"Tu mérites le monde."
Mais, ce qu'il ne réalise pas, c'est que désormais, mon monde, c'est lui.
Deux iris noirs, sombres et captivants, me scrutent avec insistance. Un frisson naît sur ma peau et parcourt mon corps, signe de mon angoisse naissante. Il ne laisse rien transparaître, pas la moindre émotion, et pourtant sa présence rend l'atmosphère oppressante. Il arbore un physique dangereusement attirant.
« 𝐓𝐮 𝐚𝐬 𝐛𝐫𝐢𝐬𝐞́ 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐦𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐣𝐞 𝐦’𝐞́𝐭𝐚𝐢𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐬𝐞́𝐞𝐬. 𝐂’𝐞𝐬𝐭 𝐭𝐨𝐢 𝐪𝐮𝐢 𝐦’𝐚 𝐥𝐚𝐢𝐬𝐬𝐞́ 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐨𝐮𝐭𝐮𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞, 𝐂𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐚. »
— Alors, le Serpent est tombé pour une fille. Putain d’ironie que ce soit la même que moi, hein ?
— Je tomberai des dizaines, des centaines et des milliers de fois pour elle. Mais à la différence de toi, elle sera là pour me rattraper.
— J’étais terrifié. Et je le sais maintenant, tu m’as guéri, coração.
Je t’ai menti, je suis incapable de te rattraper… Parce que la vérité c’est que… je suis tombé le premier, Camila. Je suis tombé amoureux de toi.
Je voudrais hurler, lui crier à quel point je le hais autant que je l’aime. Qu’en quelques mois, il est devenu l’acteur de mes rêves les plus doux, alors qu’il aurait dû habiter tous mes cauchemars. Je veux qu’il sache à quel point son contact me brûle et que désormais, je veux me consumer avec lui. Que sa proximité me coupe le souffle et que pourtant, aujourd’hui, il est le seul avec qui je respire vraiment.
« Je t’ai menti, je suis incapable de te rattraper… Parce que la vérité c’est que… je suis tombé le premier, Camila. Je suis tombé amoureux de toi. »
Depuis que l'aîné des fils a pris la relève de son père, tout ici n'est que désolation. Les habitants le craignent, mais nos garçons l'adulent. Beaucoup d'entre eux se déscolarisent pour avoir le privilège de travailler pour celui qu'on prénomme le Serpent. "Le décapiteur". Ils tuent, volent, dealent, pour quelques billets, et arborent fièrement l'emblème du cartel.
« — Tu es une petite menteuse, Camila.
Il hume mon odeur et pose ses lèvres sur ma peau avec une lenteur déroutante.
— Ton esprit me fuit, mais ton corps, lui, me veut. Et il me veut autant que moi je veux de toi. Alors, continue de me fuir comme tu le fais, mais sache que je prendrai chaque miette de ce que tu m’offres, jusqu’à te posséder complètement. »
— Tu sais quoi ? Déteste-moi si tu en as besoin, Cam. Déteste-moi autant que tu veux. Je ne partirai pas, je suis là, et tant que tu iras mal, je serai à tes côtés.
Tu peux tomber, Amor, je suis là pour te rattraper.