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Critique de Bougnadour


Si le nom de l'auteur : Luther Blissett fleure bon le canular et sert de faux nez au collectif italien Wu Ming, le roman n'a rien d'une arnaque bien au contraire. On a affaire à ce qui se fait de mieux en matière de roman historique, la comparaison avec « le nom de la rose » n'est pas usurpée en termes de qualité et même de fond puisque les troubles religieux et la résolution d'une énigme sont le socle du roman.
Au XVI ème siècle, l'émergence de la réforme luthérienne va provoquer des troubles en série en Allemagne, aux Pays Bas, en Belgique et en Suisse et puisque le pouvoir catholique est contesté, pourquoi ne pas s'attaquer aussi aux autres privilèges ?
Les paysans se soulèvent contre les seigneurs et cherchent à créer une nouvelle société égalitaire. Des flambées de violence enflamment différentes villes où le peuple prend le pouvoir avant d'être réprimé brutalement par les autorités.
Gert du Puits appartient au camp de la révolte, ce nom n'est pas sien et le lecteur ne sait rien de son passé mais il va de ville en ville accompagnant des prêcheurs, pseudo messies mais vrais agitateurs religieux et politiques. Comme il sait se battre et qu'il a du flair, il arrive à échapper aux châtiments et aux massacres qui frappent les malheureuses villes qui se sont soulevées contre le pouvoir.
Il ne sait pas que dans l'ombre agit un ennemi, qui comme lui est de toutes les insurrections mais dans le camp opposé. Un espion qui se fait appeler Q pour Qohélet renseigne au Vatican le cardinal Carafa chef du clan des catholiques durs. Les informations transmises par Q permettent au camp des puissants de tout savoir sur les moyens et les intentions des insurgés et ainsi de les combattre efficacement.
Des années plus tard du Puits après maintes fuites et déceptions va comprendre qu'un traitre agit dans l'ombre et cause la perte des hérétiques et des réformateurs, dès lors il n'aura de cesse de l'avoir démasqué.
Roman savant décrivant contexte social et religieux du XVI ème siècle, en particulier les mouvements hérétiques, leurs doctrines et les leurs meneurs. L'oeil de Carafa est aussi un roman de cape et d'épée avec ce qu'il faut de batailles, de poursuite, de coups tordus et de femmes troublantes.
Certains voient dans ce livre une image du monde d'aujourd'hui dans lequel les mouvements revendicatifs sont écrasés par les pouvoirs, c'est leur droit mais sans aller si loin c'est surtout un régal de lecture, intelligent, nerveux et addictif digne d'Alexandre Dumas.
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