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Critique de Lamifranz


Ah, l'invisibilité ! En voilà un vieux rêve, que dis-je un vieux fantasme de l'humanité ! Que feriez-vous si vous aviez la possibilité, quelques heures durant, de devenir invisible ?... Oui, moi aussi…mais, tout compte fait je préfère ne pas le savoir. Depuis l'anneau de Gygès (dans l'Antiquité) jusqu'à l'Anneau de Sauron (dans « le Seigneur des Anneaux ») et à la Cape d'Invisibilité d'Harry Potter (dans… « Harry Potter »), combien de rêveurs ont bu la potion magique, passé au doigt l'anneau mystérieux ou revêtu l'habit ensorcelé ? La littérature et après elle le cinéma ne pouvaient pas passer à côté de ce merveilleux subterfuge. le premier dans la littérature moderne à mettre l'invisible en pleine lumière (si j'ose dire), est bien entendu Herbert-George Wells (H.G. pour les intimes) (1866-1946).
Quand paraît « L'Homme Invisible » en 1897, Wells pour les amateurs de fantastique n'est pas inconnu : il a déjà écrit « La machine à explorer le temps » en 1895 et « L'Ile du docteur Moreau » en 1896. Deux oeuvres où déjà la science flirte joliment avec la fiction. C'est aussi le cas avec « L'Homme Invisible »
Griffin est un savant qui bascule du côté obscur le jour où il invente une formule permettant de devenir invisible. Vous et moi, nous en ferions cadeau à la science, à des associations (quoique les pauvres sont déjà « invisibles), ou comme nous sommes d'ardents patriotes, au Ministère de la Défense… Griffin, lui, garde son invention à son propre usage. Il l'essaie d'abord sur le chat de la voisine (il l'a touché, le chat de la voisine) puis sur lui-même. Il se fait la main sur quelques petits larcins, puis de plus en plus gros, puis il finit par commettre des meurtres. Il se confie à un collègue qui, épouvanté, le dénonce à la police. Griffin du coup passe de la folie douce à la folie dure, les habitants finissent par le lyncher, que voulez-vous, on est humains.
La science, chez Wells, n'est pas aussi optimiste que chez Jules Verne. Autant le Français en souligne les effets positifs et bienfaisants pour l'humanité (tout en reconnaissant que certaines inventions portent en elles un pouvoir de destruction), autant l'Anglais en montre le côté dangereux quand il n'est pas maîtrisé : Griffin est condamné dès qu'il boit sa mixture.
La postérité de « L'Homme invisible » est considérable : l'année suivante (1898) Jules Verne écrivait le « Secret de Wilhelm Storitz » (paru seulement en 1910) ; en 1923, Maurice Renard écrit « L'Homme qui voulait être invisible », bien avant Tolkien et J.K. Rowling, déjà cités.
le cinéma et la télévision ont aligné des dizaines de films, téléfilms et séries télévisées sur ce thème (en s'éloignant parfois beaucoup de l'oeuvre de Wells) : citons pour mémoire, au cinéma « L'Homme Invisible », un film de James Whale en 1933, « Les Aventures d'un homme invisible » de John Carpenter en 1992 et « La Ligue des Gentlemen Extraordinaires » de Stephen Norrington en 2003. A la télévision, au moins cinq séries d'intérêt divers (on retiendra celle de 1975 avec David MacCallum).
Pour finir, une question pour les cinéphiles : de quel chef d'oeuvre est tiré la réplique suivante ?
« Quand je regarde comme ça on me voit, si je regarde comme ça on me voit plus, on me voit, on me voit plus .. »

Réponse : « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » (Alain Chabat – 2002) La réplique est dite par Chantal Lauby qui joue le rôle (par intermittences), de Cartapus…




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