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Critique de paulotlet


Cet ouvrage tout à fait passionnant constitue un plaidoyer pour une certaine conception de l'histoire, voltairienne et libérale. Ayant constaté que la peur de la masturbation apparaît subitement dans le courant du XVIIIe siècle pour disparaître au début du XXe, Jean Stengers s'interroge sur les raisons de ce phénomène. Son analyse écarte les explication marxistes ou déterministes pour faire la part belle au rôle des individus. L'auteur anonyme de la brochure Onania qui popularise l'idée que la masturbation est cause de maladies multiples et terribles, le médecins suisse Tissot qui donne une caution scientifique à ses délires puis, plus de cent ans plus tard, quelques médecins français et britanniques qui, se penchant scientifiquement sur la question, en arrivent à la conclusion que cette grande peur n'a aucun fondement, tous ont contribué à établir la peur ou à la faire reculer; ce sont les hommes et leurs actions qui font l'histoire.
Qu'on soit d'accord ou pas avec l'approche de Stengers, ce livre est remarquable par sa rigueur de ses analyses. Il constitue un exemple saisissant d'ouvrage historique philosophiquement engagé.
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