AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Le Deuxième Sexe

Série de 2 livres (En cours). Écrite par Simone de Beauvoir (2),


Vous aimez cette série ? Babelio vous suggère

900 lectures
3 livres
278 lectures
2 livres
417 lectures
2 livres
584 lectures
6 livres
124 lectures
3 livres
156 lectures
4 livres

Dernières critiques
Le Deuxième Sexe, tome 1 : Les faits et les m..

Contrairement aux Noirs, Juifs, prolétaires, qui sont, à un moment devenus subordonnés, la femme l'a été dès le départ, comme un absolu, pas d'avant....

C'est donc plus difficile de se révolter.

Elle est l'Autre au coeur d'une totalité.

Après une première partie sur la biologie, il est question du point de vue psychanalytique :

L'homme se bat pour la survie de l'espèce, il doit innover.

La femme s'occupe de la perpétuation : elle est dans la répétition...

Un livre qui a ouvert une brèche...
Commenter  J’apprécie          40
Le deuxième sexe, tome 2 : L'expérience vécue

A ma grande surprise, c'est le tome 2 qui commence par le fameux "On ne naît pas femme, on le devient".



Ce tome aborde "l'expérience vécue", c'est-à-dire toutes les incarnations, les avatars de la féminité, et le procès qui commence par l'éducation, puisqu'il s'agit de l'enfance, dans un premier temps.



J'ai d'abord eu l'impression, justifiée, d'avoir déjà lu tout cela : entre les extraits connus, la compilation de tout ce qui se dit depuis Freud jusqu'aux féministes contemporaines en passant par Lacan, l'intériorisation des stéréotypes au cours de l'éducation n'a rien de bien original pour une lectrice d'aujourd'hui. Le sous-titre est immédiatement justifié par les témoignages abondants qui émaillent l'argumentation de Beauvoir.



J'imaginais un essai de portée universelle (universaliste ?) mais en réalité, il ne vaut que pour les sociétés patriarcales même si, d'une manière ou d'une autre, les cultures mondiales sont presque toutes patriarcales (l'hyperpouvoir supposé des femmes dans la sphère familiale n'étant pas un matriarcat mais un aménagement du système patriarcal même). Les pudibonderies autour de la sexualité, les simagrées de la souillure - ces fardeaux physiques, moraux, mentaux supplémentaires - autour des menstruations semblent en revanche terriblement judéo-chrétiennes. De plus, malgré la rigueur d'aller investiguer dans toutes les classes, et donc dénoncer à juste titre la double journée de travail des femmes, l'exploration du chapitre de la femme en couple, mariée, décrit beaucoup plus souvent le désarroi d'une femme bourgeoise. C'est notamment dans l'exercice risqué de la synthèse sur le "caractère de la femme" que cela se voit.



A lire dans un XXIème siècle où l'on distingue sexe et genre, et où chacun revendique une expérience privée avec l'un et l'autre, poussant à des alliances de circonstance mais pas à une appartenance aussi large que le sexe, les deux premiers chapitres, leur présent de vérité général et le générique au singulier (la petite fille, la jeune fille) peuvent paraître trop généralisateurs. Mais à pousser dans ses retranchements ce qu'elle affirme, j'avoue qu'en cherchant des équivalents à cela, on les trouve et que les objections que je voudrais faire seraient trop pointues.



Si, je suppose, les deux premiers chapitres ont fait un tel florès que j'ai eu du mal à trouver originaux des constats qui l'étaient sans doute en 1949, j'ai été stupéfaite de lire une hypothèse incroyablement plausible à l'usure de l'éros dans le couple invétéré et que je n'ai lue nulle part ailleurs. Je voudrais pouvoir dire que sa lucidité sur le chapitre de l'amour (partie intitulée "Justifications"... comment certaines femmes tentent de se créer une transcendance à travers la prison immanente de leur vie) est caricaturale, hélas, je ne le peux pas, c'est horriblement bien vu. L'étude du vieillissement ("maturité et vieillissement") est original et intéressant. Je m'incline.



Mais Simone de Beauvoir ne remet pas en question certaines assertions de son temps, qui ont été déconstruites depuis, avec par exemple la dénonciation du fait que les femmes sont plus mal soignées que les hommes parce qu'elles sont peu écoutées, se plaignent moins (alors même qu'elles consomment plus de médecine), et que les normes médicales sont masculines. Voilà ce que Beauvoir reprend à son compte : "Parce que son corps est suspect [à la jeune fille], qu'elle l'épie avec l'inquiétude, il lui paraît malade : il est malade. On a vu qu'en effet ce corps est fragile et il y a des désordres proprement organiques qui s'y produisent ; mais les gynécologues s'accordent à dire que les neuf dixièmes de leurs clientes sont des malades imaginaires (...)". Heureusement, on en est revenu, mais le temps a été long et que de vies perdues !...



Du chemin a été fait, on le mesure souvent, depuis 1949, et même 1976, mais je me rends compte aussi que toutes les femmes n'ont pas suivi la voie de l'émancipation du même pas : certaines l'ont construite, d'autres suivie, mais un nombre non négligeable la négligent, comme un élément du paysage qu'on voit mais qu'on renonce à fréquenter ; elles rencontrent des hommes (et des femmes) qui les en confortent ou non, et les vieux schémas patriarcaux se perpétuent, s'ancrent dans un habitus névrotique attendu, ou la cacophonie continue. Que des hommes se libèrent également des assignations patriarcales, et le chœur de ricanements s'élève, son écho dure, comme celui contre le "mari déconstruit" de Sandrine Rousseau. Subir dans une sortie sportive les saillies antiféministes d'une célibataire qui veut signaler à celui qui l'intéresse un prétendu avantage qu'il aurait avec elle... Navrante, cette lenteur. A-t-on assez lu cet essai ?



Très agréable à lire, malgré les polices de caractères minuscules des témoignages, on entre facilement dans son écriture, y compris dans les passages plus riches en figures de style, dont Beauvoir n'abuse pas.
Commenter  J’apprécie          20
Le Deuxième Sexe, tome 1 : Les faits et les m..

Livre essentiel pour recontextualiser la situation de "la femme" dans notre société contemporaine.

Même s'il a été écrit en 1949, ce livre fondateur a largement contribué à la diffusion d'une terminologie féministe qui résonne encore partout dans le monde.

Simone de Beauvoir n'est pas seulement une icône féministe à turban sur la tête, c'est une philosophe accomplie, une autrice aux connaissances étendues, et une intellectuelle engagée.

Ayant toujours été dans l'erreur, dans les a-priori, concernant le féminisme, j'ai décidé de démystifier cet ouvrage culte en me coltinant le premier tome .

Bonne surprise, ça n'est pas seulement de la philosophie pur jus qui plane loin de nos préoccupations humaines, c'est très documenté, très riche en exemples concrets et donc très abordable pour le commun des lecteurs et des lectrices.

Depuis leur condition de mère à la très récente acquisition de leur indépendance politique, Simone de Beauvoir scrute l'histoire des femmes sous tous ses aspects: biologique, psychanalytique, socio-économique, Littéraire.. Le travail est immense, pertinent et permet de démontrer de manière incontestable que le mythe de la femme soumise, exclue du champ des possibles, n'est qu'une supercherie construite par des hommes à la vision andro-centrée.

Même idolâtrée par ces derniers, la femme n'accède jamais vraiment au statut de sujet. Elle est objet de crainte, de fantasmes, de désir, de propriété, de vénération ou d'abjection, toujours circonscrite dans son essence féminine, rôle déterminé par son sexe.

On sent l'inspiration existentialiste évidemment. " On ne naît pas femme, on le devient" reviendrait peut-être à dire :" l'existence précède l'essence".

La femme n'est pas "l'Autre", mais un individu à part entière, doué d'une volonté propre, libre dans ses choix d'être au monde.

Est-ce à dire que l'existentialisme est un féminisme? Peut-être...

Reste à lire le deuxième Tome pour en avoir le cœur net.
Commenter  J’apprécie          60

{* *}