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Critique de PatriceG


Histoire vraie (1887)
Nouvelle, éditions Perrin, traduction Halpérine-Kaminsky
Léon Tolstoï

"Dans la ville de Vladimir vivait un jeune marchand du nom de Aksénov. Il possédait deux boutiques et une maison.
D'un extérieur avenant, Aksénov était blond, frisé, ami de la liesse et des refrains. Dans sa jeunesse, il buvait beaucoup, et quand il avait bu il faisait du tapage. Mais une fois marié, il ne but plus que bien rarement.

Un jour d'été, Aksénov décida de se rendre à la foire de Nijni-Novogorod. Comme il faisait adieux aux siens, sa femme lui dit :
-Ivan Dmitriévitch, ne t'en va pas aujourd'hui. J'ai fait un mauvais rêve sur toi .."

Vladimir est à 200 kms à l'est de Moscou, Nijni-Nonogorov à 500 sur la route de Kazan .. Mettons les choses en perspective, la route qui s'offrait à Aksénov était un parcours du combattant. Il prit congé des siens tout de go en souriant de l'inopportune prophétie de sa femme et pensa plutôt que c'était le signe d'une chance supplémentaire de faire des affaires
Il fallait penser à où passer la nuit déjà qui n'était pas un clair de lune pour les lapins fôlatrant ..

A la moitié du chemin, Aksénov rencontra une connaissance, marchand comme lui ..
Au relais, ils passèrent la nuit dans des chambres à part, l'une à côté de l'autre. Et comme Aksénov n'était pas un gros dormeur, il donna ordre à la fraîche à son postillon d'atteler ..

Une cinquantaine de kms plus loin, il s'arrêta à un nouveau relais pour donner à manger à ses chevaux, et là il se fit arrêter par un commissaire de police et deux soldats accusé d'avoir égorgé et volé le marchand qu'il avait rencontré la veille. Lors de l'intérrogatoire on retrouva dans son sac l'arme du crime tâché de sang. Tellement que l'affaire était troublante et les circonstances contre lui, Aksinov se défendit mal, bredoullait comme un coupable.

Jeté en prison, sa femme mise au courant des faits le rejoignit avec les enfants en bas âge et après insistance parvint à voir son mari déchiré, confondu par le drame qui se jouait.
-Tu vois je t'avais dit qu'il ne fallait pas partir ce jour là, mais tu ne m'as pas écoutée !
Aksinov raconta son histoire à sa femme comme c'était.

"- Vania !(*), cher ami, dis la vérité à ta femme .. N'est-ce-pas toi qui l'as tué ?
-Toi aussi, tu le penses ! lui dit Aksénov. "

Aksinov fut saisi par l'émotion. Il ne put supporter que le doute s'installa dans l'esprit de sa propre femme.

Une supplique fut adressée au tsar de la part de la femme de l'infortuné, seul capable d'intercéder dans cette dramatique affaire : la lettre ne fut même pas transmise au tsar. Aksinov s'en remit alors à Dieu et ne s'arrêta pas de prier.
Il fut condamné à 26 années de travaux forcés en Sibérie .. Ce triste sort ne s'arrêta pas là pour Aksinov !..

Ce témoignage bouleversant est raconté de main de Maître par Tolstoï. La qualité de ce récit épique relève de l'excellence.

(*) Diminutif d'Ivan
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