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Critique de Denis_76


« Caïn se retira loin de devant Jéhovah, et séjourna dans le pays de Nôd, à l'est d'Éden. »
C'est l'histoire de deux familles de fermiers, les Hamilton en Californie et les Trask près de New York, autour des années 1900, ceci sur une période d'une vingtaine d'années.
En Californie, comme dans "Les Raisins de la colère", la mère, Liza Hamilton est le pilier de la famille, pendant que Samuel, inventeur de génie n'ayant aucun sens commercial, apporte la joie dans la famille. Les dialogues entre Samuel et Liza valent leur pesant d'or !
Dans le Connecticut, Cyrus Trask est un père fantôme qui gagne un argent mystérieux, et impose l'armée à son fils Adam qui n'aime pas tuer, alors que son frère Charles, coléreux, reste à la ferme.

Avec Adam et Charles, c'est un peu l'histoire d'Abel et Caïn. Mais Charles se rend compte de la violence qui est en lui, alors qu'Adam est un être éternellement complexé, sans doute à cause de son père.
Adam, ayant déménagé en Californie, les deux familles habitant la vallée de Salinas, se rencontrent et créent des liens. Mais Adam retrouve le même problème entre ses deux fils : Aaron le gentil, et Caleb le coléreux. Là aussi, Caleb se rend compte de sa violence, et essaye de la maîtriser.

Outre la misère des fermiers, thème cher à John Steinbeck dans "Les raisins de la colère", mais aussi ici, Will Hamilton le dit clairement, qu'avec la terre, on ne gagne rien, sauf cas exceptionnel ; outre donc ce thème et celui des conflits fraternels, d'autres personnages sont finement analysés, surtout Kate Trask, qui pourrait inspirer Stephen King, mystérieuse femme du pauvre Adam, et Lee, le serviteur chinois, subtil philosophe qui, dans cette deuxième génération, est le pilier familial des Trask.

J'aurais pu me perdre dans l' interpénétration, l'enchevêtrement, l'imbrication des nombreux personnages des deux familles, mais certains caractères sont tellement mis en relief qu'ils évitent au lecteur cette confusion.
Cette saga me fait penser à un autre américain tout aussi doué pour les peintures psychologiques : Pat Conroy, dont j'ai adoré "Le Prince des Marées".
On sent que Steinbeck, originaire de Salinas, où les deux familles se rejoignent, aime sa chère vallée, sa chère petite ville.


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