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Critique de Jacocorico
Parmi les pionniers de l'himalayisme, Tilman est probablement l'un de ceux dont j'apprécie le plus le style et les écrits. J'avais lu avec plaisir " Everest 1938 ", de deux ans postérieur au présent récit, où il mène une expédition légère sur le glacier du Rongbuk en compagnie de son ami Shipton. J'ai suivi également ce duo lors de leur reconnaissance du bassin de la Nanda Devi en 1934 dans le livre de Shipton, " Sur cette montagne ". Je me suis donc logiquement tourné vers l'histoire de l'ascension du Nanda Devi, dans le nord de l'Inde, réalisée en 1936 par une équipe anglo-américaine (plus des sherpas et des porteurs locaux évidemment).
Ce livre publié en français en 1938 n'a jamais été réédité, il n'est donc pas évident de se le procurer, mais c'est surtout les erreurs d'altitude qui entachent un peu le récit. Je pense qu'il s'agit d'une confusion dans les unités de mesure lors de la traduction pour la conversion des pieds en mètres ; cela ne gène pas énormément la lecture; ce n'est pas précis. Ce défaut est compensé par l'écriture accessible de Tilman qui sait retranscrire les moments marquants de l'expédition sans embarrasser le lecteur de trop de détails. J'apprécie particulièrement les petites pointes d'ironie qui percent de temps à autres dans le récit ainsi que ses remarques circonspectes.
Le récit de l'ascension de la montagne est assez bref et l'intérêt de l'ouvrage réside d'avantage dans le parcours de l'expédition et son organisation. Celle-ci est à l'initiative d'alpinistes anglais et américains, mais est cosmopolite, et composée de différentes ethnies; porteurs locaux pour l'approche: Dotials et Bothias, et porteurs professionnels pour la haute montagne: Sherpas. C'est cette coopération qui a permis la réussite du groupe malgré les différences, et qui a fait que la Nanda Devi est restée le sommet le plus haut atteint par l'homme jusqu'en 1950.
Le "sanctuaire de la déesse" a moins de charme sous les pas de cette troupe que lors de la reconnaissance de 1934, mais tient toujours de la fantasmagorie, avec ses gorges encaissées, son enceinte quasi infranchissable, qui en font un endroit sur terre où l'Homme est étranger, une couronne, dont la Nanda Devi, princesse, est le cristal.
Ce livre publié en français en 1938 n'a jamais été réédité, il n'est donc pas évident de se le procurer, mais c'est surtout les erreurs d'altitude qui entachent un peu le récit. Je pense qu'il s'agit d'une confusion dans les unités de mesure lors de la traduction pour la conversion des pieds en mètres ; cela ne gène pas énormément la lecture; ce n'est pas précis. Ce défaut est compensé par l'écriture accessible de Tilman qui sait retranscrire les moments marquants de l'expédition sans embarrasser le lecteur de trop de détails. J'apprécie particulièrement les petites pointes d'ironie qui percent de temps à autres dans le récit ainsi que ses remarques circonspectes.
Le récit de l'ascension de la montagne est assez bref et l'intérêt de l'ouvrage réside d'avantage dans le parcours de l'expédition et son organisation. Celle-ci est à l'initiative d'alpinistes anglais et américains, mais est cosmopolite, et composée de différentes ethnies; porteurs locaux pour l'approche: Dotials et Bothias, et porteurs professionnels pour la haute montagne: Sherpas. C'est cette coopération qui a permis la réussite du groupe malgré les différences, et qui a fait que la Nanda Devi est restée le sommet le plus haut atteint par l'homme jusqu'en 1950.
Le "sanctuaire de la déesse" a moins de charme sous les pas de cette troupe que lors de la reconnaissance de 1934, mais tient toujours de la fantasmagorie, avec ses gorges encaissées, son enceinte quasi infranchissable, qui en font un endroit sur terre où l'Homme est étranger, une couronne, dont la Nanda Devi, princesse, est le cristal.
