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Citations sur La Dernière allumette (230)

La pente de la violence ne se prend que dans une direction : vers le pire. C'est une pente glissante, facile à descendre, mais quasiment impossible à remonter. Je n'ai pas encore réussi à lui faire accepter cette réalité.
Dans un carnet, je note la date, chaque détail des agressions physiques et psychologiques, et les éventuelles blessures qui en ont résulté.
(... )
Quand un nouveau féminicide se produit, soit tous les deux ou trois jours en France, je lis tous les articles sur le sujet, terrifié à l'idée de tomber sur son nom ou un indice quelconque qui l'identifierait comme la victime.
pages 163-164.
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Dans la vie, de toute façon, il y a de l'ombre et de la lumière. La lumière, elle est pas distribuée pareil pour tout le monde. Y a qu'à lire l'Assommoir pour comprendre qu'on naît pas tous avec les mêmes cartes au grand poker de la vie. C'est Mme Michelez qui dit ça. J'aime bien; Elle aurait pu être philosophe, Mme Michelez.
Gabriel et moi, au grand poker de la vie, on a eu des cartes pourries, mais si on met nos cartes ensemble, c'est moins pire. Ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, je suis la seule personne qui réussisse à mettre un peu de lumière dans les journées de mon frère. Et la lumière, c'est la seule chose qui soigne la peur et la colère. Peut-être que c'est ça, au fond, mon super pouvoir. Et c'est déjà pas mal.
page 145.
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Mais ces attaques sournoises et isolées, éloignées les unes des autres, intercalées entre des moments de réconciliation et de grandes déclarations d'amour, sont passées inaperçues. Elle s'y est habituée, sans voir qu'à chaque fois qu'elle lui pardonnait, elle laissait la limite de l'acceptable se décaler de quelques millimètres. Le problème, c'est qu'une fois qu'une limite est franchie, on ne revient plus jamais en arrière. La première gifle n'était au fond que la conséquence logique de toutes les violences psychologiques qui avaient précédé.
(P. 200)
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Elle n'arrêtera jamais de se sentir coupable. Coupable de l'avoir énervé ou coupable d'accepter qu'il la frappe. D'une manière ou d'une autre, il réussit à lui faire croire que sa violence à lui est de sa faute à elle, et cette culpabilité entretient ses doutes et détruit la confiance en elle dont elle aurait besoin pour décider de le quitter.
(P. 201)
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Vous savez, on n'apprend pas aux filles à préserver leur liberté. On nous apprend au contraire que c'est important de faire des efforts si on veut qu'un couple dure et que le succès d'un couple est déterminé par sa longévité. Alors, on les fait, ces etforts, on tolère les fautes de l'autre, aussi graves soient-elles, parce qu'on nous a appris que c'était beau de se sacrifier par amour, pour les enfants, au nom de l'idéal d'une famille unie... Moi, j'ai grandi dans une famille catholique, on m'a toujours présenté le pardon comme l'acte ultime d'humanité. Les gens forts, les gens bons, pardonnent. La première gifle, elle finit par arriver parce qu'on a trop pardonné, et trop pardonner, parfois, c'est donner l'autorisation de recommencer, voire de faire pire. C'est donner l'autorisation d'être... d'être maltraitée.
(P. 199)
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Quand on commence à mentir à son entourage ou à taire certains événements, je crois que c'est le signe qu'il y a un problème. Au fond, on ment parce qu'on a honte d'avouer la vérité. Et on ne devrait jamais avoir honte de ce qu'on accepte par amour. Si on éprouve le besoin de mentir, c'est sans doute qu'on a eu tort de l'accepter.
(P. 199)
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— Même en cas de séparation, m'a-t-elle expliqué avec passion, on se retrouve dans des situations où la loi force les mères à confier leurs enfants à l'homme qui les a agressées et menacées pendant des années.
Les enfants deviennent un instrument de chantage et de pression entre les deux parents, c'est totalement destructeur pour les gosses. Ça fait peut-être du business pour les thérapeutes qui les récupèrent quinze ans après, complètement traumatisés, mais je ne vous raconte pas le coût pour la société !
(P. 93)
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Maman était toute blanche, ses yeux étaient rouges et elle regardait par la fenêtre, très loin. Son corps était là, mais elle, elle n'était pas vraiment avec nous. Parfois, j'ai l'impression que son esprit s'envole et abandonne son corps ici, pour qu'il supporte tout seul ce qui risquerait de détruire son âme.
Elle était assise à table, mais elle ne mangeait rien.
Elle ne buvait même pas son café au lait habituel. Elle agrippait ses mains aussi fort que si c'étaient celles de quelqu'un qui l'aurait empêchée de s'effondrer.
Elle sursautait tout le temps. […] J'avais l'impression qu'elle allait se liquéfier de désespoir devant nous sur le carrelage de la cuisine, que bientôt, il ne resterait d'elle qu'une petite flaque de larmes salées. Papa lui a tout pris. Elle n'a pas d'amis, pas de famille en dehors de nous, même Tata Pauline a fini par lâcher l'affaire, ça fait plus d'un an qu'on ne l'a pas vue. Pas de travail, pas d'argent, pas d'espoir.
(P. 156)
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J'ai cherché partout, sur Internet, dans les livres conseillés par Déborah, dans les statistiques et les journaux de la bibliothèque. Je n'ai pas trouvé un seul témoignage, pas une seule occurrence, d'un mari violent qui aurait un jour arrêté de frapper sa femme.
Statistiquement, ça n'a pas l'air d'exister. La pente de la violence ne se prend que dans une direction : vers le pire. C'est une pente glissante, facile à descendre, mais quasiment impossible à remonter. Je n'ai pas encore réussi à lui faire accepter cette réalité.
(P. 163)
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La réalité, c'est que Papa était énervé à cause de cette histoire de chaussures et que quand il est énervé, il se défoule sur Maman. Ensuite, il s'excuse tout en la persuadant que c'est elle qui l'a énervé et elle le croit donc elle lui pardonne. Parfois, même, elle s'excuse.
C'est bizarre, non ? C'est lui qui la frappe, lui qui l'insulte, et pourtant c'est elle qui s'excuse... Je n'avais jamais remarqué à quel point c'était étrange avant de l'écrire ici.
(P. 186)
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