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Critique de Lucrese1


J'ai découvert la fiction de Paul Theroux grâce à "Mosquito coast". Publié en 1982, il nous présente un homme ingénieux mais autodestructeur, dont les obsessions entraînent sa famille hors de la carte, où il est déterminé à continuer à investir dans ses idées grandioses quitte à tout perdre. L'histoire est racontée par Charlie Fox, son fils, un adolescent de quatorze ans qui vit avec sa famille à l'extérieur de Hatfield, dans le Massachusetts. Tenu à l'écart de l'école avec ses jeunes frères et soeurs Jerry et les jumelles April et Clover, Charlie passe son temps avec son père, Allie Fox, un inventeur ("Neuf brevets", aimait-il dire, "Six en instance") qui a abandonné Harvard pour obtenir ce qu'il considérait comme une véritable éducation. Allie travaille pour un cultivateur d'asperges nommé Tiny Polski, réparant des choses et en inventant d'autres, comme une boîte en modèle réduit qui produit de la glace à partir d'ammoniac enrichi et d'hydrogène à haute pression, sans électricité ni gaz. le père surnomme son invention "Fat Boy".

Polski qualifie Fat Boy d'"engin" et, ne voyant aucune application pour sa ferme, n'est guère impressionné. le père donne son modèle fonctionnel aux travailleurs migrants qui vivent à la ferme et que l'inventeur appelle, avec admiration et dérision, "les sauvages". Ce qu'Allie Fox aime le plus faire, à part démonter des objets, c'est discuter : libre-échange, éducation, pollution, criminalité, énergie, nutrition, divertissement (les Fox ne possèdent pas de télévision), j'avoue qu'au début du récit, le personnage et ses idées me déduisaient, c'est quelqu'un qui est extrêmement intelligent qui défend ses idées. Mais c'est aussi un homme qui ne connait pas de limites et il va lui suffire de se rendre dans une quincaillerie de Northampto (dans laquelle il va s'énerver en voyant le prix d'outils qui auraient pu très bien être fabriqués dans son pays) pour dépasser le point de non-retour. Il est loin d'être optimiste quant à la direction que prend son pays qui regorge pourtant de ressources et où le taut de chômage ne fait qu'augmenter.

Je suis le dernier homme ! Cette phrase devient son cri, le cri d'un homme au bord du désespoir qui ne comprend plus ses semblables.

Sans dire aux enfants ce qui se passe, son père et sa mère, compatissante mais obéissante épouse Mère emmènent les enfants à Springfield pour acheter des tentes, des cantines, du tissu de coton, des aiguilles et du fil, des moustiquaires, cinquante livres de graines hybrides. Les travailleurs de terrain rendent visite à Père, discutent d'une carte et lui offrent une machette en cadeau. Ils laissent tout, sauf le matériel de camping et la plupart des outils du père, et se rendent à Baltimore pour embarquer sur un cargo qui va les emmener vers une nouvelle vie, à "Mosquitia" où le père va pouvoir réaliser son rêve et surtout, vivre loin de cette "fichue société de consommation". Sur le chemin, ils font la connaissance d'une famille dont le père, un révérend, a une tout autre vision de la vie, il veut "aider ces pauvres indiens incultes et en faire de bons serviteurs de Dieu", ce qui, bien entendu, ne va pas plaire à Allie qui lui, désire travailler AVEC eux! Leurs chemins vont se croiser à plusieurs reprises dans cette jungle vierge du Honduras. Comment va se passer la cohabitation avec les quelques indiens qui vont l'aider à réaliser son projet? Vont-ils survivre à cette vie tellement différente de ce qu'ils ont connu jusqu'à présent? Pour le savoir, je vous invite à lire ce livre vraiment fantastique de cet écrivain surtout connu pour avoir écrit des récits de voyages, dont "(The Great Railway Bazaar ou encore "Patagonie express"). "Mosquito coast" est un livre que j'ai lu il y bien longtemps et que je sais qu'un jour, je le relirai!

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