Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy.
Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir.
Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins.
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Pour l’heure, il y a bien moins d’unanimité autour de Salvini que ce qu’on vivait durant le Ventennio [double décennie fasciste]. La grande majorité des Italiens a adoré Mussolini, et cette volonté d’obéissance n’a jamais disparu. Nous avons une certaine inclination à la servitude… Je le dis sans plaisir, mais cette tournure d’esprit a toujours existé. Salvini fait sa grosse voix et tout le monde le suit. Ça nous plaît beaucoup de ne pas penser, de demander à d’autres de le faire pour nous.
Il entra dans le bureau et s'assit, découragé, en fixant l'énorme pile de papiers à signer entassés sur sa table de travail.
Il lui vint à l'esprit que la bureaucratie du monde entier était certainement en train de contribuer à la fin de celui-ci : combien de milliers de forêts avaient été abattues, à travers le temps, pour fabriquer le papier nécessaire aux inutiles formalités bureaucratiques ?
Et ne pas répondre tout de suite à une lettre de l'administration, c'était encore pire, passqu'à tous les coups, on enverrait un courrier de rappel pour l'affaire restée en suspens, dite inevasa. Inevasa : littéralement "non évadée" ! Si on répondait, l'affaire serait en revanche considérée comme evasa, "évadée".
En retrait tel qu'il était, il pouvait contempler Maruzza nue, de dos, accoudée à la rambarde du balcon, ses cheveux blonds tombant jusqu'à ses pieds.
La nuit précédente, affamé de sa chair comme il l'était, il n'avait pas su où donner de la tête, à quelle urgence satisfaire : la caresser centimètre par centimètre ou la respirer pouce par pouce, parcourir tout son corps de sa langue ou regarder chacun des pores de sa peau, ou bien l'écouter respirer, l'oreille posée sur elle, et compter les battements de son coeur...
Maintenant qu'il pouvait la contempler, son désir un peu calmé, enfin juste un peu... il la regardait comme on regarde un paysage envoûtant : la courbe douce de ses hanches, les deux collines jumelles séparées par une mince et étroite vallée, son dos qui était une plaine à ensemencer été comme hiver, l'arrière des jambes, droites comme de jeunes arbres.
Une légende raconte que deux Siciliens en terre étrangère, accusés d’on ne sait quel crime, avaient été enfermés dans deux cellules séparées afin qu’ils ne communiquent pas avant l’interrogatoire. Amenés le lendemain devant le roi étranger, ils avaient échangé un rapide regard. « Majesté ! s’était alors écrié un garde, sicilien lui aussi, trop tard ! Ils se sont parlé ! »
L'agua del sueño avait ceci de particulier : elle vous laissait dépontelé et emburelucoqué un sapré bout de temps. C'est ainsi qu'errant par la maison certains se poquaient aux gens ou aux meubles comme des phalènes empégées dans la lumière, d'autres avaient les oreilles étoupées ou bien les jambes molles comme des tripes, à ne pas tenir droit plus de deux pas.
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Et puis on ne pouvait laisser libre un fou assassin comme lui.
Mais comment faire ?
Tout à coup il lui revint à l'esprit la phrase prononcée par Rumsfeld, le ministre 'méricain de Bush, lequel, quand le chef des inspecteurs envoyés en Irak à la recherche des armes de destruction massive lui avait référé qu'ils n'avaient trouvé que dalle, arépondu comme ça : "L'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence." Génial.
- Montre-moi ton permis de séjour.
Comme sous l'effet de la frayeur, la femme laissa tomber la serviette, levant les mains pour se couvrir les yeux. Longues jambes, taille étroite, ventre plat, seins hauts et fermes, une vraie femme comme celles qui se voyaient dans les publicités à la télévision. Au bout d'un instant, devant l'attente immobile de Fatma, Montalbano se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de peur, mais d'une tentative pour trouver le plus évident et le plus pratique des arrangements entre un homme et une femme.
- Mais enfin, on peut savoir quelle mouche vous a piqués tous, à la préfecture, que vous en ayez autant après moi? Merde alors! Qu'est-ce que j'ai fait? J'ai pissé dans le bénitier?
- Et c'est à moi que vous venez le demander? Vous le savez bien le tintouin que vous avez fait! Et vous n'êtes pas obligé de jurer comme un charretier!
- Quel tintouin? Y'a pas de tintouin! J'ai expédié trois bafouilles au préfet pour lui demander un renseignement et elles lui sont restées en travers de la gorge.
Le lendemain qui était dimanche, un compatriote lui donna l'adresse d'une institutrice, tout près de l'endroit où il habitait avec Tano, une certaine demoiselle Caruso qui donnait des cours à domicile. Le jour même Gnazio se présenta chez Melle Consolina Caruso, une créature de soixante- dix ans sèche comme un picarlat, avec un minois de tête de mort à lunettes, aussi avenante qu'une porte de prison. Ils fixèrent la rétribution et les horaires. L'institutrice lui donnait un cours tous les soirs de huit à neuf, en même temps qu'à un miaillon de sept ans, qui apprenait plus vite que lui et pouffait quand Gnazio se trompait.
"Inévitablement , cette situation entraîna des conséquences pour la pension Eva.
Non qu'il n'y ait plus de clients , ils avaient même augmenté : la différence était qu'ils " ne faisaient plus flanelle " ...
Ils montaient , consommaient en hâte , payaient , ressortaient .
Ce n'était plus un plaisir , c'était devenu une nécessité , un besoin de se sentir vivant :
Explication : -----Avec la peur de la mort------ augmente l'envie de baiser ..."