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Critique de AMR_La_Pirate


Vasquez Montalbán revisite dans cette nouvelle le mythe du labyrinthe et du Minotaure, le détective Pepe Carvalho se muant en Thésée des temps modernes dans le Pueblo Nuevo, une zone industrielle de Barcelone. Une épigraphe de René Char l'annonce ainsi : « mais l'angoisse nomme la femme qui brodera le chiffre du labyrinthe ». C'est dire que la métaphore du fil d'Ariane sera cryptée… en quelque sorte et que la monstruosité ou la dualité de celui ou de ceux qui sont retranchés au centre du labyrinthe formés par les entrepôts prendront un sens auquel le lecteur n'était peut-être pas préparé. Si j'ajoute qu'il y a aussi une dose de Peter Pan et de Wendy dans les péripéties, vous aurez toutes les clefs en mains pour cette lecture… que je vous recommande.

En effet, voilà Pepe Carvalho chargé par une française particulièrement séduisante de retrouver son amant disparu, une jeune peintre grec ; la jeune femme est accompagné d'un ami venu couvrir les préparatifs des futurs jeux olympiques de 1992 pour une télévision française. En même temps, un père de famille inquiet de la vie dépravée que mène sa fille demande au détective de la surveiller. Les deux enquêtes et surtout les deux personnages féminins, Claire et Beba, entrainent Carvalho dans les milieux interlopes de la ville, parmi les artistes et les homosexuels, les dealers et les drogués.
Pepe Carvalho n'est plus tout jeune et sa condition physique s'est un peu détériorée ; certaines escapades deviennent donc un peu laborieuses. Il a de plus en plus de mal à tout mener de front et Biscuter, son assistant, se voit confié des missions qui le sortent de sa cuisine. Charo, sa petite amie, se sent délaissée et ne va pas se laisser traiter ainsi sans réagir.

Les amateurs de ce détective hors norme retrouveront avec plaisir les passages culinaires et culturels qui font sa marque de fabrique et une fin en demi-teinte qui laisse place à l'interprétation de chacun. L'amour est le mobile des deux affaires, la drogue un moyen d'aider à vivre ou à mourir : entre sordide et beauté Carvalho conclut qu' « il y a des femmes qui vous engloutissent, comme les bouches d'égouts ».
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