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Critique de aguidat


Il est dit qu'après le scandale provoqué par La Terre, jugé trop sombre et pessimiste par ses contemporains, Zola a voulu prendre le contre-pied et produire roman répondant aux attentes du public. À priori, son pari fut un succès puisque le livre fut particulièrement bien accueillit. Bonne nouvelle pour Zola mauvaise pour nous.

Car, ce roman doit être le plus ennuyeux des Rougon-Macquart. En effet, pendant des pages et des pages, l'auteur nous résume des extraits de la Légende Dorée, livre religieux cher à l'héroïne. Malheureusement, je n'ai rien trouvé de plus barbant que de découvrir, au fil des chapitres, la vie et mort de ces saints (déjà, à la lecture de la Faute de l'abbé Mouret, les passages les plus mystiques ne m'étaient pas apparus les plus passionnant). Cela parasite à mon sens totalement le texte et on se demande même si l'auteur n'a pas été tenté par un peu de remplissage.

Car l'histoire est un peu tenue, comparée à ce qu'on pourrait rencontrer dans d'autres oeuvres du romancier. Ce n'est cependant pas la première fois que l'auteur nous livre un cadre plus « intimiste » et resserré, par ce côté, ce livre pourrait rappeler Une page d'Amour qui, lui aussi, se jouait en petit comité. L'amour, d'ailleurs, est un thème central du Rêve. C'est tout d'abord l'amour d'Angélique – l'héroïne – pour la religion et la vie des saints, mais également, bien entendue, celui qu'elle éprouvera ensuite, pour le mystérieux jeune homme qu'elle croisera en lavant le linge. C'est aussi l'amour de ses parents adoptifs, couple humble et travailleurs auxquels la vie n'a pas accordé d'enfant.
Il ne manquait d'ailleurs sans doute pas grand-chose pour qu'on se laisse emporté entre ces passions fortes et contradictoires : celle d'Angélique, désireuse de vivre son amour, et celle de ses parents, qui, sachant l'union des deux jeunes gens impossible, s'obligeront à contrecarrer les desseins de leur pupille pour lui empêcher la souffrance d'un amour inatteignable.

Malheureusement, la religion, ici, écrase tout et empêche de vraiment s'attacher aux personnages, comme si le mysticisme exacerbé de l'héroïne lui dérobait sa part d'humain. Dès lors, plus qu'un dénouement heureux, c'est un dénouement tout court qu'on s'empressera de chercher. le roman est pourtant court (moins de 250 pages), mais cela n'a pas suffit à me sauver de l'ennui.
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