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Critique de BillDOE


Sa naissance a lieu dans la région du Labrador au Canada, en mars 1968. Jacinta, sa mère, met au monde l'enfant dans sa baignoire, assistée de sa meilleure amie, Thomasina. Lorsque cette dernière la libère, elle constate que le nouveau-né est hermaphrodite.
Son père, Treadway, décide qu'il sera un garçon et qu'il s'appellera Wayne. Sa mère nommera l'enfant, ma fille, dans l'intimité, et Thomasina, Annabel, du nom sa fille décédée auparavant.
Kathleen Winter raconte l'histoire de cette personne avec une intelligence rare, une vérité naturelle, une simplicité qui enlève tout envie de contester ou d'être scandalisé, qui annihile toute répulsion. Il n'est pas question de sensationnalisme, ni d'en faire un drame. Non, le drame c'est plutôt les autres.
C'est l'histoire d'un enfermement, celui d'une fille prisonnière du corps de garçon que lui ont façonné la science des traitements hormonaux et d'un père, ancré dans sa lutte pour la survivance au milieu d'un monde hostile, à la logique darwinienne. Dans ce monde-là, la troisième possibilité est obligée de se frayer un chemin sous couvert d'anonymat, silencieusement. La dualité des identités est consentie, acceptée. Il y a connivence entre Annabel et Wayne. La fille et le garçon coexistent et apprennent à se découvrir au fil des années.
Thomasina décrit parfaitement cette troisième possibilité :
« Je n'appellerais pas ça une maladie. J'appellerais ça une différence. Une différence signifie une tout autre manière d'être. Ça pourrait être fantastique. Ça pourrait être d'une incroyable beauté si les gens n'avaient pas si peur. »
« Annabel » de Kathleen Winter fait partie des rencontres heureuses que l'on peut faire en tant que lecteur. Il enrichit un débat qui n'a jamais autant été présent dans notre société, celui des identités et du caractère schizophrénique de chaque individu.
Un roman que je recommande vivement.
Traduction de Claudine Vivier.
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