AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Angie Thomas (406)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La haine qu'on donne

Encensé tant par la critique que par le public "The Hate U Give" (La haine que tu transmets ) est l'oeuvre étonnante d’Angie Thomas une auteur encore inconnue il y a quelques mois, jette une lumière crue sur la condition des jeunes Africains-Américains à l’ère du mouvement #BlackLivesMatter.



Black Lives Matter [“Les vies noires comptent)”, est un mouvement qui dénonce les violences policières dont sont victimes les Noirs aux États-Unis,



Publié aux éditions Nathan en ce début avril ,The Hate U Give est un formidable un roman pour adolescents qui aborde le sujet des meurtres de jeunes Noirs commis par la police.



Basé sur des faits réels, ce roman une lecture nécessaire. et vraiment salutaire dans le contexte actuel .Angie Thomas lève le voile sur le racisme « ordinaire » et les préjugés raciaux avec une facilité et une finesse admirable et assez déconcertante.



L’auteure s’appelle Angie Thomas, c’est une jeune afro-américaine d’une trentaine d’années qui a grandi à Jackson, Mississippi, là où la discrimination est encore très présente. Rappeuse quand elle était adolescente, Angie Thomas a suivi des cours d’écriture créative et signe avec The Hate U Give son premier roman.



Angie Thomas a su toucher au cœur les afro-américains et décrire avec sincérité et sans a priori, le quotidien et les problématiques que peuvent traverser les jeunes afro-américains aujourd’hui.



The hate U give est une œuvre de fiction, mais qui pourrait être un document tant la toile de fond et l’écriture de l’auteure sont authentiques mais qui est ici littérallement transcendée par un récit aussi poignant qu'intelligent.



Quand Starr assiste, impuissante, à la mort de son meilleur ami, Khalil, tué par un policier, tout change. Sa vie entière est bouleversée. Ces deux univers vont entrer en collision, malheureusement pour le pire. La jeune fille va alors devoir défendre la mémoire de son ami décédé face au policier, qui assure avoir agi en situation de légitime défense.



Pour un roman destiné à la jeunesse, ce qui force l'admiration c'est la richesse des personnages: Starr notamment est un personnage très complexe qui va être amenée à dénoncer l’injustice mais elle le fait sans militantisme effréné et surtout pas mal d’hésitation.



Ce récit met le lecteur en colère, et le fait sentir impuissant face à l’horreur qui se déroule devant nos yeux, en même temps que son personnage principal.



"The Hate U Give " n’est pas seulement une leçon de vie, c’est un récit qui prend aux tripes et qui force le lecteur à prendre conscience de ces inégalités qui persistent, et de cette bataille qui commence seulement.



Les droits cinématographiques de The Hate U Give ont d’ores et déjà été achetés par le studio Fox.; un film qui on l'espère aura un même retentissement que le livre dont il devrait être tiré.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          693
Parée pour percer

Après mon coup de coeur pour "The hate you give" et son adaptation cinématographique, je me devais d'être au rendez-vous pour le second livre d'Angie Thomas..

Et si le sujet est moins " puissant" , mon admiration est toute aussi vive...

Car au delà de l'histoire d'une gamine de seize ans qui essaie de percer dans le rap, se trouve encore un roman social. Qui mieux qu'Angie Thomas, montre la vraie vie dans les ghettos américains ?

Précarité, pauvreté, factures impayées, chômage, enfants orphelins de père, gangs, insécurité, drogue, racisme, préjugés, culture rap, malbouffe, portiques de sécurité, flics, lycée, église : ce roman, mieux qu'un reportage, est une vraie photographie de ce que peut vivre un jeune latino ou black pauvre , aux USA aujourd'hui...

Comment des jeunes peuvent-ils étudier , avoir un diplôme, réussir, s'en sortir, quitter leur ghetto dans de telles conditions ? Comment avoir la tête aux devoirs quand ta mère n'a pas payé son loyer depuis des semaines, qu'on t' a coupé le gaz et l' électricitè , qu'il n'y a rien dans le frigo, et que tes seules chaussures partent en lambeaux ? Hein comment ?

Et bien, Bri, jeune black , orpheline de père (rappeur tué par un gang), une jeune fille dont le frère a renoncé à ses études en fac pour faire bouillir la marmite que la mère (ex droguée), n'arrive pas à faire bouillir, oui... Bri a trouvé la solution, faire du rap ... Et c'est qu'elle est douée, la petiote ! Les mots surgissent de sa bouche comme les bijoux d'un conte de fée...

Mais quand la machine s'emballe, quand ses textes sont mal interprétés, quand ça peut se retourner contre elle, quand le gang ennemi cherche à se venger d'une rime, comment faire ? Opérer un rétro pédalage ou bien foncer droit dans le mur des emmerdes ?

Un roman qui claque comme un reportage, une héroïne plus vraie que vraie, une pauvreté qui révolte, et un roman pour adolescents , social, très social et infiniment attachant.

A lire et à faire lire...

Pour adolescents mais pas que...

Commenter  J’apprécie          592
La haine qu'on donne

Coup de coeur pour ce magnifique premier roman ( Young adult ) qui a remporté deux prix et va bientôt être adapté au cinéma .



Starr , jeune afro-américaine de 16 ans , vit dans un ghetto gouverné par deux gangs et chaque jour va dans un lycée situé dans un quartier chic à dominante blanche. Ecartelée entre ces deux mondes , elle ne se sent à sa place dans aucun des deux et ne les mélange pas . Son père ne sait pas qu'elle sort avec un blanc, il serait furieux .

En quittant une soirée , raccompagnée par son ami d'enfance, ils seront arrêté par un flic, et son ami sera tué : bavure policière.

Elle est le seul témoin, la police a tout intérêt à étouffer l'affaire. Mais trop , c'est trop, la communauté gronde , le quartier va s'embraser …

Et dans tout ça , quel est l'intérêt de Starr ?

Faire preuve de courage, devenir adulte, avoir le regard des médias braqué sur soi, être digne de Malcom X et du Jésus Noir , risquer sa vie ?

Entourée de toutes une galeries de personnages , famille et amis, Starr ne sera pas seule . C'est la seule richesse de ce quartier…



Ce roman est un coup de poing .

Il nous fait pénétrer dans un quartier dit-difficile , de façon presque documentaire tellement il est percutant . La grande force d'Angie Thomas , est d'avoir fouillé la psychologie de tous ses personnages, premiers et seconds rôles, tous sont magnifiquement réalistes .

Aucun manichéisme dans cette histoire , c'est ce qui la rend puissante …

Les blacks ne sont pas anti-flics, (l'oncle adoré de Starr est policier… )

Les parents de la jeune fille se saignent aux quatre veines pour leur offrir une chance de faire quelque chose de leurs vies, d'acquérir un bon diplôme, d'avoir accès à l'université , faire mieux qu'eux .

Ce sont d'excellents parents , plein d'amour, faisant preuve d'autorité quand il le faut , (mais le père de Starr a fait de la prison et son ex vit avec un chef de gang ) .

Dans ce quartier , dealers ou pas , tout le monde se connait, tout le monde a des liens .

Angie Thomas s'attaque aussi au racisme , aux préjugés avec beaucoup de subtilité, d'humour à travers la famille de Star et son petit ami blanc.

Politique, religion, rap s'entremêlent pour nous faire réfléchir : " The hate U Give Little Infants fucks Everybody,( …) , ce qui veut dire que " tout ce que la sociétè nous fait subir quand on est gamins lui pète ensuite à la gueule . Tu piges ?"

Il se dégage de ces pages beaucoup de chaleur , de générosité et d'espoir . L''espoir que tous ces gamins des mauvais quartiers s'instruisent, qu'ils s'en sortent . Elle dit dans ses remerciements : " Soyez les roses qui poussent dans le béton."

Il se dégage de ces pages également, un ras le bol , une rage devant toutes ces bavures policières qui ne sont jamais punies. Une révolte quand les droits de certains citoyens sont bafoués, on en ressort secoué.

Mais, ça sert à quoi toute cette agitation, si rien ne change ? A rester digne, à rester soi-même, à rester debout...

Starr nous donne une leçon , du haut de ses seize ans.

Angie Thomas aussi, du haut de son premier roman …

Un succès mérité , un vrai bonheur de lectrice …
Commenter  J’apprécie          5716
Concrete Rose

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, et c'est ce qu'Angie Thomas a fait avec ce roman. Elle a pris les mêmes personnages que dans son premier livre et immense succés " The hate U give", en les plaçant dix-huit ans auparavant.



On est donc en 1998 , Maverick (qui deviendra le père de Starr) a bien du mal à rester du bon côté de la société. Affilié à un gang, afin d'être protégé (son père est en prison), il deale un peu, juste de quoi aider sa mère , dont les deux jobs arrivent à peine à couvrir les factures. Apprenant qu'il est père, résultat d'un coup d'un soir, il devra gagner de l'argent coûte que coûte, et prévenir sa petite amie, qu'il adore, et qui ne risque pas de bien le prendre. Autant dire qu'à dix-sept ans, le lycée est le cadet de ses soucis... Mais il arrive que dans les cités, dans le béton, poussent des roses...

D'où le titre, en référence au rappeur Tupac :" The Rose that grew from concrete"



Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on connait déjà certains personnages, et que grâce à The Hate U Give, on sait déjà ce qui va arriver. Une lecture facile, sans effort, donc.

Le pendant de tout ça , c'est qu'il n'y a pas de surprise... le quartier, on connait, les histoires de gangs, on connait, le style d'Angie Thomas, on connait.

J'ai eu l'impression de chausser des "pantoufles", la lecture ronronnait...

Alors , oui, les thèmes sont puissants : la condition afro-américaine, dans les quartiers chauds, le manque d'argent, la difficulté des mères célibataires (ou dont le mari est en taule) ,le manque de de perspective, d'argent, l'emprise des gangs, l 'impossibilité d'en sortir, la vie qui n'y vaut pas cher, la grossesse chez les adolescentes, la paternité quand elle arrive trop tôt,.. mais c' était moins puissant que le roman The hate U give. Un cran en dessous (Mais il était tellement bien...)

J'ai terriblement peur, connaissant le CV du personnage de Maverick,(et étant donné que tout n'a pas été raconté ) , que l'auteur nous ponde un troisième tome...



Une lecture agréable et une auteure que j'aimerai retrouver , en lui souhaitant de se renouveller.



Commenter  J’apprécie          460
La haine qu'on donne

Starr a 16 ans, est et vit dans le ghetto avec sa famille et va dans un lycée de banlieue chic où presque tous les lycéens sont blancs. Deux vies complètement différents, l'une où les gangs s'affrontent dans le quartier, l'autre où la question la plus importante est quand se jouera le prochain match de basket. Mais tout bascule le jour où son copain, Khalil, se faire tuer sous ses yeux.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire mais j'ai été finalement vite embarqués avec le drame qui arrive. Quel coup de marteau ! L'alternance entre les moments de famille, les amis "de ghetto" et ceux de son lycée donnent une impression assez étrange. Vivre constamment dans le danger n'est pas facile, mais c'est pourtant le quotidien de Starr. On pourrait croire que ce livre est dur, sombre mais les touches d'humour de la jeune fille allège l'atmosphère. Une fois dedans, on est complètement immergés par l'ambiance de ce ghetto, par cette colère. Angie Thomas s'est inspirée d'un fait réel, un jeune noir qui se fait tirer dessus par un policier lors d'un contrôle automobile, pour raconter cette histoire. Il est question de racisme, bien sûr, même si le parti adverse, le nie. On ressent cette injustice, ces inégalités mais aussi l'amour qui unit cette famille. J'ai aimé la référence au Prince de Bel-Air (enfant noir élévé en partie par son oncle d'une banlieue riche, basket, chanson du générique...). Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre, qui ne cherche pas à faire du politiquement correct mais à montrer les pensées d'une jeune fille mais aussi d'une société dans ces moments-là.

Un livre vraiment très fort ! A découvrir.
Commenter  J’apprécie          460
La haine qu'on donne

Plongée dans la réalité de Starr, une jeune black de 16 ans, dans la banlieue de « Garden Heights », théâtre permanent d'une guerre de territoires menée par les gangs et rythmé par les descentes de police.

Son prénom « Etoile », Starr le doit à son père, ancien chef du gang des King Lords, car sa naissance incarnait sa lumière dans les ténèbres, cette même lumière qui lui a permis de quitter la vie de gangsta. Il mène désormais une vie bien rangée et tient une petite épicerie dans ce quartier qualifié de « ghetto ».

Comme le dit à juste titre Starr :

« J'ai beau avoir grandi là-dedans, je ne comprendrai jamais qu'on se batte pour des rues qui n'appartiennent à personne. »



Starr n'a pas été éduquée dans la crainte de la police mais ses parents lui ont appris à agir intelligemment face à elle.

Pour lui permettre d'échapper à cet univers, ses parents l'ont inscrite dans une école privée fréquentée par des Blancs dans un quartier chic, de l'autre côté de la ville.

La jeune fille jongle sans cesse entre « La Starr de Garden Heights » et « la Starr de Williamson ». Exit le rap, le look de banlieue et le langage du ghetto, vive la normalité !



Sa vie bascule quand son ami d'enfance Khalil se fait abattre par le matricule 115, un policier blanc lors d'un contrôle. Seul témoin de la scène, Starr est tiraillée entre sa loyauté envers ses origines et son désir de normalité. D'ailleurs, trahit-elle Kahlil en sortant avec Chris, un Blanc comme 115 ? Mais peut-on vraiment parler de normalité quand ce genre de « bavure » se reproduit encore et encore ?

Poussé par la précarité et le manque de perspectives, Khalil comme beaucoup de jeunes du quartier, était dealer et travaillait pour le gang, victime de l'impitoyable loi de la rue qui ne mène qu'à la prison ou au cimetière.



Face à la version erronée de la police, amplifiée par les préjugés raciaux et le cirque médiatique, Starr sent sourdre en elle une intense colère qui fait jaillir la « vraie Starr », celle qui n'a d'autre but que de faire éclater la vérité.



Ce roman édifiant nous plonge dans une Amérique désenchantée en nous brossant le portrait d'une société où sévissent les guerres de gang, le trafic de drogue et le racisme mais aussi le pouvoir des médias et de la police, au coeur d'une réalité encore tristement d'actualité et qui a donné naissance au mouvement « Black lives matter ». (Les vies noires comptent)



Le titre du roman s'inspire du nom du groupe de Tupac «Thug life ». Un acronyme choisi par le célèbre rappeur qui symbolise sa vie de gangsta : « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody ». « La haine qu'on donne aux bébés fout tout le monde en l'air. »

Commenter  J’apprécie          392
Blackout à New York

La magie de la littérature se nourrit de la représentation de personnages différents. Cela permet à chacun.e de lire des histoires qui lui ressemblent, mais aussi d’élargir ses horizons en découvrant d’autres perspectives que les siennes. Les personnages issus de la diversité sont toujours sous-représentés en littérature mais les choses bougent petit à petit. Si l’excellent Talents Hauts est souvent cité en exemple d’éditeur qui bouscule les normes dominantes, je trouve que Nathan se démarque aussi, avec des titres donnant le premier rôle à des femmes racisées (The Hate U Give d’Angie Thomas, Signé poète X et les autres romans d’Elizabeth Acevedo, L’énigme Edna de Florence Hinckel), des personnages LGBTQI (Sous ta peau le feu, de Séverine Vidal), voire aux deux (Le déclencheur, de Neal Shusterman). Des titres dont le succès montre que la demande est là.



Dédié à « tous les Noirs du monde », ce roman est un excellent exemple de cette politique éditoriale. Le titre anglais Blackout a d’ailleurs une polysémie très bien trouvée.



La forme du texte sort de l’ordinaire : à partir d’une spectaculaire panne d’électricité qui plongerait New York dans l’obscurité, six stars américaines du Young Adult imaginent les rapprochements et les rencontres provoqués… et les étincelles qui jaillissent dans l’obscurité. Leurs nouvelles s’entrelacent plaisamment, par le biais de certains lieux et personnages, tissant un roman choral lumineux, une fresque-hommage à l’amour où le premier rôle revient à des personnages noirs et/ou LGBTQI.



Si cette originalité m’a séduite, le style ne m’a pas semblé extraordinaire. Trop de points d’exclamation, de « ouais », « wesh », « nan », etc. à mon goût, même si j’ai aimé la façon dont les rêves, les doutes et les passions des personnages se cristallisaient dans les dialogues. Il faut dire aussi que la romance, ce n’est pas du tout ma tasse de thé. Blackout à New York reste une lecture légère et distrayante. Ces tableaux forment un doux kaléidoscope de ce que peut être l’amour adolescent. Et un shoot de tendresse, ce n’est pas de refus par les temps qui courent !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          370
La haine qu'on donne

Sur un thème criant d’actualité, les meurtres de Noirs par des policiers blancs aux USA, Angie Thomas nous livre une diatribe endiablée et émouvante par l’intermédiaire d’une narratrice de 16 ans, une jeune Noire habitant LE quartier de sa ville montré du doigt pour ses violences et sa pauvreté.



N’hésitant pas à mêler l’argot, le verlan et les conversations plus « compréhensibles » (du moins pour moi), elle pointe du doigt les injustices extrêmes que subit la communauté noire dans ce pays.

Elle part d’un « fait-divers » (horreur, ce mot) subi par son héroïne, Starr, qui assiste impuissante au meurtre de son ami arrêté avec elle par un policier alors qu’ils étaient en voiture…ne roulaient même pas trop vite, n’étaient pas violents, vindicatifs, armés, ou autre argument utilisé par la police pour justifier l’acte innommable.

Elle continue en rendant compte de façon très intime, très profonde, très complète, du chamboulement que cela a provoqué dans le cœur de cette lycéenne, ainsi que dans ses relations avec ses amies – son petit ami (blanc) – les habitants de son quartier maudit.

Elle finit en faisant intervenir la télévision et enfin la Justice… Et là, ça bouleverse encore plus.



Oui, j’ai été percutée de plein fouet par cette affaire qui fait penser à bien d’autres, mais j’ai également été intéressée par cette famille qui se tient les coudes, au point d’avoir eu l’impression d’être Noire, moi aussi, le temps de cette lecture.



Magistral!

Commenter  J’apprécie          340
Blackout à New York

Six auteures célèbres ont composé cet ouvrage, chacune décrivant la manière dont ses personnages vivent une panne d'électricité sur l'ensemble de la ville de New York. Cet évènement accidentel les fait interagir d'une manière à laquelle ils ne s'attendaient pas eux-mêmes, et fait naître des situations exceptionnelles.

.

Ces histoires d'amitié et d'amour, qui s'adressent d'abord à un public jeune, ne m'ont pas réellement emballée, malgré un exercice de style(s) intéressant.

Le sous-titre (Quand la lumière s'éteint les coeurs s'allument) résume à merveille le contenu de l'ouvrage, et illustre la naïveté que je lui reproche.

Cela dit, je ne figure pas parmi le public cible de ce livre et je comprends tout à fait que des adolescents puissent nettement mieux l'apprécier que moi.

.

Merci à Babelio et aux éditions Nathan (Masse Critique).

Et encore toutes mes excuses pour le retard (problème chronique depuis quelques semaines)...
Commenter  J’apprécie          280
La haine qu'on donne



Nous avons toutes et tous nos souvenirs de lecture. Ce site sur lequel nous déposons nos critiques nos commentaires fait vivre et revivre nos souvenirs. Mais bien au-delà de nos simples souvenirs c’est notre mémoire commune qui s’inscrit chaque jour sur ces pages. Écriture- lecture un incroyable réseau d’humains. Nous vibrons à nous lire, nous vibrons à nous écrire, nous nous signalons tels des passeurs de mémoire. Nous avons toutes et tous des moments importants de lecture. Moments d’échange et de partage. Partage entre l’écrivant et le lisant, que ce soit dans la solitude des lieux où nous demeurons, que ce soit parmi la foule, nous nous signalons. les lectrices et les lecteurs nous ne sommes pas une communauté nous sommes une fraternité.

C’est lors d’une rencontre dédicace organisée à la librairie Ici à Paris que j’ai pu partager avec ma fille l’honneur et la joie de rencontrer Angie Thomas à l’occasion de sa parution en France de son dernier roman. Partage , transmission, vibration.

Angie Thomas. Voici son premier roman The hate U give, la haine qu’on donne. Roman classé jeunesse, ce qui ne minore en rien sa valeur littéraire. Bien au contraire, c’est bien un roman dédié à la jeunesse. Quant aux seniors que nous sommes, il est sage et urgent d’entendre la parole de la jeunesse. Angie Thomas, Greta Thunberg : la jeunesse.

Jeunesse d’un regard, renouveau d’une parole. Cette jeunesse tient parole. Le poing levé cette jeunesse est porte- mémoire. Une mémoire comme un nouveau-né. Une mémoire qui recèle notre ADN, une mémoire à protéger, une mémoire à élever, une mémoire pour croire en une possibilité.

The Hate u Give, nous parle de notre Histoire, de l’idée et de la pensée de communautés , de nos questions d’identités, de nos racines, de nos émancipations, de la défense des droits humains, parle de fidélité, d’espoir, de tous nos préjugés partagés, de nos peurs, du courage, de résilience qui ne doit rien, ni personne effacer.

« des racines qui poussent à la rencontre d’autres racines, sans les tuer et en se renforçant dans la fréquentations de ces autres racines » Édouard Glissant.

Angie Thomas fait briller les étoiles. Starr est une héroïne. Une étoile de seize ans. Seize ans pour l’éternité. Une étoile de la littérature américaine.

Ce sont les étoiles qui nous guident dans la nuit, et cela depuis des millénaires. Nous n’avons peut-être pas l’éternité devant nous, mais nous avons notre mémoire pour nous guider.

Je refuse les ordres des faux prophètes guerriers, et je protège le premier cri de chaque espoir nouveau né. Alors..

Crie, tendresse !

Crie pour annoncer aux hommes

Que l’espoir revient !

Pour que le puits ne soit pas tari,

Pour que le vent de ces dunes,

Maintenant sans bruit,

Ne souffle pas sur ton village meurtri.

Crie, déesse !

Crie pour que le sein de ta mère nourrice ta vie

Pour que les mains de ton père trouvent

La force d’ensevelir tes frères.

Crie, tendresse !

Crie pour annoncer au monde

Que ton peuple est en pleurs,

Que ton fleuve s’est endormi,

Que le grand esprit des pierres

Est devenu maître de cette terre.

Crie, princesse !

Crie, pour que l’espoir revienne dans cette plaine

Devenue désert, devenue cimetière.

Crie tendresse !

Crie, pour que je respire la force de cette pluie !

Tu ne seras jamais poussière !

Tu ne seras jamais l’esclave des pierres !

Crie, déesse,

Crie pour que les troupeaux retrouvent leur berger.

Pour que ces mirages se transforment en orage !

Parce qu’une étoile m’a annoncé

Qu’une femme enfantait,

Parce qu’une étoile a éclairé la nuit

Où je m’étais réfugiée afin de m’oublier,

Je vis dans la lumière depuis que tu es née. ( « comme une étoile »,A.S, 2011)

Maya Angelou, Toni Morrison, Édouard Glissant, chacune de vos lettres ont été, et seront lues quelque soit les temps qu'il nous reste à traverser.



Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          262
Parée pour percer

FAMILLE, FÉMINISME, AMITIÉ, AMOUR, ARGENT, RACISTES, INJUSTICE , et surtout RAP : voici les thématiques les plus appropriées pour définir le nouveau roman "parée pour percer" d'Angie Thomas qui avait écrit ce formidable roman The Hate U gave qui avait donné son aussi formidable film.



Brianna surnommé Bri est une adolescente de 16 ans qui habite dans un quartier où le calme n'est pas le mot qui le designerait parfaitement.





Après la mort de son père, lorsque Bri étais encore petite, sa mère décide de se renfermer dans la drogue en espérant que cela cacherait sa tristesse.



Lorsqu'elle se rend compte du pétrin dans lequel elle met sa fille et son fils nommé Trey , elle les abandonne chez leur grand parents. Depuis, même lorsque leur mère les récupère, l'adolescence ne peut appeler sa mère "maman" suite à cet épisode qui a cassé un fil important dans la relation "mère-fille".





Quelques années plus tard leur mère les abandonnant en pleure reste un cauchemar qui revient régulièrement.

Son père à été tué par les Crowns, un gang terrifiant qui n'hésitera pas à s'en prendre également à sa fille, alors qu'il devenais une légende du rap.





La jeune adulte suit donc le chemin de son père : devenir rappeuse.





Mais lorsqu'elle se fait mettre à terre par les deux surveillant du lycée qui s'en prenne régulièrement aux noirs et aux latinos, que son manager l'utilise pour la faire passé pour une "racaille" ou encore une "rat-du-guetto" pour se faire de l'argent, que l'on parle d'elle plus négative que positivement, que sa mère perd son boulot, qu'elle à faillit se faire tuer par le célèbre gang, que sa tante se lance dans des projets dangereux pour aider sa famille mais que ça tourne mal et qu'elle se réveille dans une maison sans lumière et sans gaz, Bri se sent près à exploser et n'a plus qu'une chose dans la tête ; percer dans le rap.



J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui fout les jetons mais aussi qui est très émouvant et très accrochant.



Difficile de décrocher du livre quand on l'a commencé.



Le livre peut paraître gros - 500 pages quand même- et on peut penser qu'on ne va pas aimer si on est pas fan du rap mais ça n'as rien à voir avec ça.



Il suffit simplement de rentrer dans l'histoire. Les personnages sont vraiment attachants surtout le personnage principal.



On s'inquiète même pour nos personnages quand il ont des problèmes.



De plus j'adore la façon de penser de Bri, elle veut tous faire pour réussir et sauver sa famille et je trouve ça touchant.



Bref, je vous conseille à 100% de lire ce livre qui sortira le 2 janvier 2020 car pour moi c'est le meilleur roman du moment et de l'année 2020 même si elle est pas commencée :o)

critique d'éléna 10 ans
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          262
Blackout à New York

C'est parce que je connaissais le nom d'une des autrices que je me suis penchée sur ce livre. En effet, j'avais lu The hate U give d'Angie Thomas, un roman poignant qui traite des violences policières. Alors, quand Babelio m'a proposé une opération spéciale Masse Critique pour ce livre, je me suis laissée tenter. D'ailleurs, je remercie Babelio et les éditions Nathan pour l'envoi de ce livre !



Dans cette histoire écrite à douze mains, nous allons suivre plusieurs personnages à différents moments et qui ne se connaissaient pas forcément. Ce roman ressemble à un recueil de nouvelles qui auraient toutes la même intrigue : une énorme panne d'électricité dans toute la ville de New York. En raison de cela, des personnes vont se rencontrer et d'autres se retrouver - parfois sans vraiment le souhaiter. Ce sont des histoires d'amour, de la romance où les protagonistes sont tous•tes noir•es.



Je le précise parce que c'était l'idée des autrices en écrivant cet ouvrage (idée qui a germée pendant le confinement) : proposer des histoires avec des personnages noirs, sans pour autant que le racisme, les violences policières et systémiques soient le cœur du livre. L'idée, c'était d'avoir aussi de la romance avec des personnes qui leur ressemblent. Alors, même si je ne suis pas lectrice de ce genre, je trouvais intéressant de voir de la représentation dans ce genre de littérature.



J'ai aimé certaines histoires plus que d'autres : des romances m'ont touchée et d'autres un peu moins. Le but étant d'avoir des récits courts, cela ne laisse pas tant le temps de s'attacher aux personnages, que j'ai tout de même appréciés. C'était de jolies histoires et ça m'a fait du bien de lire un roman d'amour(s) !



Il est rare que je lise des livres écrits par plusieurs personnes (douze mains, tout de même !) et l'exercice ne doit pas être facile mais ça a rendu ces récits plus intéressants. J'avais hâte de voir comment tous les personnages allaient se retrouver ! C'était un chouette roman choral, positif et qui fait du bien, même si je n'ai pas aimé autant certaines histoires !
Commenter  J’apprécie          230
La haine qu'on donne

J'ai oublié de chroniquer un roman qui m'a marqué : La haine qu'on donne d'Angie Thomas.

Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier rythmé par les guerres entre gangs et les descentes de police.

Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ces deux mondes. Sa vie vole en éclats le soir où son ami Khalil est tué sous ses yeux de trois balles dans le dos... par un policier trop nerveux... Starr est la seule témoin.

Tandis que son quartier s'embrase et que la police cherche à enterrer l'affaire, Starr va apprendre à redresser la tête...

La haine qu'on donne est un très bon roman pour jeunes adultes, et adultes.

Ce roman est totalement d'actualité, étant donné que la violence policière sévit de plus belle aux États-Unis, et pas uniquement là-bas.

Starr est une jeune fille touchante, noire et pauvre elle se retrouve tous les jours à aller dans un lycée chic à majorité blanche. Elle fait le grand écart entre les deux mondes, ce qui est loin d'être évident.

Un jour, elle se retrouve avec son ami d'enfance Khalil dans une voiture. Un policier les arrête, pense que le jeune noir a une arme dans la main, ce qui est faux.. Cela dérape, évidemment, et Khalil est tué. C'est révoltant mais c'est très crédible. Ce n'est pas la première fois qu'une personne proche de Starr meurt dans de telles circonstances.

Starr est témoin, mais elle est noire et est souvent parmi les blancs.. Sa position est vraiment compliquée. Plus les pages se tournent, plus nous le constatons..

Je ne vais pas en dire plus car il y a eu beaucoup d'avis sur ce roman.

J'ai aimé le fait que ce soit totalement d'actualité avec en personnage principal une jeune fille forte qui a la tête sur les épaules. Les personnages sont intéressants, l'histoire est bien ficelée et malgré quelques petites longueurs c'est un roman qui vaut le coup. Il ne m'a pas laissé indifférente.

Petite précision, si vous connaissez quelqu'un qui n'aime pas lire mais qui pourrait être tenté par le sujet ; il existe le film qui est une bonne adaptation, très fidèle, que j'ai eu l'occasion de regarder après avoir dévoré le livre.

La haine qu'on donne est un roman que je recommande sans aucune hésitation et à qui je mets quatre étoiles et demie.
Commenter  J’apprécie          221
La haine qu'on donne

« The Hate U Give » est un roman contemporain dans lequel j’ai placé énormément d’espoir… En effet, quelques mois après sa sortie, les réseaux sociaux et les magasines ne cessaient de crier à la pépite littéraire ! Aujourd’hui encore, les avis unanimes tombent au compte-goutte. Bountynette m’en a récemment parlé en affirmant son coup de cœur… Je me suis donc lancée à la rencontre de Starr, une adolescente noire qui vit dans un quartier difficile et qui fait ses études dans un lycée chic où étudient principalement des jeunes blancs. J’ai beaucoup aimé le fait que l’héroïne soit entre deux mondes. Outre l’affaire principale, il y a beaucoup de pistes de réflexion sur cette société américaine que je connais finalement très peu. On aborde plusieurs thématiques comme le racisme, la ségrégation et la perception/confrontation de la communauté Noire et Blanche dans le pays. Cet ouvrage montre également plusieurs familles qui, malgré le contexte, tentent d’échapper aux gangs qui dirigent certains lieux et laissent souvent des cadavres derrière eux. Il y a aussi les sujets de la misère, de la drogue/du deal, des forces de l’ordre, du climat de peur qui règne en maître… De son côté, Starr va évoluer au fil de l’affaire : elle va se remettre en question, prendre du recul, sonder son entourage, réagir aux nombreuses injustices et va aller jusqu’à douter de son ami. Courageusement, elle va devoir trouver sa voie. On a là un roman très fort qui, sans juger, permet d’y voir plus clair sur une société qui ne nous est pas forcément familière.



J’ai été impressionnée par le fait que l’intrigue nous plonge directement dans le vif du sujet : en deux chapitres, Khalil, l’ami d’enfance de Starr, va se faire assassiner par un policier qui a tiré en croyant qu’on allait le menacer d’un flingue. Une « bavure » qui aura aussitôt des conséquences désastreuses sur la narratrice, mais également sur sa famille, ses proches, le quartier et toute une communauté ! Et c’est là l’intérêt de tout le récit ! Pour Starr, cela va être une véritable descente aux enfers puisqu’elle va devoir apprendre à contrôler son chagrin, surmonter les réactions ou propos de certains et se protéger. En effet, parler peut s’avérer dangereux, voire susciter des remontrances aussi bien du côté des Blancs que des Noirs… Il y a une véritable pression qui m’a inquiétée à plusieurs reprises. Honnêtement, je n’avais pas idée de jusqu’où quelques personnages étaient capables d’aller. Ces agissements ne m’ont pas laissée indifférente ! Les personnages non plus ne m’ont pas laissée de marbre ! Par exemple, j’ai eu une véritable attache pour Chris, le petit ami blanc de Starr. Ce jeune homme est adorable, compréhensif, là pour elle et avec du tempérament quand il le faut. La famille de l’héroïne est également géniale : la mère que l’on ne peut qu’adorer (tendre, autoritaire et à l’écoute), le père qui amuse autant qu’il émeut ou impressionne, le frère qui a provoqué plusieurs réactions durant ma lecture ou encore l’oncle qui va se révéler progressivement. Au fil des chapitres, on s’attache réellement à tout ce petit monde.



Cela dit, même si j’ai apprécié ce que j’ai lu, je n’ai pas pour autant rejoint la majorité des lecteurs. C’est très intéressant néanmoins, j’avais mis la barre trop haute à force d’en entendre parler… D’ailleurs, j’ai mis énormément de temps avant de rentrer dans le livre. J’ai eu du mal de me familiariser avec le langage, car il y a du vocabulaire particulier propre aux USA, à certains ghettos ainsi que beaucoup de vulgarité et familiarité. Par exemple, il est hyper fréquent de rencontrer des « wesh », « yo », « gros », « mec », « meuf », « seum » et j’en passe. S’adapter n’a vraiment pas été facile, car j’emploie très peu de genre de mots et ne suis pas habituée à en voir à chaque dialogue ou paragraphe. Cela a rendu ma lecture fastidieuse… Pourtant, le style n’est pas forcément compliqué : j’ai souvent eu l’impression que ce n’était pas une auteure adulte qui écrivait, mais simplement une adolescente s’adressant à son journal intime. Là-dessus, Angie Thomas m’a bluffée ! Elle m’a également agréablement surprise par la fin qui évite la facilité et semble très crédible.



Cette lecture fut intéressante et relativement prenante. Même si j’ai noté quelques longueurs, j’ai trouvé que les pages se tournaient avec aisance. Je n’ai pas eu un coup de cœur comme la plupart des lecteurs toutefois, je comprends pourquoi le contenu a plu. C’est un roman young adult qui peut très bien convenir à un jeune ou un adulte, car les thématiques sont pertinentes, d’actualité et bien amenées. Le tout est de pouvoir passer outre le vocabulaire… Il est à noter que plusieurs médias parlent d’une adaptation cinématographique. Or, je reconnais être curieuse de voir le résultat.
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          212
La haine qu'on donne



Starr a 16 ans, elle vit dans le ghetto de Garden Heights (fictif) avec ses parents, son frère et son demi-frère. Elle va dans une école à 45 minutes de route car ses parents veulent la préserver de la violence du ghetto. Une école de blancs pour une jeune fille noire.

Alors qu’elle quitte une soirée dans le ghetto accompagné de son meilleur ami Khalil, ils se font arrêter par un policier sans prétexte apparent. Alors que ni Khalil ni Starr ne commettent le moindre geste de violence, le policier abat Khalil de deux balles dans le dos.

Ce roman est l’histoire de Starr, témoin de ce meurtre qui attise, s’il en était besoin, la haine que se vouent les communautés noire et blanche, jeune fille prise entre deux mondes, celui des bourgeois blancs à l’école et celui des gangs du ghetto.

La grande force de la narration est de démonter le manichéisme apparent et de brosser un portrait tout en nuance d’une famille que l’on classerait trop facilement dans la case « dysfonctionnelle et irresponsable ».

Le style est rythmé, Starr est une narratrice attachante dont les émotions sont facilement accessibles par le lecteur et dont les questionnements résonnent familièrement.

Roman d’apprentissage, de dénonciation du racisme, de désespérance face aux gangs et à la loi du silence, The Hate U give est un coup de poing aux clichés. Même s’il est destiné à la jeunesse, il me semble qu’il a toute sa place dans la bibliothèque de tout un chacun.

Commenter  J’apprécie          201
La haine qu'on donne

Starr a seize ans. Elle est noire et vit dans un quartier qui est le théâtre d’une véritable guerre des gangs. Tous les jours, elle va dans un lycée privé et doit jongler avec ses différentes personnalités : la noire au milieu des blanc.he.s, celle qui doit éviter d’être « trop » pour rester cool – trop fragile, trop en colère, trop visible, trop noire finalement –, et la Starr qui n’oublie pas d’où elle vient, ou à qui on le rappelle. Cet équilibre on ne peut plus précaire se trouve rompu lorsqu’un soir elle voit son ami Khalil se faire tuer par un policier. Elle est la seule témoin. Entre peur, horreur et rage, se pose pour elle la question de la nécessité, ou non, de la parole et de l’action.



J’ai été très agréablement surprise par cette lecture. Après en avoir entendu beaucoup parlé, j’avais peur que ce soit bourré de bons sentiments. A priori injustifié apparemment. Car Angie Thomas a une écriture fluide qui nourrit autant l’émotion que la colère. Elle aborde un grand nombre de sujets et parvient à donner vie à des sentiments vibrants et une réelle réflexion. The Hate U Give est un roman qui donne la voix à un propos politique. J’ai aimé comment la lucidité sur la difficulté, voire l’impossibilité, du combat n’entame pas la conviction.



L’assassinat de George Floyd et les manifestations contre le racisme et les violences policières, suite notamment à la mort d’Adama Traoré – pour ne parler que de ce qui très récemment a eu de l’espace médiatique –, donnent encore plus de résonance à cette lecture. Quoique, le problème étant profondément systémique, il y a fort à parier que le propos est depuis longtemps d’actualité, et risque malheureusement de le rester.



Un livre que j’aurais envie de mettre entre bien des mains pour m’épargner la fatigue de débats sans fin, une fiction au service de la lutte, où le racisme n’a pas de droit de réponse.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
Commenter  J’apprécie          200
La haine qu'on donne

Starr, surnommé Miam par ses parents, est une femme adolescente qui a déjà subi bien des épreuves pour son jeune âge. Elle habite un quartier, ou devrais-je dire un ghetto, où sévit deux gangs qui ont fait bien des morts. Les coups de feu ne sont pas rares, et chacun vit dans la crainte.. Un soir qu'elle se rend dans une fête organisée pour le Spring Break, une fusillade éclate : elle s'enfuit avec Khalil, son ami d'enfance. Mais voilà qu'ils se font interceptés par la police et le matricule 115 va dégainer son arme et tué Khalil. Sans raison apparente, juste parce que la couleur de peau ne lui revient pas... Starr s'effondre, c'est déjà le deuxième ami qui s'écroule sous ses yeux... On la priera de venir déposer et témoigner sur les faits... Racisme, profilage racial, émeutes, soulèvements, incompréhension, aspirations au traitement égal... Tous autant de thèmes qui habitent ce premier roman exceptionnel... J'ai adoré ma lecture... Une lecture qui grafigne, qui fait mal, qui émeut... Mais une lecture nécessaire pour comprendre de l'intérieur la discrimination... Thomas mérite amplement tous les honneurs liés à ce bouquin... Je ne peux que vous en recommander la lecture !
Commenter  J’apprécie          183
La haine qu'on donne

Attention, cette prochaine sortie d'avril va déferler comme une vague de marée dans l'univers du polar ados et young adulte ! Il traite sans concession et avec un regard dans l'actualité de ségrégation. Il jette une lumière crue sur la condition des jeunes Africains-Américains à l'ère de Black Lives Matter. Il est écrit de manière haletante, rythmée et captivante....prêt à être adapté au cinéma - les droits ont d'ailleurs déjà été accédes. Ce roman coup de poing mérite et devrait rapidement circuler de mains en mains ! Un roman éveil des consciences comme on les aime !
Lien : http://www.liresousletilleul..
Commenter  J’apprécie          180
Concrete Rose

Maverick Carter fait partie des King Lords de la cité des Garden Heights avec son cousin King ; le père de Maverick est en prison depuis neuf ans et le père de King est mort ; depuis lors, les deux gamins font partie de la bande du quartier qui gère les affaires. Avec leurs amis Rico et Junie, ils vendent de la drogue, principalement de l'herbe tandis que leurs amis Dre et Shawn s'occupent des drogues dures. Maverick est en couple avec Lisa mais il a couché un soir avec Iesha Robinson, la petite amie de King et le préservatif a éclaté, il apprend, trois mois après la naissance du bébé déjà nommé King junior, qu'il est le père et la mère lui laisse l’enfant en s'enfuyant. Face à ses nouvelles responsabilités de père à dix-sept ans, Maverick se voit imposer par son cousin Dre de cesser le trafic de drogue et Dre lui trouve un travail chez l'épicier, M. Wyatt, Mme Wyatt acceptant d'être l'assistante maternelle du bébé renommé Seven. Dre est d'autant plus bienveillant à l'égard de Maverick qu'il est lui-même en couple avec Keisha, il a une petite fille de trois ans, Andreanna et il sait tout le danger à continuer le trafic de drogue.



Nous retrouvons avec plaisir à la fois l’univers de Angie Thomas et une forme de prequel à The Hate U Give puisqu’il s’agit dans ce roman du récit de la jeunesse du père de Starr, Maverick. C’est une nouvelle plongée dans les quartiers noirs des Etats-Unis avec une description brute de la vie des quartiers, les trafics, les luttes de territoire, la drogue, la violence, les règlements de compte, la violence policière mais aussi l'apartheid social et économique entre les Blancs et les Noirs. Angie Thomas fait partie de ce mouvement américain Woke et promeut la prise de parole des personnes concernées par les problématiques de justice sociale et d’égalité raciale. Le roman est évidemment cette fois extrêmement attendrissant avec les mésaventures de ce jeune père de dix-sept ans avec deux enfants : nous assistons aux premiers mois de Seven, le demi-frère de Starr et nous connaissons les conditions de la naissance de Starr ! Et évidemment, il y a toujours aussi une multitude de références musicales, cette fois de rap.

Commenter  J’apprécie          170
La haine qu'on donne

Starr est une jeune adolescente noire. Vivant avec sa famille dans un quartier difficile, elle a cependant l’opportunité de sortir de cet environnement difficile où les gangs et la drogue sont maîtres en allant étudier dans un lycée chic de la banlieue. Sa petite routine va cependant être totalement chamboulée lors d’une simple soirée, quand son ami d’enfance Khalil (qu’elle n’avait pas côtoyé depuis longtemps) va être assassiné devant ses yeux par un policier lors d’un simple contrôle de papier.



The Hate U Give est un roman important. Criant de vérité, le roman nous dépeint avec précision une actualité encore beaucoup trop présente aujourd’hui. Comme on le voit dans le résumé, The Hate U Give nous parle de jeunes adolescents noirs tués par des policiers sans aucune raison valable (existe-il des raisons valables d’ailleurs ?) mais l’auteure se penche aussi, grâce à son personnage de Starr, sur la difficulté de vivre dans un quartier difficile mais aussi de l’entraide et de la cohésion qui peut y exister. Angie Thomas nous détaillera également la difficulté pour son personnage d’assumer les deux environnements qu’elle côtoie (son quartier et sa vie de lycéenne avec un petit ami blanc) et la difficulté pour elle de se sentir entière et sincère tant elle doit jongler avec les codes de ses deux milieux. Ce choc des cultures est parfaitement bien traité, et est encore une fois rempli de vérité et sans clichés. Le personnage de Starr est un personnage auquel on peut facilement s’identifier. Face au drame, elle n’ira pas tout de suite se rebeller et crier au scandale. Non, elle aura peur et mettra le temps de faire son deuil. Son évolution personnelle sera lente et c’est grâce à un entourage fort et un soutien inébranlable de leur part qu’elle saura se relever et partager sa vérité des événements.



The Hate U Give est un roman complet. Angie Thomas nous propose un roman fort porté par une plume travaillée. Elle ne prend pas les adolescents, la cible du roman, pour des idiots et ne prends pas de pincettes. Elle a raison car son message est d’autant plus fort et peut-être que certaines mentalités changeront. Un roman à faire lire dans les établissements scolaires !
Commenter  J’apprécie          172




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Angie Thomas (1876)Voir plus

Quiz Voir plus

The Hate U Give

Comment s'appelle le petit frère de Starr ?

DeVante
Seven
Sekani

12 questions
101 lecteurs ont répondu
Thème : The Hate U Give de Angie ThomasCréer un quiz sur cet auteur

{* *}