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Critique de joanah


Comme beaucoup, j'ai découvert Werber grâce à la trilogie des fourmis, à l'âge de 12 ans environ.
A l'époque, j'ai été fascinée, émerveillée par le savant mélange de myrmécologie, d'enquête, de romance, et par les mystérieuses énigmes des allumettes... Bref, Les Fourmis et l'Encyclopédie du Savoir relatif et Absolu ont bercé mon adolescence.
Je gardais dans le coeur ce Werber plutôt scientifique biologiste , d'avantage journaliste scientifique que romancier...avec un soupçon de philosophie.

Des années plus tard, adulte, j'ai voulu découvrir plus avant cet auteur. J'ai donc lu le Papillon des étoiles, le miroir de Cassandre, la trilogie des micros humains, le 6è sommeil.. puis Demain, les chats.

Je ne peux que constater une évolution chez l'auteur au fil du temps. de moins en moins scientifique (et ceci n'est que mon ressenti propre : il me semble que les sujets sont moins aboutis, moins creusés, moins savants), de plus en plus philosophe.
Sa philosophie est de plus affirmée, c'est celle notamment qui ressort fortement dans le miroir de Cassandre, avec l'arbre des possibles.
Bernard Werber se cherche, et affine sa réflexion au fil de l'écriture.
Dans l'Encyclopédie du savoir relatif et absolu, les idées étaient encore éparses, éparpillées ; la philosophie était sous_jacente dans ses oeuvres.
J'ai maintenant l'impression que le roman n'est plus qu'une toile de fond, un décor, voire un prétexte, pour faire la part belle à une certaine philosophie Humaniste.
Avec Demain, les chats, j'espérais avec le retour d'une espèce animale en place centrale, une sorte de "fourmis 2.0" ; le retour d'un roman ayant pour objet fondamental l'étude biologique et comportementale d'une espèce animale ; le tout de façon romancée.
En fait non.
Pour le bonheur de nombreux lecteurs, et pour mon malheur, ce n'est pas ça. Pas du tout.

Demain, les chats; c'est une vision philosophique, et personnelle de l'évolution de l'Humanité. Toujours la même, quand on commence à connaître l'auteur , la même, de plus en plus peaufinée, et ajustée.
C'est une chouette vision, des réflexions intéressantes. Mais, pour ma part, ça devient lassant. Lassant car chaque roman qui sort tourne autours de cette idée philosophique pivot.

Prendre le point de vue des chats, c'est en fait faire usage d'un procédé littéraire : l'anthropomorphisme, pour permettre à l'auteur d'adopter un point de vue extérieur, et donc objectif, de l'évolution de l'Humanité. Ce procédé est simple : si je me retire du groupe étudié, et que je porte dessus un regard extérieur, ce regard est donc neutre, donc objectif, donc véridique.
Attention, j'aime Bernard Werber, il a des bonnes idées, originales, et j'ai rit en 1ère partie de livre des attitudes et pensées de Bastet la chatte.

Alors pour exactement les même raisons que j'évoque, le livre doit certainement énormément plaire au contraire : aux nouveaux lecteurs de Werber, à ceux qui ne le connaissent pas encore bien ; ou aussi aux grands adeptes de sa philosophie, qui aiment retrouver les même repères au fil des romans. Mais moi, le biologiste énigmatique et pointilleux me manque.
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