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Critique de H0rage


L'histoire commence le premier jour des grandes vacances, jour de délivrance pour Anna Jocelin, professeur de français dans un collège de banlieue à Bry-sur-Marne, la trentaine, célibataire, un chouia coincée. Et en plus, Papi Roger (qui l'a élevée) et vit en maison de retraite voudrait qu'elle passe le voir …
On l'aura compris, Anna est un personnage qui a peaufiné le don de se rendre antipathique (avec ses collègues, ses voisins …)
Alors qu'elle sort faire quelques courses pour le dîner, elle tombe par hasard sur Carine, ancienne copine de lycée, qui l'invite à prendre un verre. Ça tombe mal pour Anna, qui ne boit pas et n'a pas envie de faire la causette. Elle finit par accepter l'invitation de son amie et finit complètement pompette. le lendemain, elle se retrouve chez Carine qui lui fait prendre de la MDMA. Finalement, ça se finit au rail de coke. On est à la page 35.
S'ensuit une histoire, comme le titre l'indique, de “Success Story” puisque Anna va percer dans la littérature. Grâce à la drogue, elle trouve enfin l'inspiration, un regain d'énergie, une assurance dont elle se croyait incapable. Que ce soit de la littérature adulte sous vrai nom, de la littérature adolescente sous un pseudo, que ce soit l'adaptation de ledit roman adolescent avec ses anciens élèves, tout lui réussit, elle est en tête des ventes, elle fait fortune et se gave de cocaïne, de weed, de cannabis, de lexomil, d'ecstasy, de LSD, d'alcool, de Modafinil, de champignons hallucinogènes, seule ou avec ses amis : Carine la musicienne qui a composé la musique de son film, Charles, l'ancien SDF du bas de son immeuble qu'elle recueille un soir de défonce, qui sniffe du cirage et s'avère être un artiste peintre qui va réussir à percer au cours du roman, Julien le collègue beau gosse qui va devenir son petit copain, Arnaud son éditeur …
J'ai lu ce roman d'une traite (310 pages, beaucoup de dialogues, simple et sans recherche au niveau du style). Je n'ai pas passé un mauvais moment, l'histoire se laisse suivre. Mais que c'est répétitif ! Anna et ses amis passent tout leur temps à boire et se droguer (elle va même jusqu'à initier Samy, l'élève à qui elle a donné le rôle principal de son film, aux “bienfaits” de la cocaïne… ce n'est même pas irrévérencieux, c'est juste de mauvais goût).
Les deux thèmes des romans de Anna - la façon dont les personnes âgées sont traitées et la vie des collégiens - pouvaient fournir une matière intéressante, mais finalement, comme on tourne en rond, la révolution dans la maison de retraite n'aura aboutie qu'au fait que les résidents fument leurs pétards dans leur chambre.
Pas question de bad-trip ici, se droguer, c'est le pied et la réussite assurée. Je vous assure, je n'ai rien contre l'irrévérence. Encore faut-il que ce soit bien amené, et qu'on puisse aller gratter derrière. Là, on a juste l'impression que les auteurs ont vécu leur propre trip et l'ont écrit pour eux (c'est plein de private joke, notamment sur les noms des personnages… de quoi se sentir exclu).
“Le Feel-good irresponsable” titre le bandeau. J'ajouterai simplement “et dispensable”.
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