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Critique de ladybaz


“ « La guerre ne sera pas finie lorsque je fêterai mes dix-neuf ans », a-t-il dit. Je ne sais pas d'où lui vient cette idée. Il suffit d'avoir un demi-cerveau pour comprendre que ça ne peut pas continuer ainsi. Les gars d'ici ne cessent de parler de la grande offensive d'automne qui aboutira à la fin de la guerre à Noël. J'espère juste avoir le temps d'arriver pour participer !”

Dans sa lettre du 7 mai 1915, Sidney Ellwood est comme tous ces jeunes hommes insouciants face à une guerre inexplicable. Ils n'ont pas encore l'âge légal, mais se ruent au bureau de recrutement pour, eux aussi, avoir leur moment de gloire. Ceux qui restent sont jugés et le poids de la culpabilité se fait de plus en plus lourd lorsque la longue liste de leurs camarades “tués à l'ennemi” est publié dans le journal. Dans sa lettre, Sidney a particulièrement hâte de rejoindre son meilleur ami Henry Gaunt “ Nous irons au front ensemble et ça sera comme chez les cadets”. Sidney n'imagine pas encore l'horreur des tranchées, Une vérité trop crue qu'Henry espérait lui épargner, mais qui le ronge de l'intérieur et le transforme petit à petit. Pour Sidney et Henry leur amitié a toujours été particulière, beaucoup plus forte qu'il n'osait l'avouer. La guerre, aussi terrible soit-elle, va les pousser à vivre pleinement leurs émotions et embrasser cette histoire d'amour vibrante au milieu de l'enfer.

Un roman coup de coeur qui m'a énormément émue. Impossible de ne pas se sentir bouleversée en repensant à cette jeunesse perdue, considérée comme de la chair à canon en temps de guerre. Les descriptions des combats et des tranchées sont très réalistes et sensorielles. L'autrice réussit à nous plonger dans ce cauchemar tout en nous transmettant cette envie de vivre et cet esprit si fort de camaraderie. J'ai beaucoup aimé sa manière de nous plonger dans l'état d'esprit de ces jeunes hommes issus de la haute société. Alice Winn nous dévoile également la part sombre des enseignements des Public school anglaise, celle qui forme l'élite de la nation. J'ai trouvé son analyse sociale très pertinente. Si dans les tranchées, les conventions sociales s'oublient parfois, les postes hauts-gradé, eux, sont toujours désignés selon sa lignée et non le mérite.

Une lecture fluide et captivante qui nous fait revivre un épisode bouleversant de notre histoire. Un excellent roman !
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