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Critique de HundredDreams


« C'est un roman rongé de vers
Comme le granit de lichen.
C'est un roman béni de vers
Comme une vie d'une passion. »

*
Dans les songes de mes nuits,
une poétesse s'est penchée au-dessus de mon lit
et telle une petite fée,
elle a déversé sur moi tout un panier
rempli de désirs et de poésies.

En longues cascades sur les pages blanches de mon carnet,
des volutes de mots ont voltigé,
pétulantes, pétillantes,
chagrinées, désenchantées,
étendant leurs élytres
pour tapisser les sentiers de mes rêves.
Et mon esprit a déambulé.

Un mot enjoué, élancé, accordé,
et mes pensées chantaient, tourbillonnaient,
se joignant, pleines de gaieté,
aux strophes vagabondes, enchantées.

Un mot gracile ou fragile,
un papillon épris
qu'un amour désaile
avec appétit,
laissant mon corps dénudé, désarticulé, couturé, esseulé.

« Quand votre « moitié », votre trou béant, vous vomit de bon matin : « Tu ne vaux rien ! », il vous chagrine, quoiqu'il vous vaccine contre les blessures futures, contre les maux et les aphtes de la versification importune, contre toutes les affres de la plume ! »

Un mot effeuillé,
comme une nuée
d'oiseaux tombant du ciel
se fracassant à tire d'ailes
sur le sol verglacé.

« …je me sens dans la profondeur d'un puits, jetée avec mes pensées. »

Un mot guerrier, épineux,
qui ne cherche qu'à perdre ses aiguilles
pour adoucir les contours acérés de la vie,
pour l'embellir d'un sourire cotonneux.

*
La vie de Maryna Uzun s'écrit à l'encre.
Ses vers, faits de creux et de bosses,
d'ecchymoses et de caresses,
oscillent et vacillent,
à la surface de ses larmes et de ses rêves indociles.
Et sa plume devient son ancre.

« Un proverbe inconnu, d'un dessin animé, certifie qu'un homme sans femme est un pin sans chenille. Mon cher arbre outragé, nourrie de tes aiguilles, ta larve assotie, partie en procession, va bientôt s'enterrer puis se changer en paon ! »

Ses pensées rebelles, torturées,
ne peuvent s'encager.
Elle suffoque dans cet amour possessif, intransigeant et égoïste.
Elle se fane dans une histoire sans lendemain.
Elle s'étiole et s'éteint
dans cet horizon sans promesse.

« Une chauve-souris, je m'accroche à la voûte de ma grotte intérieure et j'hiberne. »

Affamée de liberté,
ses vers enclumés dessinent un nouveau sentier.

« Je vais inventer ce que je ne déchiffre pas, et mes idées noires s'éventeront, toutes ! »

*
Je me suis nourrie
de ses mots, de ses sanglots,
de ses rêves désentravés.
De ses poèmes cabossés, affamés, enragés,
j'en ai puisé une grande force,
Rapiéçant les morceaux épars de mon corps aptère,
Aquarellant la grisaille de mes soucis,
Libérant mes nuits de songes obscurcis.

« Je m'abandonne aux baisers des mots »

Mes nuits s'adoucissent.
Funambules, mes ombres se consument.
Mes angoisses s'oublient au détour d'un chemin,
disséminant dans l'air du matin
des effluves marines,
mon refuge.

« Ça va aller ! La vie est belle ! Tu seras tombée raide sur un caillou qui t'embrassera … sous les nues plombées, c'est un sourire que le chemin dessine en produisant une courbe … »

*
C'est avec bonheur que j'ai retrouvé la jolie plume de Maryna Uzun.
Sa poésie peu commune, inventive, intime,
ondule, virevolte, se dénude,
libre et légère, coquine et taquine, vulnérable et indomptable,
entrelaçant avec fantaisie et espièglerie, ses amours, ses fragilités, ses tourments, ses espoirs.

« de l'amour et de la rage, je ne cesserai jamais de souffrir…, de m'inspirer ! »

***
Merci Maryna pour ces heures douces-amères, emplies de lumière et d'ombre, la mélodie de la vie.
***
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