Un tome 2 qui ressemble globalement au tome 1, avec quelques petits détails et ajouts qui se penchent sur d'autres facettes du monde medfan concocté par Ange.



D'abord, Varanda cède la place à Philippe Briones. C'est quasiment la première expérience de Briones à ce niveau et le lecteur y trouvera son compte. Les combats sont épiques, les filles dotées comme il se doit dans ce genre de BD, ce sont les années des filles de Soleil, court vêtues. Ange s'en amuse dans ce tome, d'ailleurs. Faisant route vers le nord et montant en altitude, le convoi de Chevaliers Dragons se dirige vers le froid. Le capitaine de l'expédition recommande aux guerrières de se vêtir plus chaudement... Et c'est sans doute avec soulagement que le lecteur apprend que la farouche guerrière n'est pas frileuse...



Le tome nous raconte une mission diplomatique dans une ville qu'un dragon approche, amenant avec lui le Veill... cette distorsion de la réalité qui transforme la terre, les eaux, les animaux et les humains, à l'exception des femmes encore vierges. Le tout se termine par un combat contre ledit dragon. Les interactions permettent au lecteur d'en apprendre davantage sur l'Ordre d'Aman, composé de cartographes. Et les auteurs dissertent un peu sur le choix de devenir un cartographe ou un Chevalier Dragon. C'est sympa, apporte un peu de connaissances supplémentaires sur l'univers tout en maintenant l'église au milieu du village... baston, hémoglobine, mutations et dragon au programme...

Le tome 1 de la Geste des Chevaliers Dragons figurait depuis pas mal de temps dans mes "pense-bête". Dès la couverture, on devine que la BD date des années 1990. 1998 pour être précis. La saga fait partie des productions Vents d'Ouest de l'époque. de la masse des productions, dirais-je même. Je ne veux surtout pas dénigrer, mais avec Soleil, ce sont des maisons d'éditions qui vont inonder le marché de bandes dessinées avec des héroïnes arborant un 95D qui défie la gravité. D'ailleurs, Varanda sigfnera Les filles de Soleil. Signe des temps, autres temps, autres moeurs, pourrait-on dire. Perso, je n'ai jamais été trop fan de cette heroic-fantasy érotisée (on frise le pléonasme, là) qu'elle soit masculine avec Conan ou féminine avec des BD de Segrelles, Crisse, les feux d'Askell... par exemple et entre autres.



Ange et Varanda, je les ai principalement rencontrés dans les jeux de rôle, Bloodlus, Scales, Bitume, ou INS-MV... Les illus de Varanda pour Bloodlust ont fait énormément pour le JdR en apportant une sacrée touche d'érotisme dans les chambres d'ados boutonneux (dont je n'étais plus...).



Ici, on est dans de l'heroic fantasy pure et dure. On revisite le mythe de la vierge sacrifiée au dragon en considérant que les vierges sont invisibles aux dragons. Ceux-ci modifient la réalité autour d'eux et transforment les êtres humains en monstres assoiffés de chairs et de sang. Dès lors, les vierges de s Chevaliers Dragons sont chargées d'occire lesdits dragons avant qu'ils ne perturbent le monde. Mais pas trop vite non plus... car en transformant la réalité, les dragons sont réputés pour y inclure des gemmes, de l'or, etc.



Le tome 1 permet de suivre Jaïna, une Chevalier Dragon (pas de féminisation des titres et fonctions à l'époque), accompagnée de son écuyère. le storytelling est limpide, linéaire, rapide, sans écueil. C'est une longue autoroute qui mène le duo de guerrière de leur couvent au combat final contre un énorme lézard. le réalisme de Varanda fait mouche en ce qui me concerne. On retrouve un peu de Druillet ou de Ledroit dans le trait et la manière d'aborder une planche (mais en moins abouti, osé ou novateur quand même). Cela reste fort classique (ce qui n'est pas un défaut) et un tout petit peu daté.

Je dois avouer que j'ai été profondément déçue par ce tome 1 de la sage "La Geste des Chevaliers Dragons". Dès le départ, j'étais sceptique quant au concept des jeunes vierges protégées des dragons, mais j'ai décidé de donner une chance à la bande dessinée. Malheureusement, mon expérience de lecture a été entachée par des éléments qui m'ont semblé complètement déconnectés de toute logique narrative.

Un personnage censé faire partie d'un ordre de femmes guerrières capables de tuer des dragons grâce à leur virginité qui les protègerait de la détection magique de ces créatures, qui, au lieu de se concentrer sur la mission cruciale qui lui incombe, décide de “passer du temps” avec un guerrier qu'elle vient de rencontrer, et ce, juste avant d'affronter le dragon. Cette décision imprudente et égoïste m'a complètement exaspérée.

De plus, le fait qu’elle puisse être aussi insouciante face à la menace imminente d'un dragon, après avoir eu des relations intimes avec un homme, est tout simplement incohérent. Cela m'a rappelé ces personnages dans les films de zombies qui se font mordre et cachent leur blessure, ce qui m'a toujours frustrée.

En fin de compte, je n'ai pas pu surmonter les failles flagrantes dans la logique de l'histoire et le manque de profondeur des personnages. Cette bande dessinée a suscité en moi plus de frustration que d'intérêt, et je ne continuerai pas cette série.