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Critique de ninamarijo


Ce roman se déroule dans la Pacifique, en mer de Corail où se situe l'archipel Mélanésien des Nouvelles Hébrides, devenu le Vanuatu depuis 1980.
En déroulant les pages, nous naviguons dans l'immensité des océans, la découverte est dépaysante, nous partons de la « terra incognita », l'Australie, et voguons jusqu'au Nouvelles Hébrides, en passant par la Tasmanie.
le roman sans être historique se situe pendant la période du « black birding » vers 1864, elle sert de base au roman. le Black Birding c'est le recrutement forcé, brutal et meurtrier des Mélanésiens pour travailler dans les champs de canne à sucre en Australie, une autre période noire de l'Australie.
La construction du livre est originale, elle constitue une énigme, ou plutôt une enquête qui met en scène trois personnages qui content cette aventure : Anna 16ans la fille du capitaine du navire santalier australien, Matthew Oxley ; Umah jeune indigène des Nouvelles Hébrides vivant à Uripiv et Patrick archéologue australien.
Dix courts chapitres se succèdent et s'entrecroisent à des époques différentes 1864 pour Anna et Umah et 2014 pour l'archéologue, Patrick, qui fait des fouilles dans le Vanuatu. Ces récits convergent vers l'histoire de « blackbird » ; nous naviguons donc dans le temps et l'espace.
Pour Jacques-Olivier Trompas c'est l'occasion de nous faire découvrir les coutumes, les croyances et l'organisation de la vie sociale de ces peuples Mélanésiens et à ce titre le roman est exotique et passionnant.
Nous apprenons ce qui constitue l'essentiel pour l'homme chez ces illiens.
« le nasara est un lieu de magie. Un homme sans nasara de référence est un homme sans racines, du bois qui flotte sur la mer… Il constitue un lien invisible entre les êtres, mais aussi entre aujourd'hui et hier, entre ce que nous sommes et ce que nous avons été… Pour les Vanuatais il dessine l'histoire des hommes. »
Nous pénétrons dans les sites et les lieux symboles : « le Nakamal » ou maison des hommes où on discute en présence du chef du village, on rend des jugements, on pratique les circoncisions… Les hommes préparent boivent du kava la boisson sacrée, « le kava apaise et relie les êtres avec l'invisible. »
Nous parlons le bichelamar, sorte de créole anglais-français, ce n'est pas si fréquent ! « Bae mi kambak » je reviens tout de suite… Bon, ça ne va pas être évident de pratiquer !
Dans ces peuplades anciennes il paraît qu'ils pratiquaient le cannibalisme et les sacrifices humains.
Enfin « au Vanuatu, la magie blanche ou noire, bienfaisante ou nuisible, fait partie des coutumes ancestrales des iliens. » Notre archéologue, très cartésien, va se trouver sous l'emprise de la magie noire. On lui conseille d'avoir recourt à un « man blong magic » qui libère de l'emprise des boucans ou sorts et de la magie noire.
Jacques-Olivier Trompas aborde de nombreux thèmes : l'origine des ces peuplades, la colonisation, l'évangélisation et l'épisode très traumatisant du « black birding » à ce titre on peut regretter que le roman soit aussi court 179 pages, dommage.
Jacques-Olivier Trompas a vécu au Vanuatu il a été d'abord photographe puis a fait de nombreux films documentaires, et reportages, dans son roman on sent cette influence dans son écriture, ces descriptions détaillées ont style journalistique. Ça ne m'est pas gênant, l'écriture est fluide et l'enquête pique la curiosité jusqu'au bout.
Lu dans le cadre de la dernière Masse critique j'adresse de vifs mercis aux éditions « Au vent des îles » et à Babelio, sans oublier l'auteur Jacques –Olivier Trompas à qui j'adresse aussi toute mon admiration en attente de son prochain roman.

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