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Critique de Aperturecorp


En quelques lignes : Un livre que j'ai adoré à partir du chapitre 3. Les deux premiers chapitres ont été complexes et mon immersion n'a pas été de tout repos. Oubliez tout ce que vous savez de la Fantasy car ici tout est reconstruit avec un soupçon d'humour anglais !

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L'histoire se passe dans une sorte de monde que je qualifierais de "post-apo fantasy". Les grands seigneurs noirs ont gagné. La magie (de son vrai nom dans le livre : Ichor) a disparu et il ne reste que quelques poches, réserves de l'essence magique très minime dans le monde.
Les châteaux en cristal, épées enchantées, les mages lançant de la foudre ou les Ylfes (créatures aux grosses affinités magiques qui tendent vers la catégorie des elfes) ont été éradiqués de la surface du monde.

CODA est l'histoire d'un homme, (certains le prennent pour un barde), du nom de HUM. C'est un personnage nostalgique et désabusé. Il a perdu les illusions de bonté qu'il projetait dans le monde. le monde d'avant (comme il l'appelle) ne lui manque pas et celui dans lequel il ère ne vaut guère mieux.
Il est à la recherche de son épouse qui a été enlevée par des Urkens (sorte d'orcs qui composaient les armées des grands seigneurs noirs avant leur disparition). Pour la délivrer, il aura besoin de créer une potion magique (à base d'Ichor) pour la délivrer. Pour se faire, il va devoir arnaquer, tromper, aider, acheter pour en récolter une grande quantité.

Une fois que le pitch est posé : vous pouvez le prendre, le tordre et le jeter à la poubelle. le scénariste se moque ouvertement de la fantasy classique et n'hésite pas à rouler dans la poussière les termes de paladin, d'armées noires,...

Au niveau du scénario, certains grands thèmes sont abordés. Je vous en cite trois pour que vous vous fassiez une idée --> La cupidité, être prêt à tout pour s'accrocher au pouvoir que l'on détient (même si celui-ci est minime). Les apparences sont trompeuses et les codes de la Fantasy ne sont pas ceux que vous pensez connaître. L'amour et la désillusion de vouloir changer l'être aimé pour le faire concorder avec sa propre vision du monde.

Le ton de Coda est une sorte de vision satirique entre cocasse, désillusion et quête épique. La caractérisation des dessins ainsi que la colorimétrie semblent faire un clin d'oeil à la patte que l'on pouvait retrouver dans le magazine "Metal Hurlant". La patte Moebius n'est pas loin sans être copié à outrance.

La richesse des cases est impressionnante. Dans certaines pages, il y a beaucoup à analyser, à observer, à suivre pour comprendre ce qui se passe. Cela va induire à certains moments, une difficulté à suivre les détails car tout y est trop chargé, trop coloré, trop verbeux,... Ce n'est pas négatif au final bien que les thèmes abordés sont riches, le ton utilisé est satirique, désabusé voir moqueur à certains moments. Rien n'est pris au sérieux pour être reconstruit tout au fil du livre.

L'histoire est bourrée d'idées originales tout en reprenant les thèmes classiques de la fantasy mais en les détournant juste ce qu'il faut pour dire : “purée c'est une bonne idée !”

Le ton de Coda est clairement influencé par la patte de Terry Pratchett. C'est un univers magique avec les codes de la fantasy dont la base se nourrit par de l'humour anglais. “Tout est sérieux mais rien n 'est sérieux”. On peut voir cela comme une influence des codes apportés par Tolkien tout en empruntant le chemin de Terry Pratchett.

Le premier chapitre ainsi qu'une bonne partie du deuxième n'a pas été de tout repos à lire. A ce moment, mon sentiment de lecteur est mitigé car je ne voyais pas bien où voulait en venir l'histoire. le ton qui oscille entre moqueur et sérieux m'a perdu et m'a empêché de voir où l'histoire voulait en venir.

Certaines planches dont la colorimétrie et les dessins font un clin d'oeil “Au mondes engloutis” n'ont pas aidé à la compréhension et à l'imprégnation dont j'avais besoin pour m'attacher à l'univers dès les deux premiers chapitres. Par contre, à partir du chapitre 3 et du twist apporté par ce dernier, cela a changé complètement la lecture de CODA. de manière personnelle, c'est à ce moment là que j'ai plongé réellement dans l'univers (que j'ai dévoré et aimé jusque la fin).
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