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Critique de AgnesdeC


Callum, germano-écossais né dans les années 80, comme l'auteur, ne se souvient pas de la chute du mur de Berlin. Cependant, le souvenir de son grand-père, Opa, est encore vif, sa petite vie tranquille dans une résidence pour retraités du Sud de l'Allemagne, son bonheur d'accueillir son petit-fils chaque été, puis, avec les années, plus rarement. le souvenir également du silence d'Opa quand Callum lui a demandé de raconter « sa » guerre, commencée à 19 ans sur le front de l'Est.
À la mort d'Opa, Callum reçoit une longue lettre. Son grand-père, jeune artilleur de l'armée nazie, raconte enfin le départ fleur au fusil, la pauvreté des contrées traversées, l'illusion d'une blietzkrieg facile et rapide. Puis viennent la désillusion, le dégoût de ses camarades, de lui-même, devant les épreuves traversées et infligées, la honte de son propre camp luttant sans cesse dans son esprit avec la conviction qu'il n'a pas choisi d'être là. Les interrogations sur ce qui a pu amener toute une armée, tout un pays, à approuver et participer directement ou indirectement à la Shoah.
Le dialogue entre les réflexions de Callum à la lecture de cette confession, et les mots du vieux soldat désespéré, est traité avec sobriété et intelligence. Malgré les horreurs commises par Opa, l'on comprend que faire de tels choix à vingt ans ne peut pas être jugé simplement. L'on réalise l'absurde actualité de ces questionnements à l'heure de la guerre russo-ukrainienne, 80 ans après sur les mêmes territoires.
J'ai été non seulement captivée par le sujet, mais également impressionnée par la maturité et le style d'Alexander Starritt. Un grand roman qui renouvelle totalement le paysage littéraire autour de la deuxième guerre mondiale.
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