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Critique de iris29


Etre une jeune actrice anglaise en pleine ascension.
Se faire plaquer minablement par son acteur de petit-ami, l'apprendre par des tiers.
Se retrouver juste après à Los Angeles pour la saison des pilotes qui consiste à passer le maximum de castings en un minimum de temps et de (enfin !) décrocher le rôle.
Se retrouver en compétition avec pleins d'autres filles qui vous ressemblent.
Faire confiance à l'une d'elle, sympathiser .
Se rendre compte qu'elle a disparu en vous laissant ses clefs de voiture , son porte feuille...
Se faire du souci pour elle, parce qu'on est une chic fille , même si on est rivales.
Se poser des questions, commencer à en poser à d'autres, enquêter, alors qu'on ne devrait penser qu'à soi, qu'on est une étrangère sans les codes de cette grande ville.
Prendre des risques inouis.
Se sentir très seule, comme ♫ A English woman in LA...♫
Et faire frissonner de délice et de peur sa lectrice !

Voilà à peu près le pitch de ce roman qui ravira et hypnotisera les cinéphiles tant cette immersion dans la ville du cinéma sonne vrai. C'est le point fort du roman.
L'autrice est une actrice anglaise, elle a joué dans Mansfield Park , le rôle de Julia, et comme elle le dit elle-même dans ses remerciements, elle n'a pas fait de recherches pour ce livre comme pour son premier, elle a (juste ) été en immersion dans son métier pendant seize ans... de la course effreinée aux castings qui vous oblige à être habillée en tailleur pantalon à midi puis en crinoline à quinze heures, du manque d'humanité, de la schizophrénie, de l'étalage obséne de l'argent, de la face sombre d'Hollywood, elle connait tout et le partage avec nous...
Je ne connaissais pas le terme" la saison des pilotes" qui dure trois mois. Je n'avais jamais imaginé les receptions dans des hôtels avec distributions de cadeaux au prorata de votre célébrité ,qui vont du prêt d'un jet privé au "petit" bijou Cartier en échange de deux photos sur Insta avec le dit-objet. ( Imaginez que cela existe pour les profs, les infirmières, les bibliothécaires, les assistantes...! )
Il est impossible de lire ce roman sans avoir des images de cinéphiles en tête : je pense à Kim Novak dans un flm d'Hitckcock pour l'usurpation d'identité qui rend fou le personnage masculin. Je pense au circuit-tour qui montre les maisons des stars, à Mulholand Drive, aux lettres gigantesques d'Holywood sur le sommet de la colline qui domine Los Angeles. Tout un tas de références culturelles qui se sont incrustées sur nos rétines au fil des projections...
Et même si on se dit que cette Mia est folle de courir après une inconnue à qui elle ne doit rien, et même si on a peur pour elle, et même si on se demande comment cette histoire va finir et comment l'auteure va retomber sur ses pieds, et bien, on aurait tort de s'inquiéter, Catherine Steadman retombe parfaitement sur ses pieds, ce suspens est logique et tient la route parfaitement.
Les motivations de Mia sont exacerbées par sa solitude physique et psychologique, sa récente rupture, son isolement, l'étrangeté de la ville son côté sombre et lumineux à la fois et à ce que lui raconte le portier sur le suicide d'une actrice . Ce côté hypnotique est très bien rendu.
Un thriller fascinant qui approche le métier d'actrice comme peu de romans l'ont fait...

Merci à Anne Laborier et aux Editions Les Escales pour cet aller-retour dans la cité des anges et ce
partenariat...
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