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Critique de PrettyYoungCat


Charmée tout autant qu'émue par l'écriture du bouleversant « Rien ne s'oppose à la nuit », je me suis dit qu'il fallait que je lise encore Delphine de Vigan dans un sujet délicat puisqu'elle manie l'art si bien. C'est ainsi que j'ai voulu découvrir Jours sans faim, livre aussi peu épais que son héroïne, Laure, qui souffre dans sa chair et dans son âme d'anorexie mentale.

L'auteure nous avait partagé dans son livre sur sa mère bipolaire son plongeon dans les tréfonds de l'anorexie et c'est donc avec une justesse de ton et de mots qu'elle nous parle de cette maladie au travers de cette fiction. Il est indéniable qu'elle y a mis une part d'elle-même, de son histoire, ce qui nous rend cette jeune femme tristement humaine et touchante et nous fait approcher la réalité de cette maladie qui porte bien son nom : « … mentale ». Car tout se passe là. L'illusion et l'ivresse du contrôle absolu de son corps pour échapper à ce qui fait dériver l'inconscient, le non-dit, le non formulé de ce qui a créé cette faille béante à l'intérieur de soi, comme un vide abyssal à l'image de l'estomac qu'on se refuse à remplir. Et pourtant, le contrôle est justement ce qui se perd avec l'anorexie. le corps perd totalement de sa forme et de ses fonctions les plus élémentaires. La fatigue permanente qui ne permet plus de supporter même le poids de votre propre corps, quand bien même il ne pèse plus que 36 kilos, le froid persistant qui vous glacent les os et la vie qui s'échappe par tous les pores de votre peau…

Au travers d'une sorte de journal, « Laure a écrit miette par miette ces semaines épuisées à se battre contre elle-même. le temps au compte-gouttes qu'elle regardait couler au bout de son stylo, ce temps suspendu, asphyxié. » Une lutte violente contre l'autodestruction qui ne cherche finalement qu'une chose, paradoxale, exister.
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