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Critique de krzysvanco



J'apprécie depuis longtemps les citations de Maryna Uzun postées par des lecteurs de Babelio, il me tardait d'aller plus loin et de me pencher sur un de ses livres.

Et je découvre ce titre insolite et sublime !

de suite, pourrait se poser la question - mais est-ce vraiment important - ce livre est-il un roman ou un long poème ? Maryna Uzun nous donne immédiatement sa réponse :
“C'est un roman rongé de vers
Comme le granit de lichen.
C'est un roman béni de vers
Comme une vie d'une passion.

L'originalité et la beauté du titre donne le ton, tout au long de ma lecture, je retrouve des images ou des associations surprenantes.

Comment, après une vingtaine de pages, allais-je réagir devant ce texte étonnant, moi qui ait, comme Casimir, l'époux de la narratrice, le défaut d'avoir un esprit cartésien ?
Ce ne fut pas un obstacle, je me connais, j'ai besoin de la poésie pour oublier ce défaut. Je me suis laissé apprivoiser par le récit, sans le dévorer d'une traite, le texte se déguste, il m'a pris la main, j'ai cheminé lentement avec lui et, en retour, il m'a fasciné.
Je l'ai relu ensuite, et d'une traite, à voix haute pour me laisser porter par sa musicalité, il se révèle alors encore davantage.

C'est un livre qui se savoure, je le lis, je m'en imprègne, je le relis, je le laisse de côté pour y insérer du silence - ce silence si musical entre deux mouvements de sonate - je laisse mon esprit vagabonder, je jouis de l'empreinte qu'il a laissé en moi, il ne m'abandonne pas, ses images subsistent en moi.

Il m'a entraîné dans le square des poètes « déterrer des rimes éteintes sous le feuillage bas des bambous verdoyants », que de brillantes phrases m'y accompagnent ! Et la magie continue avec la découverte du fils adoré, au prénom tiré de l'elisir d'amore, Némorino - les références musicales ne manquent pas …, Casimir, l'hautain cartésien, l'époux possessif qui ne la comprend pas et dont elle s'éloigne « Où t'es-tu évaporé, Étalon adoré ? Il n'est plus que tes yeux pour m'aimanter vers toi ! ».
J'ai aimé l'apparition du joggeur inconnu, « Poli comme un galet marin, luisant comme un têtard géant, c'est un triton sorti du lac aux larges épaules humaines », et la quête éperdue de la narratrice pour le revoir, et l'idéalisation qu'elle en fait.

J'ai aimé ce livre, agrémenté de plus par de belles photos ou illustrations, j'ai aimé le style de Maryna Uzun, imagé, parsemé d'adjectifs vieillis, j'ai aimé parcourir ce trajet avec elle
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