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Dernières critiques
Les passagers du vent, tome 3 : Le comptoir..

Le personnage d'Ida est de plus en plus travaillé. Toujours en fuite et dorénavant sur un négrier, la jeune femme n'hésite pas à s'émanciper de la figure blanche toute puissante, de l'homme qui ne considère la femme que comme tremplin de sa virilité.



Les dessins des corps sont superbes, qu'ils soient figés ou en action. Toute l'humanité de François Bourgeon se retrouve à travers ces corps puissants, ses couleurs chaleureuses et ses traits gras. Les plans du bateau et du fort sont tout simplement merveilleux.
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Les passagers du vent, tome 9 : Le sang des..

Dans le retour sur le Livre 1 je disais que sa lecture indépendante de celle des 5 premiers volumes - le 1er cycle - des Passagers du Vent était possible. Sot que j'étais ! C'est possible, mais pas souhaitable !



Dans le train pour Nantes, Clara/Zabo et Klervi se parlent. Pour Klervi arrivée de Bretagne au début du Livre 1, c'est un retour aux sources. Bien plus qu'elle l'imagine. Pour Zabo, c'est la suite des souvenirs de ses années 1870 à 1880, de la Commune et sa guerre civile aux révoltes canaques et leur répression en Nouvelle Calédonie où le bagne l'attendait après le camp de Satory. Ce sera aussi une découverte, une révélation finale qu'elle ne pouvait ni prévoir ni espérer...



Bourgeon marie une dernière fois, pour le meilleur, la petite et la grande histoire. Il la donne à voir et à vivre, même et surtout à travers ses scènes de dialogues, avec les points de vue et la large palette d'idées et de sensibilités propres à ses personnages. Rien d'intellectuel au contraire. La parole est vivante et libère. Sans jeu de mots, elle éclaire la vie, même une vie dure ou retrouvée.



Le récit coule et nous place en profonde empathie avec ses héroïnes. Oui, toujours plus d'héroïnes que de héros ici : la parité chez Bourgeon, c'est pas gagné ! Loin de s'en plaindre, on est réjoui de vivre la Commune avec ses femmes, Louise Michel en tête. Après Tardi, le trait et la vision de Bourgeon remettent les pendules de l'histoire à l'heure. Rochefort ainsi apparait sous un autre jour.



Le dessin de Bourgeon atteint dans ce dernier volet une plénitude ennivrante, y compris dans le but avoué de saisir les expressions à vif et les peindre au plus près. Les bouches sont ouvertes - on parle beaucoup c'est vrai - les dents se montrent et dénotent autant l'humeur que la classe.



La mise en scène est un modèle de perfection et le découpage à l'avenant. Chacun des décors - du train au Père Lachaise où Klervi se confie - planté avec soin, vit et nous révèle à chaque visite - on alterne entre les lieux et les époques - un nouveau plan, un nouvel espace, un nouveau détail. Du grand art.



Les seconds rôles et figurants y sont saisis aussi avec force, vie, caractères et variétés. On est comme au cinéma tout en étant à fleur de peau, à fleur de sens et au creux de l'âme et du cœur de chacun des personnages. La grande aventure se marie avec l'intime, l'histoire avec le quotidien.



Et puis il y a cette fin, cette fin et cet épilogue dont je ne dirais rien. Si ce n'est ce bloc de notes jetées dans une haie du Père Lachaise et qu'y ramasse un jeune enfant qui pourrait avoir l'âge de Bourgeon au moment du récit...



Voilà, la boucle est bouclée. D'exil en esclavage, de révolte en guerre civile, nous en aurons traversé des mers et des marais, pris des trains et des bateaux, planté, chassé et remué la terre en 40 ans de Passagers du Vent.



Alors oui, pour savourer pleinement ce dernier cycle, avoir lu le 1er c'est mieux. Les larmes qui coulent à la fin ont encore plus de parfums !
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Les passagers du vent, tome 8 : Le sang des..

Si on pense que cet album est une bd on a tort. C'est un roman graphique. Au sens le plus fort.



Des dialogues sensibles et justes qui vous portent et vous font embrasser le point de vue de chacun des personnages, plus vrais que nature. Des ambiances et décors qui tantôt affleurent, tantôt vous enveloppent et toujours vous pénètrent. En bref, un vrai roman dessiné. Et presque du cinéma !



Depuis ses débuts à Lisette, Bourgeon recherche la compagnie des femmes. Un compagnonnage qui offre à l'auteur comme au lecteur une palette de sensibilité plus large et plus nuancée. Ce Livre 1 du Sang des Cerises n'échappe pas à la règle. Zabo y fait son retour et la connaissance de Klervi, jeune bretonne arrivée à Paris le 16 février 1885. Ce nouveau tandem forme un duo du tonnerre.



C'est Klervi qui nous passe le récit que Zabo lui a confié. Nous sommes en 1953 devant le mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise. La bretonne ouvre sa mémoire et réveille la nôtre. Fervent de ces mises en abyme à deux ou trois générations d'écart, Bourgeon nous fait toucher du doigt que tout cela, toutes les pages d'histoire qu'il rouvre pour nous sont plus proches qu'on l'imagine. Très proches oui, mais aussi très loin quand l'amnésie nous guette et le roman national nous berce.



Tout cela quoi ? De quelle histoire s'agit-il ? Une histoire de pirates encore ? D'esclaves dans les plantations ? Non, Le Sang des Cerises est une histoire du peuple de France, en France et plus précisément dans Paris. Sous et après la Commune. Entre Montmartre et Montparnasse. Une histoire où Bourgeon transfigure les stéréotypes que le roman national et d'autres ont laissés de ce temps des cerises comme le dit la chanson.



On a évoqué les dialogues, les plus proches de la vraie vie qu'on puisse imaginer ; ils sont aussi garnis et parlent comme un vrai et bon livre d'histoire ouvert. On a parlé de l'ambiance - ah, les lumières ! - et des décors : ces lieux choisis et repérés avec minutie, Bourgeon - qui modèlise ses décors pour de vrai * - les dessine aussi avec soin et gourmandise. Comme les traits - souvent courbes et généreux - de ses héroïnes.



Au bonheur de retrouver Zabo, qui après la guerre civile de Louisiane vit celle de Paris, Bourgeon ajoute le plaisir de plonger dans les 20 dernières années du 19ème siècle, avec les Bruant, Renoir et autre Lautrec. Le tout dans un format qui marie la grande et la petite histoire, l'intime et l'épique.



Un chef-d'oeuvre de la maturité. Qu'on peut lire c'est à noter, comme un cycle distinct, sans avoir lu Les Passagers du Vent 1 à 6.2 avant.



* "Sa maquette de Montmartre, de ce point de vue, est tout à fait remarquable. François Bourgeon l'a établie sur la base des plans des années 1870. Mixe de carton, de bois, de métal, d'impression sur papier, de peinture, de collages et d'autres techniques encore, elle est un objet composite, qui offre au dessinateur une ressource décisive pour animer son récit. 



La maquette participe ainsi pleinement de l'ancrage réaliste de l’œuvre de Bourgeon, qui prend la dimension d'une histoire vécue à l'échelle d'un quartier et, surtout, d'une rue avec ses habitants et leurs solidarités." Source : Neuvième Art
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Les passagers du vent, tome 6.2 : La petite..

Livre 2 de La Petite Fille Bois-Caïman et ultime opus des Passagers du Vent, cet album referme la saga sous le signe de l'eau. Celle des marais où les troncs déchiquetés semblent autant de bateaux, de rêves, d'amours et de vies échouées.



Le dessin de Bourgeon est au top : le réalisme et la vie qui s'en dégagent sont profonds et pénétrants.



La narration poursuit le récit d'Isa à Zabo dont on voit dès la couverture d'où lui vient son côté rebelle comme le fusil qu'elle tient des deux mains.



Les dialogues, parfaits et toujours et encore au plus près de la langue originale, alternent avec des longs moments de silence. On vit la lecture comme Isa et sa fille vivent ensemble dans le bayou.



À la fin des souvenirs d'Isa nous voyons clair sur une vie et un destin hors du commun, comme d'autres à cette époque. La riche documentation réunie et mise soigneusement à profit par l'auteur cite des personnages historiques hauts en couleurs. Du corsaire Jean Lafitte dans le Livre 1 aux frères James dans celui-ci.



Nous connaissons aussi mieux Zabo et devinons en elle un nouveau personnage prêt à prendre la relève et désormais au fait et affranchie de son passé.



La Commune nous voilà ! Et voilà Bourgeon !
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Les passagers du vent, tome 6.1 : La petite..

Suite de la série Les Passagers du Vent, La Petite Fille Bois-Caïman en est l'ombre portée - comme celle de l'homme au chapeau sur la couverture - et le "reflet déloyal" (cf. planche 22) : ce qu'il pourrait rester de notes éparses et d'un amour oublié deux générations après.



1862 : Dans la Louisiane écumée par la guerre de Sécession, la jeune Zabo vient de perdre les siens. Un frère cadet, une bisaïeule et une nounou noire sont tous ceux qui lui restent. Encore faut-il les rejoindre : le bayou regorge de périls. Les vaincre est le prix à payer pour briser la barrière du temps comme Zabo le fait déjà avec celles des conventions et des bonnes manières. Une Isa en herbe !



Après la mer, place à la terre, ses marais opaques, ses plantations détruites et ses arbres puissants. La beauté des dessins happe nos regards. Bourgeon ne craint pas non plus d'outrer les expressions. La vie des personnages nous envahit, saisie au cœur de profonds tableaux. Et dans les langues originales.



Après Les Passagers du Vent, La Petite Fille Bois-Caïman dénonce à son tour le crime de l'esclavage. Isa de retour 80 ans plus tard a bien des choses à raconter... Mais que peuvent la mémoire et la transmission contre la folie des hommes et la fureur des guerres ?



Derrière la beauté de cette suite, il y a la douleur de l'exil et de la fuite. Et si la vie déjà était révolte, comme la nature sauvage et l'amour sincère ? Ici, violence et mélancolie vont de pair.
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Les passagers du vent, tome 1 : La fille so..

Citée comme une référence de la BD, j'ai voulu étoffer un peu ma culture en ayant finalement peu d'attentes sur ma capacité à apprécier une telle œuvre. Et pourtant, quelle découverte ! Le personnage principal féminin est extraordinaire, le côté historique est agréable et les graphismes sont d'une précision incroyable ! (Si vous avez l'occasion de jeter un œil sur les plans des bateaux évoqués dans les œuvres, vous ne le regretterez pas !). Les couleurs sont franches et les traits des dessins également. Alors oui, il y a beaucoup de lecture mais c'est un régal pour la tête et les yeux.
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Les passagers du vent, tome 5 : Le bois d'ébène

À la fin du tome 4 des Passagers du Vent, François Bourgeon refermait la boucle que proposait son synopsis initial à Glénat : ses personnages remontaient à bord de la Marie-Caroline. Une boucle, pas une fin. La fin intervient avec ce tome 5 et un personnage haut en couleurs et en relief sous la plume et les pinceaux de Bourgeon, la mer.



Bourgeon dit n'être ni marin ni navigateur mais aimer la mer. Décor naturel vivant et changeant, ce dernier volume du 1er cycle des Passagers du Vent s'achève avec elle. Berceau de la vie, elle est l'alpha et l'oméga du récit et peut-être aussi son personnage principal. Le révélateur qui passe chacun à la moulinette, révèle les faiblesses et force les caractères. Du pain bénit pour l'auteur, tout à la fois conteur et dessinateur.



Un équipage d'une trentaine de personnes, 350 esclaves à bord : la Marie-Caroline en route pour Saint-Domingue est une réserve de bois d'ébène mais aussi, une véritable poudrière. Après la chute de son capitaine régulier, le nouveau commandement est sinon inexpérimenté, pour le moins décrié. Marins comme esclaves vont en profiter et donner à Isa et Mary matière à nourrir des regrets pour leurs largesses de coeur et d'esprit. Les bonnes pensées ne sont pas toujours récompensées...



Conteur avant toute chose Bourgeon nous fait vivre une traversée riche en action, en surprises et en rebondissements. Il mène ses personnages principaux avec maîtrise et donne aux autres assez de caractère et d'autonomie pour faire d'un récit de marins une aventure palpitante. Le conteur épris d'évasion et de réalisme nous émeut, nous transporte et nous tient en haleine.



Bourgeon dessinateur est aussi dans cet album au sommet de son art, sur la mer comme à terre. Attiré par ces grands bâtiments de bois que l'homme habite, que la mer ballotte et qu'on appelle bateaux, il en a étudié toutes les dimensions, tous les compartiments et comportements dans de nombreux ouvrages. Avant même le début de cette série il avait fait les plans d'un navire qu'on trouve à l'intérieur des pages de couverture.



Cet album en tire tous les fruits mêlant avec réalisme puissance et poésie. La vie dans les plantations offre à l'artiste une autre terre de contrastes pour son encre et ses couleurs. Du grand art. L'histoire guide le récit dessiné, son découpage et sa mise en scène, des tableaux les plus épiques aux moments les plus intimes, saisis sans voyeurisme. Bourgeon donne vie à ces scènes autant qu'à leurs personnages. On lit un livre oui, mais tout ce qui s'y passe et s'y dit nous semble animé. On lit un livre oui mais quand on le referme on s'en souvient comme d'un film.



À la fin de cet album on se demande quelle sera la prochaine aventure que Bourgeon et ses passagers nous feront vivre... maintenant on sait, on est sûr que le cycle qui s'achève est un chef-d’œuvre. Le fruit d'un conteur et dessinateur hors pair, artisan inspiré et exigeant, tenace et solitaire.



Un maître.
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Les passagers du vent, tome 4 : L'heure du ..

Hoël mourant à petit feu, Varois pleutre et obséquieux, John virant fou : les hommes qui entourent Isa et Mary ne pèsent pas lourd au début de ce tome 4. Toujours sur le continent, L'Heure du Serpent ouvre encore plus profond le cœur de l'Afrique, sa jungle sauvage et les ténèbres de l'esclavage. On sait que les blancs chassent et exploitent les noirs mais, les noirs aussi. Alors, quid de la justice à rendre par le roi d'Abomey, lui qui court aussi après les faveurs, les armes et l'argent des hommes blancs ?



Ce tome 4 de la saga est un des meilleurs de la série. Par son suspense, son action et son point de vue magnifiquement porté et illustré par ses dessins.



Quid du sort de Hoël dont les jours et les nuits défilent plus près de la mort que de la vie ? Quid du sort de John qui cherche dans la folie et ses leurres l'oubli de son déshonneur avec la Navy et ses malheurs avec Mary ? Et quid de Viaroux prêt à tout pour faire payer à Isa son pari raté et ses faveurs manquées ?



Ce 4ème album ne manque pas de nœuds à dénouer. Et il ne manque pas non plus de surprises et rebondissements pour y arriver. On ne s'ennuie pas une seconde. Jamais peut-être l'écriture de Bourgeon n'a aussi bien croisé le roman d'aventure et le roman-feuilleton. Alternant aussi de riches dialogues - comme dans le 3 - avec des planches où la nature incite à se taire.



Le dessin est une splendeur qui nous donne à voir l'Afrique sous tous ses jours et toutes ses nuits. Les visages et les attitudes nous disent aussi toute l'histoire de ce peuple, sa force, son lien avec la nature et sa noblesse ô combien plus ancienne que celle perruquée qui y pointe le bout de son nez et de ses guêtres. Le découpage et la mise en scène appuient une action tirée au cordeau. Du jugement du roi africain à l'attaque de celui de la jungle. Bourgeon joue avec nos nerfs, la nature et les personnages qu'il a créés, sans en ajouter. Ah, ce duel dans les sables mouvants !



Enfin et surtout Bourgeon imagine un trio qui dit l'essentiel et le fond de son propos. Entre Isa qui prend ses notes pour Saint-Quentin et les abolitionnistes, Varois le teneur de livres du comptoir de Juda et François qu'on retrouve à la fin à la plume du journal de bord de la Marie-Caroline, tout est dit. Écrit. Bourgeon navigue entre ces trois points de vue avec délice, habileté et bonheur. Sans hésiter à nous faire épouser celui de son héroïne plus étroitement que les autres.



Un des meilleurs sinon le meilleur album de la saga, avec bien sûr et après - dans l'ordre ! - le 3. L'auteur y joue même avec de grandes références de la bd et de la littérature : l'indigène compagnon du héros ou de l'héroïne, la marche dans les marécages, etc. On pense autant à Jungle Jim, Tintin, que Flash Gordon ou Corto Maltese. Un sommet !
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