’ambiance, au point que j’avais du mal à m’arrêter de lire…



Comme l’indique le titre, ce roman va tourner autour de la légende de la Princesse au visage de nuit, un spectre réalisant les souhaits les plus chers, mais à un prix colossal… Bien que j’aurais souhaité un approfondissement de cette fameuse Princesse, j’ai été sous le charme de cette idée d’être malélfique. On se demande réellement s’il est réel ou si c’est un conte narré et entretenu par les habitants à la manière du film « Le village ». Qu’arrive-t-il à Hugo, ce jeune éducateur pour adolescents, ayant quitté ce village natal pour vivre à Paris ? Ses parents ont-ils eu un accident ou bien est-ce plutôt quelqu’un de malintentionné qui les a assassinés ? À moins que ce soit plutôt l’œuvre de la Princesse ? Aux côtés de ce jeune homme perdu, on va essayer de démêler le vrai du faux. On va également enquêter sur son passé torturé. En effet, lorsque Hugo a quitté Saint-Cyr, il n’a pas qu’emporté ses bagages : il y a un poids lourd sur ses épaules… Que s’est-il passé pour qu’il décide de ne plus revoir sa famille ? D’où vient son amnésie ? Pourquoi cracher sa rancœur lors de l’enterrement de ses géniteurs ? Cette double enquête fut terriblement intéressante ! Comprendre ces deux affaires fut intrigant et prenant.



Ainsi, je ne me suis jamais ennuyée. Les chapitres défilaient tous seuls… Pourtant, à y réfléchir, certains lecteurs n’apprécieront peut-être pas le rythme. C’est lent, mais constant, digne de Stephen King. L’action est surtout présente dans le dernier tiers de l’ouvrage. En ce qui me concerne, les mises en place lentes mais progressives ne me dérangent pas… Surtout si l’auteur propose une bonne atmosphère comme celle-ci ! Je me sentais bien au cours de cette lecture, tandis que je savourais la plume fluide, entraînante et efficace de David Bry. Celui-ci parvenait systématiquement à éveiller mon intérêt, que ce soit à travers les flash-backs de Hugo, les rebondissements, le mystère des personnages secondaires ou encore cet étrange décompte avant le solstice d’été…



« La Princesse au visage de nuit » propose tout un éventail de personnages troubles, avec des failles et des secrets. Hugo fut un héros intéressant auquel je me suis finalement attachée durant les cinquante dernières pages. J’ai aimé sa personnalité, ses valeurs, ses convictions ainsi que sa détermination malgré toutes les horreurs qu’il a traversées. Sophie, la sœur d’une amie d’antan, fut également un protagoniste dont j’ai aimé l’évolution. Sa relation avec son aînée m’a terriblement émue, en particulier dans les ultimes chapitres. En revanche, je n’ai pas accroché avec les autres personnages. Même si j’ai aimé leur rôle, les habitants de Saint-Cyr m’ont paru assez caricaturaux : la vieille folle, le vicomte, l’antiquaire, le commissaire, etc. Seul le prêtre m’a semblé être le plus nuancé. Du côté des amis parisiens, j’avoue m’être longtemps demandé quel serait leur utilité dans le récit. J’avais plutôt l’impression que leur intervention nuisait à la dynamique du texte. Finalement, leur présence fut importante lors du dénouement. De plus, ils ont permis à Hugo de réfléchir sur son passé, d’emprunter le chemin de la résilience et d’avoir un but. Ce n’est donc pas une mauvaise chose (même si, je l’avoue, j’aurais néanmoins pensé qu’ils interviendraient davantage…). La seule chose sur laquelle je n’arrive pas à faire une impasse, c’est malheureusement sur la fin : j’ai trouvé les réponses trop expéditives. Tout s’est conclu avec une vitesse déconcertante et pas de la façon que j’espérais. J’attendais beaucoup plus d’imaginaire. Le soufflet est un peu retombé. C’est dommage, car David Bry avait réussi à me captiver.



Je remercie Amanda avec qui j’ai lu ce roman. Comme toujours, j’ai adoré nos échanges, nos suppositions (surtout sur la Princesse ou sur la vieille Lisienne) et notre envie commune de dévorer frénétiquement les chapitres. Même si nous aurions espéré un peu plus de fantastique et même si nous n’avons pas été convaincues par le dénouement, nous avons été transportées par l’ambiance ainsi que par le concept de cette créature des bois. Pour ma part, je compte bien noter ce livre dans la sélection du PLIB, car je me suis régalée pendant les trois-quarts du récit et c’est ce qui compte à mes yeux… Merci aux éditions de l’Homme sans nom pour la découverte.
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Que passe l'hiver

Ce que j’ai ressenti:





▪️Des fils et des flocons par milliers…



Que passe l’hiver mais que reste le charmant souvenir de cette histoire, une fois la féerie rencontrée au pied de la montagne du Wegg… Quel roman mais quel roman! Tout un univers de blanc et de magie qui prend vie en tournant les pages, et que de tragédies dans la pureté de ce paysage! C’est un roman Fantasy enchanteur et mystérieux qui tisse son intrigue au cœur de la fête du Solstice d’hiver, quand les flocons tombent tellement drus, que la force des traditions et des contes oraux prennent enfin tout leurs sens. Des liens et des destins qui s’entrelacent au cœur de la Clairière. Des fils d’amour, d’amitié mais aussi de haine et de pouvoir féroce qui prennent leurs origines dans un lieu secret. Des Clans réunis pour perpétuer les souvenirs et les promesses d’engagements. Stig Feyren assiste à sa première cérémonie et se réjouit déjà de mêler son fil de destin à son clan, si tordu soit-il…Mais il ne se doutait pas que c’est lui, le cœur du nœud, et d’un battement d’ailes, il nous fera voyager dans cette communauté étrange et lointaine…



"-Tout est dans le cœur des hommes, Stig, le pire comme le meilleur."



▪️Des fils et des ailes déployées…



David Bry nous entraîne dans une histoire envoûtante au milieu de clans aux pouvoirs magiques, avec des croyances et prophéties d’un autre temps. Des êtres capables de se transformer, de disparaître, de passer au travers des frontières, de deviner les futurs. Et le temps Que passe l’hiver, je me suis laissée allée avec plaisir dans cet environnement glacé. J’aurai aimé voler juste à côté du corbeau et de l’aigle, caresser le roi-cerf, me mesurer à la force de l’ours, me perdre dans les yeux des prophétesses…La magie d’un conte tient à celui qui le raconte. Et David Bry le fait avec tant de passion et d’enchantement, que ce moment de lecture a quelque chose de merveilleux. On part à l’aventure, et on y croit parce que l’atmosphère est là, givrée et teintée de danger, lumineuse autant que sombre. J’ai adoré son héros, Stig. Attendrissant, en transition vers son destin d’adulte, c’est un personnage très réussi, avec ses doutes et son idéalisme. Je me suis prise aux jeux de cette symbolique de fils qui viennent se mêler autour de ces augures néfastes et c’était juste fascinant, à vous en faire pulser vos points cardinaux…



"-Et que certains d’entre nous devront sans doute disparaître, avant que passe l’hiver."



▪️Des fils et des vers sublimes…



Et s’il ne faudrait ne retenir qu’une chose, c’est la poésie qui surgit de ses pages. La poésie qui s’impose entre les strates de pouvoirs, celle qui resplendit de beauté dans les paysages réinventés, celle qui dynamise un héros dans son complexe d’infériorité…La poésie, qui commence chaque nouveau chapitre, qui fait le lien entre tous ses multiples personnages et leurs destins. La poésie comme fil tenu qui tient toute une histoire, grâce à son pouvoir élévateur. Il est peut être temps maintenant pour vous d’allez découvrir cette folle histoire d’un jeune poète au pied bot, et n’attendez pas Que passe l’hiver pour vous laisser charmer par les festivités de ce solstice…Une très belle découverte et une ambiance que je ne suis pas prête d’oublier…







Les rêves ne meurent jamais

Seuls, emportent avec eux

Les cœurs et les âmes;

N’y laissent que des larmes.











Ma note Plaisir de Lecture 9/10




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Elfes et Assassins

Cinquième anthologie parue dans le cadre du festival des Imaginales d'Epinal, « Elfes et assassins » nous propose de découvrir les textes de treize auteurs français, tous très réputés dans le monde des littératures de l'imaginaire, de Pierre Bordage à Fabien Clavel en passant par Xavier Mauméjean ou Fabrice Colin, qui se sont penchés sur ces deux personnages extrêmement ambiguës que tout lecteur de fantasy est amené à rencontrer de façon récurrente. Tout comme le précédent opus, « Reines et dragons », on retrouve Sylvie Miller et Lionel Davoust en tant que directeurs de publication, un duo qui fonctionne décidément remarquablement bien. La qualité est en effet au rendez-vous, et si certains textes se révèlent évidement plus réussis et plus marquants que d'autres, nous n'en avons pas moins affaire à un ouvrage très divertissant et jamais monotone ou répétitif. On retrouve ainsi avec plaisir dans quelque uns de ces textes l'univers de certains auteurs comme le Vieux Royaume de Jean-Philippe Jaworski ou encore la ville enchantée de Panam de Raphaël Albert, tandis que d'autres optent pour un cadre plus contemporain, uchronique, historique, ou encore fantastique.



Sans grande surprise, la nouvelle la plus aboutie de l'anthologie reste en ce qui me concerne celle de Jean-Philippe Jaworski (« Le Sentiment du fer ») dont le talent n'est plus à prouver mais qui parvient encore et toujours à surprendre. On y retrouve la ville de Ciudalia, décor de son premier roman « Gagner la guerre », dans laquelle on suit les péripéties d'un Chuchoteur (célèbre guilde d'assassins) chargé d'une bien curieuse et périlleuse mission sur fond de complots politiques. Du rythme, un style percutant, des retournements de situation inattendus...., les ingrédients restent les mêmes et encore une fois cela fonctionne. Parmi les textes les plus mémorables figurent également ceux d'Anne Dugüel, également connue sous le pseudonyme Gudule, (« Le sourire de Louise »), histoire glaçante d'un amour fusionnel entre une mère et sa fille qui tourne à la tragédie, ou encore de Jeanne A. Debats (« Eschatologie d'un vampire ») qui possède décidément un style très direct, bourré d'humour et d'ironie, qu'elle met au service d'une histoire originale et d'un personnage haut-en-couleur. D'autres nouvelles méritent également le détour, que ce soit pour la poésie et la profonde mélancolie qu'ils dégagent (« Sans douleur » de Fabrice Colin et « Grise neige » de Johan Héliot), ou au contraire pour leur humour ravageur (« Du rififi entre les oreilles » d'Anne Fakhouri).



Que ce soit par le biais de la tragédie, de l'horreur, de l'épique ou de l'humour, les treize nouvelles proposées dans cette anthologie ne manqueront pas de ravir les amateurs de fantasy qui auront ainsi le plaisir de se plonger dans les textes inédits de ces grands auteurs qui auront été particulièrement inspirés par le thème de cette année 2013. Voilà un bien bel hommage rendu à ces deux figures particulièrement représentatives du genre que sont l'elfe et l'assassin.
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Le Chant des géants

L’histoire qui nous est contée (oui oui le roman commence comme un conte, mais sans vous spoiler, il n’y a pas de fées), va nous emmener sur l’ile de Oestant, où dorment trois géants, et ces différents royaumes.



Il m’a fallu une centaines de pages pour bien rentrer dans l’histoire, mais une fois ce cap franchi, je n’ai pas lâché ma lecture. Trahison, complot familial, conquête, tous les ingrédients utilisés par l’auteur font de ce roman un vrai régal de lecture.



L’attachement aux personnages est inévitable, même pour les plus antipathiques. D’un côté Bran, fils cadet, et de l’autre Ianto, à qui il voue une admiration sans borne. Mais c’est sans compter sur la soif de pouvoir du futur Roi. Les deux frères vont donc s’affronter, autant sur le champ de bataille que pour le coeur de Sile, fille de leur ennemi. J’ai également apprécié la relation entre Bran et son lige Caem, une belle complicité et un dévouement sans faille de ce dernier.

La mère des deux princes a également sa part dans l’histoire, et ce sentiment de déchirement d’être entre ses deux fils.



Tout va s’enchaîner avec beaucoup d’action, et j’avoue que certaines parties m’ont laissé un peu sur ma faim, J’aurais aimé avoir plus de détails sur les fameux géants, à l’origine de l’ile de Oestant, mais aussi sur les motivations de Ianto. Bref, c’est un roman que j’ai beaucoup aimé, et forcément j’aurais aimé qu’il dure un peu plus :) .



Un roman qui était dans ma PAL numérique, mais je suis ravie que le livre ait été disponible dans ma médiathèque. Car il faut bien avouer que l’objet livre est magnifique, la couverture tout autant que les illustrations intérieures, qui nous plongent complètement dans un vieux grimoire, parfait pour ce conte. C'était donc un vrai plus pour cette lecture particulièrement.
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La Princesse au visage de nuit

Ce que j’ai ressenti:



« La princesse au visage de nuit est de retour. »



Qu’est-ce qui pousse une légende à devenir si forte? Qu’est-ce qui l’emmène à imprégner un lieu, les esprits, des destins? La malédiction de la princesse au visage de nuit pourra sans doute, vous éclairer…Au pire, suivez les lucioles…



Je me pose toujours, en ouvrant un livre de conte, cette question de savoir quelle est la part de vérité? Car si le conte emmène son lot de merveilleux, il ramène aussi, une part de sombre réalité tenace…Et avec cette lecture, on commence d’ailleurs, dans l’orage et ça finit dans l’obscurité, et entre, il y a une ambiance assez lourde qui nous maintient dans un malaise oppressant…Le compte à rebours est fixé, et même si il a un petit côté « magique », on sait qu’il va se passer quelque chose. Quelque chose de dramatique. Mais on est tellement happé par l’atmosphère trouble de ce petit village de Saint-Cyr, que la curiosité l’emporte sur l’angoisse…



J’aurai presque envie d’enfiler les oripeaux pour aller discuter avec cette princesse cachée au fin fond de son antre, parce que finalement, même si elle incarne une fatalité évidente, c’est quand même vers elle, que se tournent les enfants. C’est ce qui m’a bouleversée. Vraiment bouleversée. Que ces enfants, ne croient non seulement plus, en une justice divine, mais pire encore, en la justice des hommes, et cherchent dans une figure insaisissable, l’espoir d’une réparation des torts…C’est horriblement triste…



La princesse au visage de nuit est un mélange de fantastique et de thriller, qui nous sensibilise sur la maltraitance infantile. Un page-turner captivant, qui fait resurgir toutes nos peurs enfantines. Derrière l’univers très réussi de cette forêt mystérieuse, avec tout ce folklore d’êtres récurrents des contes, le véritable problème qui transparaît dans la réalité, c’est bien les violences multiples auxquels, les enfants doivent faire face. On va suivre, dans deux temporalités différentes, ces victimes et leurs évolutions suite à ces traumatismes.



J’ai été touchée par cette histoire et encore une fois, charmée par la plume et la sensibilité de cet auteur. L’amitié, l’entraide, la bienveillance, la confiance, la parole restent les meilleurs moyens de lutter contre les pires démons, qu’ils soient réels ou imaginaires…



Alors, êtes-vous prêts à partir à la rencontre de La princesse au visage de nuit?
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Que passe l'hiver

Certaines découvertes ne se font qu’une fois le passage en format poche effectué : Que passe l’hiver, de David Bry, est d’abord sorti chez les éditions de l’Homme Sans Nom (HSN), mais c’est par sa version Pocket, grâce à l’envoi par Charlotte Volper, nouvelle directrice du pôle Imaginaire de Fleuve Éditions (merci à elle !), que j’ai pu en faire la découverte.



Lutte de clans au fin fond de l’hiver

Que passe l’hiver est un roman montrant les tensions qui surviennent lors d’une cérémonie rituelle. La société que nous narre David Bry est divisée en quatre clans, chacun avec un territoire limité mais surtout avec un pouvoir particulier : le clan des Feyren possède la faculté de se transformer en n’importe quelle créature ; les Dewe ont la capacité à marcher entre le Voile et le monde des humains ; les Oren peuvent s’approcher du cratère de la Montagne du Destin pour sentir frémir au bout de leurs doigts les fils du destin et ainsi voir toutes les possibilités du temps ; et les Lugen, enfin, peuvent parler aux esprits. Tous descendent des Ordrains, les gardiens du Wegg où se déroule l’histoire et dont le chef est le roi de l’hiver, maître des hommes et de la Clairière, qui arbore sur son crâne de beaux et puissants bois de cerfs. C’est du clan des Feyren que vient Stig, jeune homme au pied bot, héros qui découvre cette réunion ancestrale entre les clans. Il se pose beaucoup (beaucoup) de questions, notamment quand débute sa petite enquête personnelle sur ce qui lui semble être une mort intentionnelle.



Sur un rythme polar

Ainsi, le jeune Stig se lance dans une enquête sur la mort de Conrad, le chef du clan des Dewe : Stig commence à émettre des soupçons sur la nature de ce décès et il est rejoint en cela par la fille du défunt, Umbre Dewe. Son récit est rythmé par la maxime « Un fil du destin se brise, un autre se renforce. ». En effet, à chaque décision, se ferment certains chemins, mais d’autres se solidifient. Dommage toutefois que le lecteur ne puisse, en fait, rien tenter de deviner : quels fils semblent importants ? aucun indice n’est concrètement donné pour se faire sa propre aventure, sa propre enquête. Pour le reste, il n’y a peut-être beaucoup de matière en ce qui concerne des étapes de transition dans l’enquête, par contre il y a une progression certaine dans la tension apportée au récit : Stig débute en simple innocent, naïf face à l’inconnu mais lucide sur ses maigres possibilités ; puis, il acquiert un certain nombre de certitudes à force de désillusions malheureuses. Cette montée crescendo amène forcément le lecteur à attendre une fin digne de ce nom qui répondra à tous les enjeux de façon inattendue, le contrat est en bonne partie rempli. Restent quelques détails sur la facilité à se débarrasser de certains personnages ou de mettre en scène la psychologie de certains autres.



Une nette inspiration nordique

Avec ce roman, David Bry nous emmène, et c’est là le plus intéressant, à l’assaut de la mythologie scandinave classique, mais sans l’aborder par son aspect habituel souvent lié à la guerre et l’organisation du monde. Ici, il s’agit plutôt du rapport à la nature et du lien entre les humains et les forces de la terre. Ainsi, la mythologie majoritairement nordique est mise à contribution et on retrouve un certain Urian à sa tête, un dieu sombre et mystérieux qui s’est retiré dans ses Cavernes, le monde souterrain, attendant de réceptionner des âmes prêtes à ne plus ressusciter. Des prophétesses accompagnent chaque clan et des créatures fantastiques rôdent dans la forêt et hantent les cavernes ; le bestiaire est complètement par le clan des Feyren qui, comme déjà précisé, le pouvoir de se transformer en animal. Dès que l’enquête se lance, l’usage plus ou moins restreint par l’autorité d’une magie de plus en plus forte pose évidemment question au narrateur. Celle-ci peut-elle être utilisée pour dépasser le cadre du monde qui leur est octroyé ou bien doit-elle rester dans un cadre consensuel ? Plusieurs personnages sont des petits Thor et des petits Loki en puissance, se répandant plusieurs fois en vengeances et en coups de sang, d’autant que pour certains l’abus d’alcool ne favorise pas la fraternisation entre clans.



En conclusion, Que passe l’hiver possède des qualités, notamment cette ambiance entre grand froid, bestiaire nordique et huis clos inquiétant qui fonctionne bien, ainsi que plusieurs points à améliorer, mais dans son sujet comme dans son propos, l’ensemble est assez frais.



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La Princesse au visage de nuit

Familles, je vous hais.



Hugo est de retour vingt ans plus tard. Ses parents sont morts dans un accident de voiture. Hugo avait vainement tenté, enfant, de trouver la Princesse au visage de nuit pour être sauvé d'eux. L'occasion est venue de découvrir la vérité.



Excellente découverte. Ce roman mêle agréablement le fantastique et le polar. En effet, pour découvrir ce qui est arrivé à ses deux amis d'enfance, Hugo va mener son enquête sur les événements de son enfance. Il sera aidé d'Anne, petite sœur de Sophie, amie disparue en cherchant la Princesse au visage de nuit.



Outre l'enquête, ce roman se démarque par son ambiance. Celle-ci est inquiétante à souhait. Grincements, ombres inquiétantes, orages, et autres sont au programme. Nous sommes plongés dans un environnement où l'angoisse est reine.



Toutefois, l'horreur est avant tout tristement réelle. En effet, si Hugo avait des parents maltraitants, ses deux amis avait aussi leurs raisons de chercher la Princesse au visage de nuit. Pourquoi avoir peur de l'inconnu, quand son quotidien est entaché par la peur omniprésente ?



Le roman alterne chapitres au présent et chapitres au passé. Cela nous permet de nous attacher aux différents protagonistes, et comprendre leurs tristes raisons pour chercher la Princesse au visage de nuit.



Au final, un excellent roman où l'horreur ne vient pas du surnaturel, mais de la triste réalité.
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La Princesse au visage de nuit

Attirée par la 4ème de couverture qui promettait une ambiance conte gothique avec souvenirs d'enfance et une bonne dose de surnaturel, j'ai plongé avec peut-être trop d'attentes dans ce récit.



Hugo, un jeune parisien, revient dans son village natal suite au décès de ses parents. Le retour au domicile de son enfance ravivent les souvenirs douloureux d'anciennes maltraitances et de la disparition de ses amis. Pris dans les méandres de sa mémoire amputée des événements ayant conduit à cette disparition et en prise avec la tourmente de la réalité, Hugo commence à sombrer. Il tente également de comprendre pourquoi d'anciens jouets lui appartenant sont déposés sur le seuil de sa maison et les sombres avertissements de certains des habitants.



J'ai été happée par le récit, construit comme un aller-retours permanent entre les souvenirs de l'enfance et le présent. Le rythme s'en ressent sur une bonne moitié du roman. L'auteur nous tient bien en haleine, on s'interroge sur la santé mentale du protagoniste, on compatit sur ses tourments et on tente avec lui de reconstituer le fil de cette nuit tragique qui a avalé ses deux meilleurs amis.

Cependant, au fur et à mesure de notre progression dans le récit, quelques bémols viennent plomber le récit.

Au niveau des personnages principalement.

Les habitants du village avec lesquels il a des interactions sont assez caricaturaux. Je peux comprendre l'effet recherché puisqu'on oscille sans cesse entre la réalité et le merveilleux. Ce ne sont donc pas les termes employés (ogre, sorcière) qui m'ont agacée mais bien le manque de crédibilité de ces personnages.

Au sujet de sa bande d'amis à Paris. Ces derniers sont vaguement évoqués au milieu de toutes les intrigues et j'ai été surprise par la tournure et l'importance qu'ils prennent en fin du récit. J'ai trouvé leur comportement et interactions peu crédibles du coup.



Au niveau du style, l'écriture est fluide et suffisamment travaillée pour éprouver du plaisir à la lecture et ne pas s'ennuyer. L'intrigue est bien construite, le lecteur est partie prenante dans cette histoire, il mène l'enquête tout comme le protagoniste principal.

J'ai trouvé la fin un peu décevante et manquant de panache.



Une lecture en demi-teinte mais un auteur que je vais continuer à découvrir car j'ai bien aimé son style.
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Que passe l'hiver

A dire vrai, je ne sais trop que penser de ce bouquin. Et je n'aurais pas du le lire maintenant, c'est mal tombé, car il est un peu trop sombre pour mon humeur du moment, j'ai besoin de plus de légèreté.

Comme à mon habitude, je n'ai pas relu le 4ème de couverture, mais l'aurais-je relu, je n'aurais sans doute pas été plus avancée...



Les points positifs : une belle écriture, quoi qu'un brin répétitive par moments (d'une page à l'autre, l'auteur répète des choses, ça fait vraiment bizarre, à chaque fois je me suis demandé pourquoi), mais ça reste agréable à lire.

Le personnage de Stig, personnage principal, est assez bien caractérisé, quoi qu'un brin naïf, mais bon, c'est du livre jeunesse, alors je ne vais pas trop chipoter.

L'ambiance hivernale et froide est particulièrement bien décrite.

L'intrigue est plutôt bien tissée, au vu des différents pouvoirs des 4 familles...



Les points négatifs : Les répétitions, justement. Les descriptions de Stig se transformant en corbeau, on a bien compris à la première, il était inutile de tout répéter à chaque fois, par exemple, c'est maladroit...

Les autres personnages sont pales, sans consistance, à part peut-être Ewald, et encore. Mais bon, comme au dessus, c'est un livre jeunesse, alors on peut aussi passer par dessus cela.

Trop de morts... Je sais que c'est à la mode, mais franchement, certaines d'entre elles sont inutiles, elles ne servent justement que la mode, et c'est dommage... La tragédie a des limites au delà desquelles elle devient ridicule...

Certaines petites incohérences liées aux pouvoirs des familles, aussi. Je ne vais pas spoiler (certains avis (celui de Kurukka, pour n'en citer qu'un) se font une joie de tout révéler de l'intrigue, manifestement, surtout ne les lisez pas si vous voulez lire ce bouquin !), mais bon, ça m'a fait tiquer, de même que le fait que les rouages du cerveau de Stig mettent des plombes à se mettre en marche, à la fin du livre...

Certains combats sont peu clairs et pas géniaux, et leur longueur amplifie le malaise (le combat d'Ewald à la fin, ouille, celui de Stig et Johan à la fin, ouille)... Il vaut mieux ne pas décrire les choses si on n'est pas à l'aise avec...



Sur le fond, également, l'absence d'analyse des conséquences et retombées des actes des uns et des autres est assez gênante, de mon point de vue. Certes c'est sympa d'écrire sur certains thèmes (tuons nos pères et nos dieux, c'est ça la modernité, puisque ceux-ci nous laissent notre libre arbitre, youpi... Mdr !), mais s'il n'y a pas la description des suites, on finit avec un goût de "tout ça pour ça..." assez désagréable. Deux ou trois chapitres de plus n'auraient pas été de trop, mais au moins, un épilogue de quelques pages, pour apporter une conclusion un peu plus digne de ce nom, ça aurait été un peu mieux, déjà, que cette fin abrupte.



Bref, je suis assez mitigée, je ne vais pas mettre une mauvaise note, il ne le mérite pas, mais il ne mérite pas non plus un 5/5. C'est agréable à lire, cela se défend pas mal, mais ça aurait pu être mieux...

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Le Chant des géants

Après un début en demi-teinte entre aller-retours dans le récit pour m’y retrouver dans les personnages, pétard c’est qui déjà celui-là ? J’ai fini par entrer vraiment dans le récit et à apprécier ma lecture.

A Oestant, dorment les géants. Leur sommeil est une véritable religion dans le royaume et garantit la survie de celui-ci.

Bran est le fils cadet du seigneur. C’est un jeune homme désinvolte et enjoué, bon combattant et proche de ses soldats. Il est tout le contraire de son frère, Ianto sujet à la colère. Le conflit avec un autre seigneur s’embrase lorsque ce dernier tente d’assassiner les princes. Les deux territoires se livrent alors une guerre féroce. Dans le même temps, les relations entre les deux frères se dégradent brutalement alors même qu’une mystérieuse brume noire apparaît et réduit à néant tout ce qui s’approche d’elle.



Un récit de fantasy médiévale des plus classiques. L’histoire est racontée par un barde qui nous invite à chaque chapitre à nous rapprocher un peu plus du feu, à profiter de la boisson et à nous laisser bercer par sa voix.

J’ai beaucoup aimé la dimension que prend le conte dans le conte et la fin offre une conclusion poétique réussie.

Le récit fait la part belle aux batailles et rend un bel hommage aux combattants.



En revanche j’ai trouvé qu’il manquait beaucoup de détails et d’imagination pour un récit qui aurait pu être parfait sans ces défauts.

L’intrigue est en effet très prévisible de bout en bout.

Le triangle amoureux puise dans les légendes arthuriennes et les connaisseurs de Tristant et Iseult ne manqueront pas de références.



On retrouve tous les ingrédient de ce type d’histoire : intrigues, retournements de situation, une bravoure exaltée et un héros à qui rien n’est épargné, ni la douleur, ni les affres de sa conscience.

Les Chant des Géants est une tragédie.



En sortant de ma lecture, j’ai longtemps eu un sentiment mitigé sur le roman.

Un peu agacée par des intrigues prévisibles et l’inévitable triangle amoureux, intéressée par la description des batailles et le mythe des géants, dépitée par la caricature que forment parfois les personnages, intriguée par cette mystérieuse brume noire, le moins que l’on puisse dire c’est que cette lecture ne m’aura pas laissée indifférente.

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Que passe l'hiver

Voici un titre dont j’attendais beaucoup, notamment en raison du fil d’actualité du salon des Imaginales ! David Bry a apparemment été élu coup de cœur des Imaginales 2019, une distinction permettant de mettre en avant un écrivain de langue française dont les œuvres sont déjà saluées par les critiques et la blogosphère. Or, j’avais déjà repéré « Que passe l’hiver » dont la couverture m’intriguait. Le hasard a également voulu que Les fantasy d’Amanda vient juste de lire ce titre et a posté une belle critique enthousiaste ! J’ai donc mis la barre très haut, espérant être aussi conquise que la majorité… Hélas, j’ai eu du mal à rentrer dans le récit et, surtout, je ne me suis attachée à aucun personnage, ce qui a fortement joué sur mon plaisir de lecture… Je ressors partagée, voire déçue.



L’ouvrage avait pourtant de très bons atouts sous ses pages, notamment son univers nordique. L’atmosphère est tellement dépaysante ! J’ai beaucoup aimé découvrir une nouvelle culture et d’autres croyances comme l’idée de fils des âmes menant à plusieurs destinées. Les protagonistes sont également divisés en plusieurs clans possédant chacun un pouvoir qui leur est propre, ce qui m’a captivée. Celui de Stig, le héros, a par exemple la capacité de se changer en animal. Pour le jeune homme né pied bot et rejeté pour son handicap, ce don est une chance. Pouvant devenir corbeau à loisir, il se sent heureux lorsqu’il survole les montagnes et se laisse porter par le vent en savourant la liberté. Il n’y a que dans les airs que sa jambe boiteuse est oubliée… Malheureusement pour lui, de nombreuses choses vont arriver sur la terre ferme durant le solstice d’hiver, notamment un complot sacrément bien ficelé que l’on va suivre progressivement. L’auteur a souvent su me surprendre, n’hésitant pas à sacrifier de nombreux individus, parfois même ceux qui titillaient le plus ma curiosité ! Attendez-vous à être régulièrement étonné(e) par les différents rebondissements.



La plume de David Bry est vraiment féerique : il emploie un vocabulaire riche et travaillé, tandis que ses phrases dégagent beaucoup de poésie. Il a un style très intéressant. Honnêtement, c’est l’une des rares belles plumes que j’ai pu croiser jusqu’à aujourd’hui en matière de fantasy… Et c’est ce qui me fait vraiment regretter le fait que je n’ai pas réussi à plonger dans cette aventure. Le début m’a d’abord effrayée avec son listing de personnages : ce n’est pas moins d’une cinquantaine de noms qui ont défilé ! (Oui, j’ai compté…) J’ai donc pris peur, car la mise en place de l’intrigue a été lente mais progressive et les protagonistes nombreux dès les premières pages… Pour moi, cela faisait beaucoup d’un coup. Un début long ne me dérange pas s’il permet de creuser la personnalité de cinq ou six personnages (grand maximum) et de poser les bases de l’univers. Néanmoins, il y a plus que six noms à retenir et il est important de comprendre le rôle ainsi que le pouvoir de chacun. Je regrette également la place des Femmes dans le récit : elles ont un rôle intéressant, mais peu développé à mon goût, ou ont une apparition très courte… On est plus sur une guerre des clans composés d’Hommes. Enfin, le dénouement m’a également laissé un sentiment mitigé. Je ne m’attendais pas à cela et aurais souhaité un ou deux chapitres supplémentaires. Il y a encore trop de zones d’ombre à mettre en lumière…
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Contrepoint

Avec « Contrepoint », petite anthologie offerte suite à l'achat de deux ouvrages parus aux éditions Actu SF, Laurent Gidon nous propose de découvrir les textes inédits de neufs auteurs français parmi les plus réputés dans le monde des littératures de l'imaginaire. L'objectif : décrire des futurs utopiques et des ailleurs désirables, le tout sans jamais utiliser la violence ou le conflit en tant que ressort narratif. Autant dire que pour des auteurs tels que Thomas Day, Charlotte Bousquet, ou encore Stéphane Beauverger dont les écrits tournent pour la plupart autour de cet axe, le pari est loin d'être aisé. L'initiative est intéressante et si, comme dans toute anthologie, la qualité des textes varie évidemment d'un auteur à l'autre, je dois cependant avouer que rares sont les nouvelles de « Contrepoint » qui me laisseront un souvenir impérissable. La grande majorité d'entre elles ont en effet difficilement éveillé mon intérêt, que ce soit en raison du thème choisi (« L'amour devant la mer en cage » de Timothée Rey m'a notamment totalement laissé sur la touche du début à la fin), ou de la façon de l'aborder. Ni violence, ni combat, d'accord, mais est-ce pour cela qu'il ne doit rien se passer ?



Vous l'aurez compris, la plupart de ces textes ne m'ont guère passionnée, même si bien sûr certains parviennent encore et toujours à tirer leur épingle du jeu. Avec « Nuit de visitation », Lionel Davoust nous offre ainsi une très belle nouvelle située dans le même univers que sa trilogie « Léviathan » et abordant des sujets aussi variés que la mort, la culpabilité ou le pardon, le tout avec beaucoup de poésie et d'émotion. Pari également réussi pour Stéphane Beauverger qui signe avec « Permafrost » un texte intéressant au jeu duquel on se laisse rapidement prendre, ainsi que pour Sylvie Lainé qui nous propose avec « Petits arrangements intra-galactiques » une nouvelle pleine d'humour basée sur une idée plutôt originale et prêtant à sourire. Enfin, Thomas Day (dont la présence dans cette anthologie a du en étonner plus d'un) parvient encore et toujours à surprendre grâce à une ingénieuse pirouette qui lui permet de rester fidèle à lui même (sexe, trash, vulgarité, cynisme..., tout est là), tout en respectant les contraintes imposés par Laurent Gidon (« Semaine utopique »).



Au final, cette anthologie « Contrepoint » n'est que trop rarement parvenue à m'emporter, aussi ne garderai-je probablement que peu de souvenir de cette lecture. L'initiative reste toutefois à saluer, d'autant plus qu'il s'agit là d'un ouvrage pour lequel vous n'aurez rien à débourser.
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2087

Je vous préviens tout de suite j'ai méga aimé...

Un très gros coup de cœur pour ce livre qui mêle science fiction et thriller dans un Paris totalement post-apocalyptique. En effet les océans sont asséchés, les forêts ont disparu et les brumes ont tout détruis... Dans ce monde où les pilules énergétique on remplacées toute nourriture et où l'atmosphère rendue respirable par le Dôme de Paris laisse un insipide relent métallique, les oxybars fournissent aux habitants de la cité quelques-unes des dernières odeurs encore agréables.



J'ai adoré Paris !!! J'adore Paris, je n'arrêterai pas de la dire !!! mais ici David Bry nous conduit dans une ville totalement transformée par des guerres qui ont conduit les humains à vivre sous un dôme et à s’élever dans les airs. L'ancienne tour Eiffel, démontée de la ville basse quelques dizaines d'année plutôt, se dresse à plusieurs kilomètre de là au sommet du complexe consulaire du secteur A. Des tours hautes de plus de 200 mètres, dont les parties supérieurs s'élèvent au dessus du brouillard perpétuel qui a envahi les anciennes rue de Paris supplantées depuis longtemps par les passerelles de verre et de béton surplombent les brumes radioactives.

En haut du brouillard empoisonné, une multitude de places suspendues et de passerelles forment presque un nouveau sol pour la cité. Certaines voies couvertes fournissent un air purifié.

Au dessus encore, émergent les gigantesques gratte-ciel aveugles de la cité. Tout en haut le monde s'arrête à l’immense dôme scintillant gris sur gris, énorme coque d'électricité statique protégeant Paris de l’extérieur, des banlieues, des irradiés et de l'air empoisonné qui tue aussi sûrement qu'une maladie insidieuse.



J'ai adoré notre héros, Gabriel, ancien policier qui est devenu détective privé. Il va enquêter sur le meurtre de le sœur de Dahné Andrès, mais quand il arrive à l'appartement de cette dernière, il la découvre morte elle aussi. Dans l'appartement, l'attend une boite avec son nom dessus et dedans une tête coupée d'un homme : un psilien...

Gabriel avait travaillé un temps pour l'AdP (Armé de Paris), mais à la mort de son frère jumeaux, il a tout laissé tombé. La mort de son jumeaux l'a beaucoup traumatisé et elle ne le laisse pas dormir les nuits, il est obligé de prendre de l'AmSie, une drogue qu'il doit se procurer dans les bas fonds de Paris chez des revendeurs pas toujours clair.



Les psiliens sont des mutants qui ont des pouvoirs psis. Ces pouvoirs, des détecteurs d'ondes cérébrale, sont encadrés par une puce, mais certains mutants ont refusé la puce, ils ont fui au plus profond des anciennes catacombes pour rejoindre la cause psilienne. D'autres sont aussi parti le long de la vieille Seine avec les plus atteins des irradiés. On prétend que les psiliens, comme la majorité des mutants sont immunisés aux radiations.



Gabriel a bien du mal à gérer cette enquête, il n'arrive pas à trouver le fil conducteur entre les différents morts, l'AdP et MARS, les banlieues et lui même. Car rien n'est laissé au hasard, toute cette affaire le concerne lui aussi.



J'ai adoré, oui je sais, je l'ai déjà dit, David Bry signe un magnifique thriller post-apocalyptique très noir dans lequel on ne trouve pas une once de bonheur, ni d'espoir, tout y est que trahison, désespoir et désillusion.

Un magnifique thriller, une histoire forte qui nous dépeint notre monde, notre Paris...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Au nom de nos rêves

❤️Chronique❤️



« On veut une fête, on a besoin de joie, et, si elle n’est pas encore tout à fait là, à nous de l’inventer. »



Et s’il fallait aussi, inventer une nouvelle solidarité, nous le ferions! Parce que l’association Liens Publics est sur le point de disparaître, c’est toute une espérance qui va sans doute s’éteindre si personne ne fait rien…

Donc, Au nom de nos rêves, c’est un roman, une sensibilisation, une solidarité, un lien, un échange, un défi, onze auteur.rices, une relation qui naît d’un besoin. Le Covid 19, a creusé les inégalités, fait ressortir encore plus les failles de notre système, a désemparé la jeune génération. Les jeunes ne peuvent plus manger, dormir, payer leurs études, avoir confiance en l’avenir, c’est une réalité dure à encaisser, mais c’est un fait indéniable. Cette petite association de quartier maintient une relation humaine, quelque chose de vital, un tout nécessaire, pour certains…Mais cette société de consommation pousse le propriétaire à vendre le local…Et ce n’est plus seulement, les onze personnages qui se raccrochent, coûte que coûte, à ce refuge, mais bel et bien, des tas de vies menacées d’angoisses diverses, de précarités encore plus handicapantes, de suicides socials…

Ce livre c’est un mouvement, un tremblement, une vibration. Au nom de nos rêves, c’est le début d’un engagement, la prise de conscience d’une injustice sociale et politique, et la bienveillance chaleureuse d’une humanité solidaire…Ces quelques pages, c’est un espace où on montre cette jeunesse qui a envie de croire en leurs futurs, qui apprend à s’unir, à combattre pour leurs idées et leurs ventres vides, qui se rejoint pour un monde meilleur…

Et c’est important de voir ce projet littéraire solidaire et engagé, au rayon jeunesse! Une bonne action, peut sauver des vies, au sens littéral, puisque une partie des bénéfices est reversée à cette association qui aide ces étudiants, et j’ai été heureuse de retrouver des auteur.rices que j’adore, et d’en découvrir aussi d’autres qui ont, en plus d’un cœur en or, une jolie plume…



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Scrineo de leur confiance et l’envoi de ce livre.
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Le Chant des géants

Salut les Babelionautes

Avec ce conte, David Bry m'a transporté sur une Ile Imaginaire ou va se dérouler une tragédie digne de l'Amour entre Tristan et Iseut.

C'est par le récit d'un témoin qui la raconte dans une auberge que commence cette histoire.

La Soif de pouvoir est à l'origine des évènements qui vont voir s'affronter des Armées et qui va générer le conflit fraternel entre Bran et Ianto, tout deux Princes d'un Royaume en Paix.

Nous sommes sur l'île d'Oestant, elle existe grâce aux rêves de trois géants, mais une brume plus noire que la plus noire des nuits la fait disparaitre.

On ne saura qu'a la toute fin d'où elle vient, mais ce n'est qu'un détail, ce qui m'a plut le plus c'est qu'au travers du récits, David Bry m'a emporté sur cette Ile imaginaire ou vont se dérouler des batailles, des complots, des trahisons.

Je regrette, étant un indécrottable romantique, le sors des Amants mais David Bry a choisi leur destinés.

Si David lit cet avis sur ce livre qu'il m'a dédicacé lors des Imaginales 2022, je ne lui en veux pas pour cette triste fin, car dans les toutes dernières pages une lueur d'espoir s'allume.
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La Princesse au visage de nuit

Ayant apprécié Le garçon et la ville qui ne souriait plus de David Bry, j’étais curieuse de découvrir l’auteur dans un autre genre. Voilà chose faite avec La princesse au visage de nuit que j’ai tout simplement adoré.



Dès le début, l’auteur pose une ambiance inquiétante qui m’a semblé jouer avec certains codes des films et des romans d’horreur : une très bonne maîtrise des éléments avec, entre autres, des orages qui grondent et deviennent figure menaçante, un village qui semble vivre en vase clos, une femme en noire, une ombre qui surgit dans la nuit, un inquiétant et mystérieux château autour duquel courent d’étranges rumeurs, une apparition à la fenêtre, des yeux dans la nuit, des lucioles, un fantôme qui rôderait, des noms murmurés dans le vent, une histoire de malédiction, une vieille légende évoquant une princesse au visage de nuit…



C’est d’ailleurs cette dernière légende qui m’a passionnée, l’auteur jouant habilement entre le réel et le fantastique pour stimuler notre imagination et pousser ses personnages dans leurs retranchements. Et si le mythe de cette princesse au visage de nuit, figure salvatrice en même temps que mortifère, n’était pas qu’une invention d’enfants ou un vieux conte à effrayer les esprits les plus impressionnables ? Que se cache vraiment derrière cette légende qui remonterait au Moyen Âge ?



Et surtout, est-elle liée à la mort des parents d’Hugo qui, après vingt ans d’absence, est contraint de revenir dans son village natal pour enterrer des personnes qui mériteraient plus l’enfer que le repos éternel ? Car sous couvert d’une histoire empreinte de mystère et de secrets, et d’une enquête plutôt bien amenée et menée, l’auteur évoque, entre autres, la maltraitance infantile sous différentes formes. Rassurez-vous, il n’entre pas vraiment dans les détails, nous épargnant le plus sordide. Difficile néanmoins de rester de marbre devant la souffrance d’Hugo, mais aussi de ses amis disparus il y a deux décennies lors d’une nuit de la Saint-Jean. Une nuit maudite dont Hugo ne garde quasiment aucun souvenir, mais qui semble liée à tout ce qui se passe actuellement dans ce village devenu, dès son plus jeune âge, synonyme de malheur.



Grâce à de courts chapitres glissés entre les pages, l’auteur nous permet de remonter le temps pour faire brièvement connaissance avec l’enfant qu’Hugo a été, mais aussi avec Pierre, son ancien ami à la tristesse déchirante, et la petite Sophie dont on découvrira petit à petit les terribles souffrances. À mesure que se dessine leur vie passée, on comprend leur besoin impérieux de trouver cette princesse au visage de nuit réputée exaucer les souhaits des enfants, malgré le danger d’une telle rencontre… J’ai trouvé remarquable le travail effectué par l’auteur sur les espoirs de ces enfants perdus, pour des raisons différentes, mais toujours par la faute d’adultes maltraitants soit volontairement soit par négligence. Leur sort révolte, mais peut-être encore plus la pensée que des êtres aussi jeunes en soient venus à se tourner vers la mort, ou du moins une figure légendaire potentiellement mortelle, pour supporter la vie. Comment expliquer que dans un village où tout le monde se connaît et sait tout, personne ne fait rien ? L’histoire de lâchetés individuelles entraînant un déni collectif et le drame d’enfants qui auront perdu trop tôt leur innocence, à considérer qu’ils en aient jamais eu une.



Si le passé impacte encore fortement la vie d’Hugo, c’est bien le présent qui le met face à un nouveau défi : faire la lumière sur le meurtre de ses immondes parents afin d’éviter d’être accusé de leur mort. Il pourra heureusement compter sur le soutien moral de ses amis parisiens, mais surtout sur Anne, la sœur de son ancienne amie disparue, devenue gendarme. Les deux ont en commun de n’avoir jamais vraiment pu tourner la page de leur passé. Mais comment le pouvoir quand, comme Hugo, une partie de votre passé vous échappe et vous emprisonne, et que comme Anne, vous n’avez jamais su ce qui était arrivé à votre sœur. Sans vraiment m’attacher à ces deux personnages, j’ai apprécié leur travail d’équipe et le soutien mutuel qu’ils s’apportent l’un l’autre, les poussant parfois à prendre des risques et à tenter le diable… Mais tous les deux sont bien décidés à aller jusqu’au bout de leur enquête, quitte à déterrer des secrets difficiles à supporter, mais indispensables pour avancer.



Il y a un côté enquête en huis clos étouffant que j’ai apprécié, car dès qu’Hugo est dans son village, c’est un peu comme si un étau se resserrait progressivement autour de lui et que l’oxygène venait à lui/à nous manquer. Le délabrement de la maison familiale, certaines manifestations inquiétantes ainsi que certaines figures du village comme la « sorcière » qui semble se délecter de la peine des autres et en savoir plus qu’elle ne veut bien l’admettre, concourent à ce sentiment d’être pris au piège dans un village où rien de bon ne peut arriver, mais tout est à craindre. Seul un homme, ancien protecteur de notre protagoniste, apporte une touche de lumière bienvenue, alors que lui-même peut être compté au rang des âmes en souffrance. Je dois d’ailleurs dire que c’est le personnage adulte qui m’a le plus touchée. Il aurait pu/dû faire plus pour Hugo quand il était enfant, mais il n’en demeure pas moins un homme très humain, habité par ses propres douleurs et fantômes.



Les amis parisiens d’Hugo, s’ils ne sont pas d’un intérêt capital pour l’intrigue principale, permettent à l’auteur de nous montrer la place qu’ils ont et jouent dans la vie de ce dernier. Hugo et ses amis, tous avec leurs propres failles à surmonter, ont tendance à éviter les sujets difficiles et de fond, mais ils trouvent du réconfort et un peu de chaleur dans leurs soirées endiablées, leurs taquineries, leur complicité et leur solide amitié. J’aurais peut-être apprécié que ces personnages secondaires soient un peu plus développés, mais la dynamique du groupe m’a néanmoins convaincue, tout comme cette manière qu’ils ont de se soutenir et de s’aider à se (re)construire.



Quant à la plume de l’auteur, alternance de poésie et force brute, elle m’a de nouveau enchantée et conquise. J’ai apprécié la construction presque nerveuse du récit avec un compte à rebours qui engendre un certain sentiment d’urgence et d’angoisse, et des phrases courtes qui claquent et frappent. Un peu à l’image d’une histoire sombre et difficile aux teintes poétiquement mélancoliques, mais une histoire également porteuse d’amitié et d’espoir, la résilience étant en trame de fond. J’ai également apprécié les petites touches d’humour qui permettent de se distancier du drame, voire des drames. Parce que nos personnages, vivants comme morts, ont connu leur lot de malheurs…



Mais ce qui fait vraiment la force de ce thriller est son ambiance mystérieuse, entre réel et fantastique, entre secrets et suspicion, qui devient de plus en plus suffocante et angoissante à mesure qu’Hugo et Anne se rapprochent de la vérité. Leur enquête va les pousser à déterrer certains secrets, raviver des douleurs plus ou moins grandes, réveiller des peurs d’enfant, des traumatismes jamais vraiment guéris, et une légende que l’on pensait oubliée. Mais quand trouver les morts devient nécessaire pour réparer les vivants, une seule solution, déterrer le passé pour espérer un jour enfin avancer !


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