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sur 956 notes
Une hécatombe, une catastrophe, une déculottée telle qu'on en voit peu ! Voilà ce qu'est la bataille D Azincourt pour la France et son roi Charles VI, absent du champ de bataille pour cause de maladie mentale. Et pourtant, ils y croyaient les Français à cette victoire facile. Pensez donc : plus de 10 000 hommes armés, cuirassés, frais et dispos contre moins de 8 000 affamés, déguenillés, malades. Oui mais voilà, la météo vous joue parfois de ces tours ! C'est que le déluge s'est abattu sur la région en ce 25 octobre 1415. Que les armures, c'est joli, ça protège mais c'est lourd aussi. Pour les hommes comme pour les chevaux. Et qu'à force de poireauter pour aller leur mettre la pâtée aux rosbifs, eh bien on s'est enfoncé dans la boue et on ne peut plus bouger un orteil. Et voilà nos français devenus des cibles parfaites pour les soldats d'Henri V qui ne feront qu'une bouchée de tous ces nobles si fiers de leurs bannières et de leurs couleurs.

Evidemment, sous la plume de l'inimitable et tellement regretté Jean Teulé, cette bataille D Azincourt, à défaut d'être une page historique à la gloire de la France, devient un monument de drôlerie et de truculence.

On y est, les deux pieds dans la boue, et on les voit tomber les uns après les autres les glorieux chevaliers, orgueilleux et butés. de plus jeunes au plus vieux, du plus novice au plus expérimenté pas un ne peut échapper à la boucherie et à la vindicte de ces anglais qui ne voulaient finalement que rentrer chez eux.

Jean Teulé manie la langue avec maestria, mélangeant les genres, alternant les phrases aux doux accents de “vieux françois” et celles totalement actuelles, y allant de son commentaire percutant et plein d'ironie.

Un roman jubilatoire qui ne fait que renforcer l'idée que nous avons perdu un grand écrivain, capable d'une fantaisie inégalée et maîtrisant à la perfection l'art de la satire. Replongeons-nous dans les écrits de Jean Teulé sans plus tarder !
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S'il fallait que je décrive ce roman avec un seul mot, ce serait : jubilatoire ! Fractionné en trois parties inégales, le jeudi 24 octobre 1415, la veille de la bataille, le vendredi 25, jour de la cuisante défaite des Français et le lendemain, le samedi 26, où il ne reste pas grand-chose à dire, faute de survivants.

Avec sa verve humoristique, si factuelle, Jean Teulé a su retourner un tragique massacre en un combat si ridicule qu'il en devient hilarant, malgré la compassion que l'on peut porter aux individus qui se sont fait trucider. La bataille D Azincourt, pendant la guerre de Cent Ans, est un summum dans l'absurdité stratégique.
Aidé de cartes géographiques détaillées, insérées dans le texte, montrant les mouvements de troupes, il ne faut pas être expert pour visualiser la succession d'erreurs qui ont conduit au désastre français. Comment 6 000 sujets du roi Henry V, mal armés, affamés, épuisés par la dysenterie, les combats et la marche forcée, pouvaient sortir vainqueurs face aux 30 000 hommes des troupes de Charles VI, composées de fantassins bien nourris, de cavaliers émérites, tous équipés de belles armures rutilantes, incrustées de joyaux précieux ?
La première partie du livre expose la différence d'état d'esprit dans les deux camps avec l'alternance des paragraphes. Rapidement, il est évident que les Anglais partent à la boucherie, augurant leur extermination, alors que les Français, forts de leur supériorité numérique et leurs équipements, s'engagent dans une formalité guerrière.

Jean Teulé donne une foule de détails permettant une immersion réaliste aux côtés des soldats de tous bords, n'hésitant pas à utiliser une verdeur de langage, certainement moins choquante que celle utilisée sans vergogne au XVème siècle. Parmi tous les personnages, il confie judicieusement le soin à Fleur de Lys, fille à soldats, méprisée pour son statut, mais non dénuée d'intelligence, d'adresser des remarques pertinentes pendant les ripailles avant le combat et lors de l'affrontement. Ils ne provoquent, évidemment, aucune réaction. Comment une femme, une fille de rien de surcroît, pourrait avoir une quelconque connaissance de l'art de la guerre si bien maîtrisée par les ducs, barons, comtes et autres grandes fortunes de haut lignage ?
La bataille D Azincourt est l'une des plus absurdes de l'Histoire de France, si tant est qu'il y en soit d'intelligentes. En effet, les causes déclenchant les guerres sont, la plupart du temps, le fruit de rêves de conquêtes pour agrandir son territoire ou, au contraire, pour le défendre contre l'envahisseur, rarement pour empêcher un ennemi de s'échapper afin de regagner son pays ! Et pourtant, c'est l'enjeu D Azincourt ! Consternant, non ?

La position des troupes est rocambolesque. le terrain en pente, gorgé par la pluie incessante de plusieurs jours, est devenu instable et glissant. Dans ces conditions, il est totalement aberrant de se positionner en bas du versant, avec le soleil de face, éblouissant les combattants. Après une nuit de bombance, pour célébrer la victoire déjà acquise sur le papier, la fierté de vouloir être au premier rang pour afficher son degré d'importance hiérarchique, et la lourdeur de leur équipement, les soldats ont fait preuve d'un orgueil démesuré. le résultat ne s'est pas fait attendre.
Depuis mon enfance, j'aime L Histoire et grâce à la plume experte de l'auteur, je me suis régalée à suivre les déconvenues des outrecuidants Français, dans ce que l'on peut appeler, la Bataille de l'Arrogance accompagnée d'un festival de bêtises, doublée d'une criante inutilité militaire. Comme pour toutes les défaites, les livres d'Histoire ne s'attardent pas sur ce désastre. Par contre, naturellement et avec raison, les Anglais sont fiers de leur victoire qui n'était pas évidente au regard de la disproportion des forces en présence. Je me suis laissé dire que leur prochain sous-marin devrait s'appeler "Azincourt". Après plus de six siècles, il y a prescription, mais l'humour flegmatique so british est toujours bien présent !
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Bon livre qui se lit presque d'une traite sur l'histoire incroyable d'une défaite annoncée mais non prévue par les acteurs . La suffisance de la baronnie Française bien rendue par la verve de l'écrivain nous attriste certes mais Crécy ne leur avait pas suffit. Il faudra toute la force d'une jeune Pucelle et l'abrutissement de tout un Peuple sous les coups du Destin pour que le Pays enfin soit libéré de la revendication des léopards d'or . J'attends avec impatience la suite si Monsieur Teulé veut bien en sonner une....Merci .
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Il ne fait pas beau, ni bon d'être français à Azincourt en cette journée du 25 octobre 1415.
Une Bataille pour la gloire qui se termine dans le brouillard des têtes couronnées du Royaume, enfin pour ceux qui l'ont encore sur les épaules.
Goutte de pluie, Averse, Eau ruisselante, Ondée, Pluie diluvienne, Orage, Tempête, trombes d'eau sont quelques-uns des qualificatifs pour définir et décrire le temps lors de cette guerre éclair et dont J Teulé use et abuse (un petit peu) tout au long de son récit.
Des milliers de morts tragique, du côté français alors qu'ils sont en surnombre comparé aux anglais ; des ordres et contre-ordres dont on sent qu'ils contreviennent à un plan de bataille pouvant donner la victoire, le tout avec la gouaille et la verve de l'auteur qui nous a tant ravi avec ses romans.
Nous regretterons de ne plus le lire dans les prochaines années.
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Mon avis :
Si l'on peut dire quelque chose du style littéraire de Jean Teulé, c'est qu'il n'appartient qu'à lui seul ! Je suis toujours aussi épatée par sa capacité, dans un même paragraphe, de passer d'un langage soutenu propre à l'époque dans laquelle s'inscrit le récit, à un langage grossier, voire trivial. Ses sorties de piste sont tellement savoureuses.
Dans ce roman, il apporte un regard dur sur la noblesse française pour cette bataille où ils étaient complètement en surnombre, et qui pourtant a accumulé un nombre impressionnant d'erreurs grossières. À aucun moment, la nature du terrain, la configuration des lieux, la météo n'a été prise en compte dans leurs réflexions. Seul l'orgueil poussé à l'extrême, celui de se montrer et d'être vu a nourri leurs décisions. Résultat, un vrai carnage face à cette armée anglaise tenace et bien menée par son roi, malgré sa fatigue et son manque de matériel.
Jean Teulé dépeint ces trois jours avec force détails, ne nous épargnant aucune mort atroce. Son verbe précis nous permet de réaliser l'atrocité du moment et l'ornière dans laquelle la trop grande confiance en soi peut jeter.
Un personnage en particulier a retenu toute mon attention, celui de la ribaude Fleur de Lys, qui, de sa place privilégiée, apporte des conseils très avisés aux membres du commandement. Bien entendu, nul ne fait attention à cette dame de petite vertu qui pourtant en a accompagné des batailles et dont les avis sont tellement plus judicieux que ceux qu'ils se prodiguent les uns les autres. J'aime ce grand écart entre sa profession et sa réflexion que nous propose ici l'auteur et qui se mêle si bien à l'intrigue.
Pour conclure, encore du très grand Jean Teulé même si j'avoue avoir trouvé la première partie bien longue à se mettre en place.
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Jean Teulé retrace cette terrible boucherie médiévale qui a vu une grande partie de la noblesse française disparaître.
C'est avec humour et un talent de conteur indéniable qu'il nous décrit la suffisance de la noblesse française qui l'a menée au pire à la mort au mieux à la captivité.
Lecture facile d'un petit livre sans prétention d'érudition.
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Quand j'ai appris la mort de Jean Teulé, il y a quelques semaines, je me suis dit qu'allais lui rendre un dernier hommage en achetant son dernier livre (initialement j'attendais sa sortie en poche). Azincourt, 25 octobre 1415, il pleut dru sur l'Artois, c'est l'heure de bouter ! Oui, de bouter les Anglais hors de France.

L'infâme (il faut toujours dire l'infâme quand on parle d'un roi anglais) Henri V et ses troupes se promènent depuis de trop longues semaines, prenant même la ville d'Harfleur après un siège d'un mois. Il est temps pour la puissante armée française de mettre un terme à tout ça et d'exterminer l'armée (enfin ce qu'il en reste) de la perfide Albion.

A ma gauche, championne incontestée de la Chevalerie, comptant pas moins de 15000 hommes dont les plus illustres seigneurs du Royaume, en armures rutilantes qui viennent de Nuremberg, Augsbourg ou Milan, avec ses arbalétriers et sa cavalerie lourde, j'ai nommé la France !
A ma droite, son challenger, qui compte 6000 hommes pour la plupart des archers, les longbowmen épuisés et décimés par la dyssentrie qui a tué des milliers d'hommes, j'ai nommé l'Angleterre ! Ah ils s'en rappelleront les rosbifs de ces moules pas fraîches...

Autant le souverain français dit le Fol est fragile autant son armée est surpuissante, autant chez son adversaire c'est le contraire. le souverain anglais a une forte personnalité qui fascine son armée pourtant très mal en point. Dans le camp anglais, pas un bruit, ils tentent de se reposer et de récupérer du courage pour le lendemain. Côté français, on bouffe, on piccole et on baise ; enfin pour les quelques seigneurs qui arrive à mettre la main sur Fleur de Lys. Mais où est donc ce foutu Jean V de Bretagne et son contingent de trois cent putains ??? Chez les froggies on est sûr de sa puissance et il ne fait aucun doute que demain ils vont écraser les Anglais surtout lors d'une bataille rangée tant leur supériorité en nombre et en armes est grande. Mais ce 25 octobre 1415 rentrera dans l'hsitoire, pas dans le bons sens du terme... Arrogance, soirée de débauche la veille d'une bataille, erreurs tactiques, égo des signeurs français qui jouent à qui à la plus grande lance, je vous laisse découvrir les détails de cette bataille avec le phrasé et les descriptions toujours imagées et implacables de l'ami Jean Teulé pour ce qui restera un des moments dans l'histoire de France que n'aurait pas reniée la FFL (Fédération Française de la Lose) ^^
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Jean Teulé fait partie de ces écrivains, prolifiques et éclectiques, qui savent vous compter l'histoire de l'Histoire par la petite histoire sans vous perdre dans de nombreuses histoires.


Il a le génie de nous faire découvrir l'Histoire de France cachée, de rétablir la vérité sur un fait historique de manière didactique mais avant tout distractive.

Autant vous dire que c'est avec une certaine jubilation que l'auteur nous narre les préparatifs mais surtout le déroulé de cette bataille qui vit partir la France grande gagnante pour au final certainement y recevoir sa défaite la plus humiliante.

C'est court, c'est frais, c'est drôle, c'est instructif : bref un roman agréable.
Lien : https://quoilire.wordpress.c..
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Lectrice habituée aux écrits de Jean Teulé et les appréciant en règle générale, cet Azincourt là m'a grandement déçue : le style Teulé qui me plaît d'ordinaire est ici grotesque, poussé à l'extrême et tombe vraiment à côté. À l'instar de la chevalerie française lors de cette triste bataille, l'auteur paraît bien suffisant, usant de ficelles grossières pour faire sourire j'imagine mais la sauce ne prend pas.
Bref, je vous invite à lire Henry V de Shakespeare pour les belles envolées lyriques, pour la dramaturgie et pour le sourire des conversations entre la princesse française et sa nourrice.
Azincourt fut une tragédie pour la chevalerie française, ce roman totalement inintéressant et hélas le dernier du regretté Jean Teulé restera aussi comme une tache dans son héritage bibliographique, quel dommage!
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Jean Teulé a eu la merveilleuse idée de réveiller le souvenir de cette bataille que l'on ne connaît désormais plus que par son contexte (fin de Guerre de Cent Ans) et sa date (1415) avec la verve et le langage libre qui sont les siens, ce qui en fait un roman agréable à lire, où l'on rit même par endroits.

Deux petits écueils cependant : en premier lieu, son écriture libre et relâchée est certes très agréable, mais, par moments, il a tendance à verser dans le scabreux et la scatologique, ce qui nous donne par moments envie de détourner le regard; et en second lieu, certaines scènes qui traînent en longueur, notamment lorsque vient le descriptif du déroulé de la bataille.

Mais la lecture vaut tout de même le coup par l'intérêt du sujet et la langue si particulière de Jean Teulé.
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