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Critique de Enroute


Il s'agit de « raconter une histoire » dans le but de rendre crédible une réponse à la question de savoir pourquoi il est aussi surprenant aujourd'hui que quelqu'un croie en Dieu quand il était tout autant choquant qu'une personne n'y croie pas autrefois.

L'auteur est omniprésent (« je pense », « je crois », « je sais », « à mon avis »...); il fait les questions et les réponses et dans ses réponses, pose d'autres questions ; il relativise tout et module toute notion qui perd ainsi toute portée ; il s'agit d'observer, de rapporter, de dire ce qui est sur le mode « comme si vous y étiez » et en aucun cas de se limiter au milieu du langage - ainsi les notions mentionnées « sont », se réfèrent à « ce qui est » ou « a été » ; on change de siècle, d'époque, d'une phrase à l'autre ; les auteurs sont cités à la pelle et à la file au sujet de propos anecdotiques de leurs oeuvres, quand ils ne sont pas eux-mêmes cités de manières anecdotique ; on invente des mots ou des expressions auxquels on entend donner la capacité à combler une lacune sémantique avec donc autant de facilité que les notions abordées sont toutes jugées insatisfaisantes ; l'auteur ne cesse de rappeler dans sa très grande entreprise les risques, les obstacles qui se présentent, comme autant de situations à suspens, et, donc, la modération cauteleuse qu'il est louable d'adopter pour limiter son propos ; etc...

Au bout de 70 pages, je n'avais toujours pas l'impression que quoi que ce soit de profond ait été dit et même que la structure du propos ne s'était toujours pas trouvée. Au bout de 160 pages, après des généralités à n'en plus finir qui ne tiennent leur légitimité que du jugement qu'il ne se trouve aucune certitude que qui que ce soit n'ait pas « ressenti » cela ou « vécu ainsi » dans le contexte évoqué avec cette impression de se projeter soi-même dans les esquisses dégagées, j'ai arrêté. Je suis incapable de différencier ce genre d'ouvrage verbeux « dont on est le héros » d'une affiche publicitaire qui ne cherche pas moins à convaincre en rendant le propos simplement « habitable ». Sans doute cet ouvrage l'est-il, mais il m'ennuie. Et son intérêt, celui d'un propos verbeux de qui se raconte à l'infini, m'échappe.
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