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Critique de hellrick


Voici un bel essai qui vient nous parler, avec érudition mais sans pesanteur, de Sylvester Stallone et de « Rocky ». L'auteur aime le personnage, qu'il s'amuse d'ailleurs à faussement interviewer pour l'entretenir, notamment, de la vision très partiale, pour ne pas dire obtuse, d'une grande partie de la critique française à son encontre. Car, cette « promenade amoureuse » s'éloigne de la critique au sens propre (de toutes manière que pourrait on critiquer concernant une des meilleures sagas du 7ème art ?) pour privilégier la réhabilitation. Comme le dit l'auteur « on ne devrait parler que de ce qu'on aime » mais, malheureusement, les chroniqueurs préfèrent souvent tirer à bouler rouge sur Stallone, identifié à sa marionnette popularisée par les Guignols et archétype de l'Américain (très) moyen forcément bellicistes, matérialiste et un brin raciste sur les bords.
Rocky n'a pas échappé à l'entreprise de démolition (bien que le premier film ait été généralement bien accueilli et que « Creed » ait contenté les progressistes) mais le coeur de la saga, à savoir les épisodes II, III et surtout IV, furent trainés dans la boue et accusés de tous les maux : Reaganien (alors que les premiers épisodes furent tournés avant l'accession de Reagan à la présidence comme le précise avec humour l'auteur), xénophobe, anti-Russe (en dépit du discours de réunification final trop souvent vu de façon amusée alors qu'il se montre sincère dans sa tentative de rapprochement Est / Ouest à une époque où le cinéma populaire américain était bien moins nuancé), glorifiant l'argent et la réussite personnelle (ce qui, selon nos chantres du bon goût constitue forcément une faute !).
Souvent, ces critiques n'ont fait que survoler les films et y ont appliqués leur grille de lecture forcément biaisée, gauchisante et limitative (car, en se mettant les bonnes oeillères il est en effet possible, avec un brin de mauvaise foi, de faire dire à une oeuvre tout et même son contraire) et de répéter en boucle l'avis d'un Télérama (horreur !) qui n'y voit que « nanar », le vilain mot que l'on emploie lorsqu'on n'aime pas quelque chose sans vraiment pouvoir le définir. Car aujourd'hui, tout est nanar, pour peu que ça ait plus de 5 ans d'âge : le cinéma d'horreur des années 80 ? Nanar ! le kung fu ? Nanar ! La comédie estudiantine ? Nanar ! le film d'action ? Nanar ! Alors forcément, un Rocky parfois simple mais toujours premier degré ne peut qu'être nanar pour les chantres du bon goût, toujours si sûr d'eux qu'ils ne peuvent imaginer un « film de genre » sans (au mieux) dérision et (au pire) mépris.
Après le très réussi SYLVESTER STALLONE, HEROS DE LA CLASSE OUVRIERE et le Mad Movies consacré à Rocky, ce nouveau livre vient remettre les pendules à l'heure : Stallone est attachant, « Rocky » est un chef d'oeuvre et ses suites dessinent une formidable chronique de l'Amérique de ces quarante dernière années. Et l'acteur aurait bien mérité son Oscar. Mais qu'importe, Rocky a sans doute fait plus pour bien des gens que la plupart des vainqueurs de récompenses. Un round à la fois, un pas après l'autre, les amateurs finiront bien par convaincre les indécis ou les sceptiques.

Merci à Babelio et Masse critique!
Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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