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Critique de LeChameauBleu


Certains le liront pour le portait en creux de la poétesse Elizabeth Barrett/Browning, de l'écrivain, l'enfermement de la femme, qui renait à la vie, sort de sa prison dorée, en s'échappant avec M. Browning pour vivre en Italie, comme Flush, l'épagneul découvre la vie sans laisse.
Mais pour ma part c'est la voix qu'elle donne à Flush, avec ses mots si justes, brillants, étincelants et vifs, elle ce qu'il peut comprendre du monde humain qui l'entoure.

Toutes ces questions que l'on peut se poser quand on voit son chien pencher la tête sur le côté, nous regarder avec surprise, attention, il ne leur manque que la parole et Virginia Woolf lui donne.
V.W devait porter un amour certain aux bêtes pour décrire avec autant de véracité ce que peut ressentir Flush, Et très justement tout passe par les odeurs.
« Les odeurs, ce qui l'entoure, son instinct, tout s'éveille, soulève un millier d'instinct, mettant en branle un million de souvenirs […] «
« Il connut Florence comme seuls, peut-être les muets peuvent connaître. Pas une seule des sensations lui arrivant par myriades ne fut soumise à la déformation des mots. »
« L'amour pour lui était odeur ».

Tout au long de cette biographie imaginaire, elle met en scène l'amour inconditionnel que peut porter un chien à son maître, sa maîtresse malgré une communication bancale.
« Lui qui m'a aimé si fidèlement, ai-je donc le droit de le sacrifier lui dans toute son innocence
Entre eux béait le gouffre le plus large qui puisse séparer un être d‘un autre. Plus elle parlait, il était muet. Elle était femme, il était chien »
« Séparés, clivés l'un de l'autre et cependant coulés au même moule, chacun d'eux peut-être achevait ce qui dormait toujours en l'autre. Mais il était femme, il était chien ».

Elle décrit également avec justesse l'influence de l'humain sur les instincts des chiens qui vivant à notre contact de plus en plus proche, en viennent à nous singer, comme ils peuvent.
« Sa chair était toute veinée des passions de l'humanité ».

Ses mots font écho à ceux de Marguerite Yourcenar :
« Ce qui me paraît importer, c'est de posséder le sens d'une vie enfermée dans une forme différente. C'est déjà un gain immense de s'apercevoir que la vie n'est pas incluse seulement dans la forme en laquelle nous sommes accoutumés à vivre [...] « Et puis il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant de l'animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent nous lui prenons. Il y a cette immense liberté de l'animal, vivant sans plus, sa réalité d'être, sans tout le faux que nous ajoutons à la sensation d'exister. »
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