Il était une fois un chien de cirque qui se retrouve fasciné devant une lune de décor en plâtre. Cette lune, si belle, il ne voulait pas la quitter. Il dormait près d’elle qui se reflétait dans ses yeux de chien. Mais il est temps pour le cirque de déménager. Le chapiteau est démonté et la lune décrochée. Hélas, la belle chuta et, désormais inutile, se voit prochainement abandonnée. Le petit chien ne peut le supporter et va trouver des ressources pour sauver cette lune qui le fascine tant.
Derrière cette histoire touchante, se cache un hommage bien étonnant. N’avez-vous pas reconnue cette belle lune ? Pensez à un certain Méliès ! Vous aurez bien sûr reconnu la célèbre lune qui fait l’affiche du Voyage dans la Lune !
De fait, l’album se décline à la façon des films muets d’autrefois : des illustrations pleines pages qui se suivent sans dialogues, entrecoupées des tableaux narratifs que l’on retrouve dans les films muets. Peu de texte donc, juste la retranscription de quelques paroles d’humains qui laisse la part belle aux illustrations. A juste titre. Car le travail d’Alice Barberini est époustouflant. Dans un noir et blanc un peu grisâtre et passé, rehaussé de rares touches de rouge significatives, se déploie de vastes scènes où le texte est inutile. Leur expressivité est forte et l’émotion aussi. La tristesse nous étreint avant de terminer sur un dénouement heureux.
Nous suivons avec émotion la fuite de ce petit chien et sa lune, dans une ville déserte et pluvieuse. Les jours passent et la détermination de l’animal faiblit. Il trouvera consolation auprès d’un enfant qui deviendra son maître. Et la lune, dans tout ça, me direz-vous ? Abandonnée par le chien, c’est un curieux monsieur qui la récupérera devant sa porte… Un certain Méliès qui en fera bon usage !
Bref, un bijou de sensibilité que l’auteur a mis en scène avec beaucoup de talent, sous forme d’hommage au cinéma.
Un vrai coup de cœur pour un premier album très convaincant !
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